Le débrief de Paris est Ludique, millésime 2022
Il est revenu, pour notre plus grand plaisir

Après avoir rassemblé plus de 16 000 joueurs en 2019 et dû faire l’impasse sur les éditions 2020 et 2021 pour cause de pandémie, le festival Paris est ludique est revenu fêter sa 10e édition les samedi 2 et dimanche 3 juillet 2022.

Nos envoyés spéciaux y étaient, et ils ont fait le plein d’infos toutes fraiches sur les titres du moment.

Un cadre exceptionnel

Mais peut-être ne connaissez-vous pas encore Paris est Ludique ? Certes, il s’agit d’un tout jeune festival, notamment quand on le compare au FLIP de Parthenay ou au FIJ de Cannes qui ont été tous les deux créés en 1986.

Mais il bénéficie de sérieux atouts, à commencer par son cadre. Le festival s’installe en effet au beau milieu de la pelouse de Reuilly, aux portes de Paris. Plus de 300 chapiteaux d’éditeurs s’étalent sur 2 hectares, ce qui permet de ne pas se sentir étouffer même en cas de forte affluence (ou de forte chaleur, comme c’est arrivé en 2019 et en 2022).

L’objectif principal du salon est de vous faire jouer ! C’est génial pour les enfants, qui bénéficient de nombreux espaces pour découvrir des jeux de constructions, des grands classiques en bois et les nouvelles sorties du moment. PEL propose aussi une énorme banque de jeu à tester, avec suffisamment de tables pour ne pas avoir à attendre, et un espace proto pour mettre directement en rapport les créateurs avec leur public.

(même s'il est vivement déconseillé de laisser vos enfants sans surveillance...)

Et surtout, PEL, c’est plus de 300 bénévoles qui s’impliquent pour le festoche tourne du feu de Dieu. Ils sont partout, que ce soit pour vous guider, pour vous expliquer les jeux ou pour surveiller du coin de l’œil que tout se passe bien. PEL ne serait clairement pas le même sans eux, et ils méritent bien qu’on leur fasse un petit coucou.

Ils contribuent à donner à PEL son ambiance vraiment à part. On peut prendre le temps de flâner, de rencontrer les principaux professionnels du secteur et de tailler le bout de gras 5 minutes avec eux – et ça c’est vraiment unique.

Impact COVID – saison 3 épisode 20

En pratique, il y avait peu de nouveautés à se mettre sous la dent cette année. En effet, les éditeurs ont encore été pris par surprise par le contexte sanitaire et les confinements surprise du printemps en Chine, et les productions attendues pour juin et juillet ont toutes été décalées sur septembre !

Mais c’est un bien pour un mal, car cela a permis de donner plus de visibilité aux nouveautés de fin 2021 / début 2022.

Faisons le point sur les principaux titres dénichés ici ou là.

Aetherya (Atalia, 10+, 1 à 4 joueurs, 20 min)

Aetherya est un jeu d’exploration et d’optimisation :

« Dans Aetherya chaque joueur va explorer des contrées inconnues, édifier un royaume peuplé de créatures et de paysages divers. Il s’efforcera d’agencer au mieux les éléments de son royaume afin d’obtenir l’accord parfait et marquer le plus de “points d’harmonie” possible. Humains, Elfes, Nains, Gobelins et Dragons risquent de ne pas faire bon ménage. »

On commence la partie avec un royaume de 16 cartes disposées dans un carré de 4x4. Les 4 cartes au centre sont disposées face visible, les autres étant face cachée. A son tour, on récupère soit la première carte de la défausse, soit la première carte de la pioche. On va ensuite venir la poser à la place d’une des cartes de son royaume, la carte remplacée étant mise au sommet de la défausse.

Jusqu’ici, tout semble simple. Le problème, c’est qu’il y a 5 races et 4 terrains disponibles, et qu’il vaut mieux éviter de placer des nains à côté des elfes par exemple. Bref, pas toujours facile de trouver la configuration qui permettra de maximiser ses points de victoire.

Aetherya propose en outre une variante « expert » beaucoup plus compétitive et riche en interactions. Voire même carrément puputte, pour appeler un chat un chat - inutile de vous dire que l'on vous la recommande chaleureusement...

Clockworker (Sylex, 12+, 1 à 4 joueurs, 45 min)

Clockworker est la future sortie de l’éditeur Sylex :

« En l’an 2XXX, la technologie scientifique surdéveloppée de l’humanité a totalement dévastée la Terre. Les ressources ont été épuisées et toutes les zones habitables ont été détruites. L’humanité est condamnée et doit abandonner la Terre dans l’espoir de trouver une nouvelle planète à habiter. Toutes sortes de robots sont laissés sur place, en attendant que leurs batteries s’épuisent. Quelques années plus tard, quelques robots autonomes ont trouvé un moyen de survivre dans ce monde ruineux et a commencé à faire fonctionner les machines et usines que l’humanité a laissées derrière elle… Une nouvelle aventure commence, saurez-vous aider ces petits robots malins à reconstruire la Terre ? »

On a affaire à un jeu de placement d'ouvriers et de création de moteur, avec une direction artistique qui rappelle énormément Machinarium.

Le jeu était testable en avant-première pour PEL, la sortie étant prévue pour septembre. Le titre est plus abordable que les productions habituelles de Sylex, au détriment semble-t’il de la rejouabilité et de la profondeur stratégique. A confirmer sur une dizaine de parties.

Massive Darkness 2- Hellscape (CMON, 14+, 1 à 6 joueurs, 60 min)

Massive Darkness revient pour votre grand plaisir, et il est toujours aussi pas content :

« Massive Darkness 2 : Hellscape reprend l'action passionnante d'exploration de donjons du Massive Darkness original et l'amène à un tout nouveau niveau ! Incarnez Lightbringers, un groupe de héros combattant les forces des ténèbres dans ce jeu coopératif passionnant pour 1 à 6 joueurs. Inspiré des jeux RPG classiques, ce jeu de société autonome n'a besoin d'aucun maître de jeu pour vous emmener dans les profondeurs de l'enfer et au-delà, combattant une variété de foules et d'ennemis épiques pour sauver le monde !? »

Pour mémoire, Massive Darkness est un jeu "dungeon crawler", c’est-à-dire un jeu où l'on explore des donjons en tuant des monstres et en récupérant du bon gros loot, afin de devenir encore plus puissant et tuer encore plus de monstre. Bis repetita placent.

Massive Darkness 2 reprend globalement la mécanique de son prédécesseur (en gros, du Zombicide dopé au RPG). Cependant, le petit nouveau se veut plus sérieux et moins foufou que son prédécesseur, à voir ce que cela donne sur une campagne. Sortie prévue quelque part entre juillet et Septembre.

Happy Little Dinosaur (Tee Turtle, 8+, 2 à 4 joueurs, 30 à 60 min)

C’est parti pour un titre tout choupignon sur le thème des dinosaures :

« Au bout du bout, il semblerait bien qu’on ressemble tous à des dinosaures tentant d’éviter une météorite. Dans ce jeu, vous allez tenter d’esquiver tous les petits tracas de la vie. Vous pourriez bien tomber dans un puit de lave ou vous faire ghoster par votre rencart dino, mais c’est celui qui survivra à tout ça qui remportera la partie ! »

Vous pensiez avoir affaire à un titre aussi gnangan qu’une vidéo de chaton ? Détrompez-vous, car en fait pas du tout. Le titre joue à fond la carte du décalage, en couplant cette ambiance toute mignonne avec un sous-texte sombre, quasiment nihiliste.

De toute manière, vous connaissez la fin de l’histoire : la météorite 1, les dinosaures 0. Tout le monde va mourir dans d’atroces souffrances, le tout étant juste de partir le dernier. Il faut donc accrocher avec l’ambiance très noire de l’ensemble. Malgré sa qualification 8+, le jeu ne semble donc pas franchement calibré pour les enfants. Le jeu est en cours de localisation, avec une sortie prévue pour fin d’année.

Here to Slay (Unstable Games, 14+, 2 à 6 joueurs, 30 à 60 min)

On continue avec Here to Slay, un jeu dans un univers med-fan plus classique :

« Here to Slay est un jeu compétitif de cartes et de stratégie fantastique qui consiste à réunir un groupe de héros et à tuer des monstres (et parfois aussi à saboter vos amis). »

Dans l’esprit, on est pas très loin d’un Munchkin. On a une main de cartes, on pose ses sidekick et ses objets, et celui qui a la plus grosse remporte le combat. Les différents rôles et effets se combottent dans tous les sens, ce qui est bien. Cependant, l’intervention intempestive de vos petits camarades font que la plupart des plans ont une furieuse tendance à foirer dans les grandes largeurs. A la fin, s’en sort qui peut et on passe à une nouvelle manche jusqu’à épuisement de la pile de monstre. Je vous ait dit que ça rappelait un peu Munchkin ?

Là encore, sortie prévue pour fin d’année.

Chronicle of Avel (Rebel, 8+, 1 à 4 joueurs, 60 à 120 min)

Chronicle of Avel est un land-crawler adapté aux 8 ans et plus :

« Héroïnes et héros ! Bienvenue à Avel, terre pleine de créatures et de lieux incroyables, entourée de dizaines de lunes magiques. Avel a besoin de votre aide ! Kurodar, la Lune noire s’est élevée dans le ciel, et l’ancien pouvoir qu’elle dégage réveille les forces du mal. Seuls les vrais héros et héroïnes seront capables de protéger de la destruction le trésor précieux d’Avel – le joyaux de la Guérison. Serez-vous capable de sauver Avel ?»

Vu le public visé, ne vous attendez pas à la profondeur d’un titre de Plaid Hat, mais l’ensemble a vraiment de la gueule et semble vraiment calibré pour initier votre petit.e dernier.e à ce type de mécanique.

Plus de détail en septembre pour un test détaillé de la bête…

Familiar Tales (Plaid Hat, 12+, 1 à 4 joueurs, 45 min)

Tiens, en parlant de Plaid hat, leur prochain livre-jeu sort en VF pour cette fin d’année aussi.

« Les joueurs doivent protéger la princesse des forces maléfiques qui voudraient la voir morte, mais lorsqu'il s'agit d'enfants, il ne suffit pas de survivre ! Les familiers savent que chaque choix qu'ils feront aura une incidence sur l'enfant dont ils ont la charge. S'ils sont victorieux et que le trône est récupéré, quel genre de femme siègera sur le trône ?

Les joueurs exploreront un monde gigantesque à travers les pages d'un livre d'histoires fantastiques rempli de chemins secondaires et de personnages mémorables. Combattez des ennemis et explorez les nombreux coins et recoins d'un monde enchanté. Faites l'expérience d'une épopée fantastique d'une dizaine d'années, narrée par des professionnels et entièrement scénarisée.»

Le titre est disponible en VO et bénéficie de très bons retours de la communauté, avec une note de 8.3 sur BoardGameGeek notamment.

L’histoire semble de très bonne facture et la mécanique tourne bien, y compris (et surtout) avec les plus jeunes. Ne vous attendez pas à un niveau de difficulté monstrueux, le titre semble plutôt simple.

Petite particularité par rapport aux autres titres de la gamme, il intègre une appli toute belle toute fraiche qui fait office de maître de jeu.

Flesh and Blood TCG(TCG, 14+)

Flesh and Blood est un jeu de cartes à collectionner (TCG voulant dire Trading Card Game), dans la lignée de Magic the Gathering ou de Pokémon.

Vous et votre adversaire incarnez deux Héros équipés d'armes et de techniques propres à leur style de combat. Pour gagner, il vous faudra réduire les points de vie de votre adversaire à 0. Pour parvenir à vos fins vous disposez d’un deck de 60 cartes, parmi lesquelles un certain nombre sont spécifiquement restreintes à votre classe. En plus de ces cartes, vous pouvez également renforcer votre héros avec des équipements à révéler en début de partie. Vous disposez également de cartes d’actions, de réactions, de sorts et bien plus encore !

Dans Flesh and Blood, vos cartes actives sont également vos ressources. Vous devrez les utiliser pour réaliser vos différentes actions. Il n'y a donc jamais de carte inutile dans votre main et celle-ci se remplit à chaque fin de tour. Vous devez gérer habilement vos ressources pour espérer l'emporter. La chance est peu présente et la stratégie règne. Pour gagner la partie, il vous faudra optimiser vos actions au maximum !

Le jeu est disponible en VO depuis 2019, et il a apporté un vrai vent de fraicheur dans l’univers des jeux de carte à collectionner. Le thème est fort et très bien intégré aux mécaniques, le système de jeu est bien troussé, les classes disponibles sont intéressantes à jouer et – cerise sur le gâteau – la gamme bénéficie d’un bon suivi et de bonnes extensions.

Faites chauffer la CB !

Gloomhaven, les mâchoires du lion (Cephalofair, 12+, 1 à 4 joueurs, 60 à 120 min)

Gloomhaven, Les Mâchoires du Lion est un jeu autonome qui prend place dans l’univers de Gloomhaven. La mécanique d’action est reprise directement de ce dernier, tandis que le système de plateau modulaire est remplacé par un livre-jeu similaire à ce que fait déjà Plaid hat games (commanautes, Aftermath, histoires de peluches).

De fait, le temps de mise en place est donc considérablement réduit : il suffit d’ouvrir le livre à la page Kivabien™, de préparer les monstres et les quelques tokens indiqués (pièces, pièges, portes, etc.) et c’est parti ! La campagne de 25 scénarios est de bonne taille, sans tomber dans les excès des 99 scénarios de Gloomhaven (106 en comptant les scénarios solos, me répondront les puristes).

C’est donc la boîte parfaite pour découvrir le meilleur système de combat jamais inventé dans un jeu de plateau, et je pèse mes mots. Le travail d’élagage a été collossal, et les auteurs sont parvenu à faire tenir l’essence de Gloomhaven dans une boîte à taille humaine. Ceux qui n’ont jamais touché à un Gloom n’ont donc plus aucune excuse !

Mais les fans de Gloomhaven risquent de craquer aussi, car cette extension peut être mixée au jeu de base. Y compris les quatre nouveaux personnages qui sont : le Garde Rouge Valrath (Tank, contrôle de la foule), le lanceur de hache Inox (dégâts à distance), l'humaine gardienne du néant (soutien, contrôle de l'esprit), et l'artificier Quatryl  (dégâts en mêlée, manipulation des obstacles).

Splendor Duel (Space Cowboys, 10+, 2 joueurs, 20 min)

Visiblement, tous les éditeurs se mettent à décliner leus licences phares en version 2 joueurs… Cela peut sembler étrange pour Splendor, le titre de base étant connu pour son niveau d’interaction plutôt faible. Pourtant, le principe de base est conservé : il y a pleins de cartes au milieu, que l’on va acheter au moyen de gros jetons colorés. Ces cartes vont rapporter des bonus, en plus de générer des ressources qui faciliteront l’achat de cartes ultérieures.

En revanche, la version duo ajoute une piste additionnelle sur laquelle on vient placer les fameux jetons. Le premier joueur peut prendre jusqu’à 3 jetons consécutif, alignés horizontalement ou verticalement. Son comparse pourra faire de même, et ainsi de suite. Sauf que… Les jetons doivent toujours être contigus, et on ne saute pas les trous ! Ainsi, la collecte devient de moins en moins intéressante.

Les jetons consommés pour acheter des cartes ne sont pas remis en jeu. N’importe quel joueur peut les utiliser pour re-remplir la piste au début de son tour, mais il va donner en contrepartie un jeton « privilège » à son adversaire, que ce dernier pourra dépenser au moment de son choix pour récupérer une ressource bonus en plus de son action normale.

Bref, il y a des interactions dans tous les sens, pas mal de stratégies disponibles (il y a 3 manières différentes de gagner) et de vraies possibilités de blocage au travers de la piste de jeton.

Sortie prévue en fin d’année.

Gamme petit format (Space Cows, 5+, 1 à 4 joueurs, 20 min)

Space Cows dévoile une nouvelle gamme de jeux enfants « petit format et petit prix », faciles à transporter et trouvable entre 15 et 20€ dans toutes les bonnes crémeries. L’éditeur a souhaité faire des jeux simples, jouables avec les parents mais aussi par les enfants seuls en toute autonomie.

3 jeux sont disponibles à ce jour. Le premier s’appelle sheep hop :

« Sheep Hop est jouable en équipe ou en solo, à partir de 5 ans. Dans ce jeu coopératif, ramenez les moutons à la bergerie sans qu'ils se fassent attraper par les loups ! Logique, réflexion et entraide permettront de ramener le plus de moutons possibles à l’abri ! Un jeu évolutif, à plusieurs niveaux de difficulté, basé sur une mécanique de jeu de dames, qui permet aux moutons d’enchaîner les déplacements épiques à travers le plateau et ses obstacles. »

Vient ensuite Ourson taquin, qui repose comme son nom l’indique, sur une mécanique de taquin :

« Tu fais sauter les oursons sur les blocs de glace pour les aider à rejoindre leurs parents. Le vent pousse la glace, et peut ainsi t’aider. Les dés t’indiquent l’ourson à déplacer ainsi que le climat qui peut faire fondre un bloc de glace. Surtout, ne dérange pas les phoques qui dorment ! »

Le dernier titre s’intitule Explorons la jungle, et il s’agit cette fois-ci d’un cherche et trouve :

« Cherchez la plante indiquée mais ne la collectez pas si cet animal est caché sur la carte. Prenez le temps d'observer les cartes avant de les collecter mais ne tarde pas, car d'autres explorateurs parcourent la jungle. Qui récoltera le plus de plantes sans déranger les animaux ? Un jeu d'observation où tout le monde joue en même temps, avec 4 puzzles différents pour varier les plaisirs. »

Un titre coopératif basé sur la licence Ernest et Célestine devrait normalement débarquer en septembre dans la même collection.

Unlock kids (Space Cows, 6+, 1 à 4 joueurs, 30 min)

Unlock kids est une déclinaison d’Unlock, la célèbre série d’escape-game, mais adaptée à un public âgé de 6 ans et plus.

Le titre abandonne l’application au profit d’un système de code très intuitif. Chaque boîte comporte 6 mini-scénarios de 30 minutes environ, une durée et un format plus adapté aux enfants.

La prochaine boîte de la série sort en septembre, pas encore d’info à ce stade sur les thèmes des différentes aventures.

Unlock short adventures (Space cowboys, 10+, 2 à 6 joueurs, 30-45 min)

Unlock ! arrive dans un nouveau format pensé pour les vacances : plus petit, il se glisse facilement dans la poche, mais toujours aussi palpitant pour partager un bon moment. Ces six nouvelles aventures, de difficultés 1 à 3, vous propulsent du carnaval de Venise aux sarcophages égyptiens, du donjon à la cuisine, ou au fond de l’eau pour les plus téméraires.

Les short adventures ne remplacent pas l’ancien format boîte, mais viennent en complément. De fait, la prochaine boîte d’Unlock « édition classique » devrait sortir au quatrième trimestre de cette année. Les auteurs vont se servir de cette nouvelle collection pour tester des choses plus expérimentales.

Sur la piste du dahu (Gameflow, 4+, livre-jeu, 15 min)

Il s’agit du dernier tome de la série « ma première aventure », une série de livre-jeux acessible dès 4 ans avec l’aide d’un adulte et 7 ans en toute autonomie :

« Tu choisis le personnage que tu veux incarner avant de partir à l’aventure. Au fur et à mesure de la lecture, tu découvres des pages, divisées en trois, et tournes celle que tu désires. Que se passe-t-il ? Est-ce la bonne décision ? Te rapproches-tu du Dahu ? Vas-tu réussir à le photographier ? Un livre-jeu aux illustrations magnifiques et une grande rejouabilité. »

L’histoire est amusante, et nous fait croiser la route de quelques créatures légendaires comme le Dahu ou le Yéti. Le déroulement est moins linéaire que les autres tomes de la série, et il faudra quelques essais avant de trouver un des bons chemins. Le livre intègre un système de niveau de courage, similaire au compteur de miel qu’il y avait dans « la reine de champs-fleuri ».

Nemesis Lockdown (Funforge, 8+, 2 joueurs, 30 min)

Nemesis Lockdown est un standalone de Nemesis. Officieusement, Awaken Realms le considère plutôt comme une V2, avec un système juste polishé et modifié ce qu’il faut pour intégrer tous les retours de la communauté :

« Devenez un survivant, enfermé dans une base souterraine avec une présence de terrifiant. Augmentez votre paranoïa en essayant de deviner ce que font les autres joueurs ou quel est le plan d'urgence. Travaillez pour apprendre les faiblesses de votre ennemi juré - ou courez comme un diable pour lui échapper. Éteignez les lumières dans la section laboratoire de quelqu'un. Faites une randonnée dangereuse jusqu'au bunker extérieur. Et quoi que vous fassiez, soyez prêt pour l’imprévisible ! »

Le titre ne change donc pas les fondamentaux de Nemesis : il y a de multiples modes de jeu (du semi-coopératif vachard au compétitif pur), une tension à couper au couteau pendant toute la partie, et bien entendu un matériel somptueux (mention spéciale aux superbes figurines des grosses bestioles affectueuses qui rêvent de transformer les héros en apéricubes).  Sortie prévue en fin d’année.

Tindaya (Funforge, 1+, 1 à 4 joueurs, 30 min/joueur)

Tindaya est un bon gros eurogame comme on les aime.

Le jeu se situe dans les Îles Canaries, au début du 15e siècle. Chaque joueur tentera de faire survivre sa tribu qui fera face à des désastres naturels, la volonté des dieux et des conquistadors qui tentent de les envahir. Il s’agit donc d’un jeu de survie avec des objectifs spécifiques.

Les règles font 28 pages écrites serrées, attendez-vous à ce que le cerveau en ébullition ne vous coule par les oreilles. Les premières reviews que j’ai pu lire ici où là sont absolument dithyrambiques, le jeu a fortement marqué ceux qui ont pu l’essayer. A voir une fois sur table ! Sortie prévue entre septembre et la fin d’année.

Tokaido Duo (Funforge, 8+, 2 joueurs, 30 min)

Tokaido succombe lui aussi à la mode de la boîte à deux joueurs :

« Vos trois personnages se promènent sur l’île de Shikoku au Japon au gré des dés : votre pèlerin visite des temples et des jardins, votre marchand vend et achète des marchandises, tandis que votre artiste peint et offre ses œuvres. Ils vous rapportent tous les trois des points, mais de façons bien différentes. »

L’éditeur montrait un prototype quasi-final à PEL. Le principe de base se situe pleinement dans l’esprit du Tokaido originel. 3 personnages (un pèlerin, un peintre et un marchand) parcourent une piste circulaire. Le premier joueur choisit un personnage, l’avance et applique l’effet de la case de destination – ce qui lui permet de récupérer tout un tas de choses à collectionner. Le deuxième joueur choisit un autre personnage, puis le premier déplace le dernier personnage en jeu. Ensuite, le premier joueur tourne et c’est reparti pour un tour.

Les points se marquent en fonction de ce que l’on est arrivé à récupérer, tout l’art consistant à empêcher l’adversaire d’accéder aux sites qui lui feraient gagner le plus de point. Antoine Bauza et Naïade sont encore une fois aux manettes, ça sent donc bon le produit taillé pour faire fondre le cœur des fans de Tokaido ou de Namiji… En revanche, le titre semble trop proche de son aîné pour convaincre les allergiques au concept.

Sortie prévue en fin d’année.

Northgard (Studio H, 8+, 2 à 7 joueurs, 25 min)

Northgard est un jeu de deck-building et d’exploration :

« Les guerriers, fiers et braves, découvrent les nouveaux territoires, s’emparent de leurs ressources et n’hésitent pas à attaquer leurs adversaires. Seule la gloire les intéresse ! Vous jouez quatre cartes par tour pour vous déplacer, attaquer, révéler de nouvelles tuiles, construire... Sans oublier de nourrir vos partisans ! »

Soyons clair, le jeu a tout pour être le carton de l’été : c’est un 4X (eXplore, eXpand, eXploit, eXterminate) complet, mais hyper facile à prendre en main. Le titre se jouait très bien en salon, c’est un signe qui ne trompe pas !

La rejouabilité semble excellente, et les premiers retours de la communauté sur BoardGameGeek sont unanimes et élogieux : Northgard est un titre à suivre de près !

Pas vu pas pris (Letheia, 8+, 2 à 4 joueurs, 30 min)

Pas vu pas pris est un jeu de cache-cache en famille :

« Les fantômes veulent traverser le hall de l’hôtel discrètement. Pour cela, ils se cachent derrière les meubles : sous le bar, dans le chariot, etc. Au début du tour, chaque joueur pioche une carte pour déplacer ses fantômes ainsi que des meubles. Puis un joueur déplace le trou de la serrure et élimine tous les fantômes qu’il y voit. »

Chaque joueur dispose d’une équipe de fantôme (des petits, des moyens, des grands). Le but consiste à leur faire traverser un plateau où se trouvent de nombreux meubles. Une fois que tout le monde a déplacé et caché ses fantômes, on regarde au travers d’une lucarne placée aléatoirement en bord de plateau. Chaque fantôme visible est immédiatement renvoyé chez lui, les autres restant en place.

Le jeu est fun, un minimum stratégique (il est possible d’anticiper dans une certaine mesure les prochains déplacements de la lucarne, et on se marre beaucoup. Bref, Pas vu pas pris est une pépite que vous pouvez acheter les yeux fermés si vous avez des enfants de 8 /10 ans.

Fairy Lights (Sit Down !, 8+, 2 à 5 joueurs, 20 min)

Fairy Lights était en démonstration, avant une sortie prévue en septembre :

« C’est la fête ! Vous créez la plus belle guirlande de mignons animaux lumineux. Vous révélez des cartes, en vous arrêtant au moment opportun, puis vous ramassez une ou deux espèces d’animaux. Vous les ajoutez à votre guirlande à condition de posséder 3, 6 ou 9 lumières identiques. Sinon, elles seront défaussées. »

La direction artistique mise sur le fluo et le mignon, un combo que l’on avait plus osé depuis la fin des années 80.

La mécanique, quant à elle, est toute simple : à son tour, on révèle une carte de la pioche. Il y a une petite composante de stop-ou-encore : on peut continuer à révéler des cartes tant qu’on veut (avec un maximum de 5), mais son tour prend fin immédiatement si on retourne une couleur qui a déjà été révélée.

Si l’on a pas été trop gourmand, on peut (et on doit) récupérer toutes les cartes d’une unique couleur. On vient les placer dans sa zone personnelle pour faire des collections. Le hic, c’est que chaque carte comporte entre 1 et 2 animaux, et qu’il faut parvenir à en totaliser un multiple de 3 (3, 6, 9 ou 12 animaux). Si vous en avez par exemple 4 ou 7, c’est perdu ! Toute la pile est placée sur la défausse, et vous ne marquez pas de point.

Bref, c’est tout simple, plus finaud qu’il n’y paraît et rempli de dilemmes ! Les premières parties donnent clairement envie de tester la bête plus en profondeur.

1001 îles (Ludonaute, 7+, 2 à 5 joueurs, 30 min)

1001 îles est un jeu de placement de tuiles :

« Enfants de Simbad le Marin, vous partez explorer les îles enchantées. Les joueurs se distribuent les tuiles pour créer leurs îles rêvées : des fennecs, des éléphants, des génies etc. et le moins possible de brigands. Ils se répartissent aussi les tuiles objectifs, pour marquer le plus de points en fonction des merveilles de leur île. »

Le titre est assez proche d’un Petit Prince, du même éditeur, mais en beaucoup plus puputte. Le cœur du jeu consiste à pourrir le jeu des autres en leur empêchant de récupérer les bonnes toiles et/ou les objectifs qui vont avec leur jeu.

Une bonne occasion de se fritter l’air de rien avec belle-maman ou Tata Momonne.

Osirium (404 on board, 10+, 2 à 4 joueurs, 30 min)

Osirium est l’une des premières incursions de 404 on board dans le monde du jeu de plateau. Comme son nom l’indique, leur premier titre prend place dans un univers fortement inspiré de l’Egypte antique :

« Il y a plus de 3 millénaires, dans l’Égypte ancienne, les hommes s’affrontaient sous le regard des dieux immortels dans l’épreuve de l’Osirium. Inspirée par Osiris, le juge des âmes revenu d’entre les mots, elle permit de régler de nombreux conflits et de faire triompher la vérité. Pour être digne de marcher dans l’autre monde, la Doûat, accomplissez des Rituels et honorez votre Dieu.

Pour rejoindre le royaume des morts, récoltez des Anhks en effectuant des rituels. À chaque tour, vous placez une amulette colorée sur le plateau central. Si les amulettes sont connectées suivant votre carte “rituel”, vous pouvez l’effectuer et gagner les Anhks correspondantes. Avec le mode expert, vous obtenez le soutien des dieux. »

Il s’agit d’un jeu de placement et de combinaisons, jouable à 2 ou éventuellement à 4 par équipes. Il faudra réaliser 5 rituels personnels plus ou moins accessibles, en combinant des amulettes qu’il faudra réussir à connecter entre elles. Les amulettes peuvent également être brisées, que ce soit pour bloquer l’adversaire ou pour réaliser des objectifs de fin de partie. Avec un choix cornélien à la clef : allez-vous chercher à rusher les points en laissant les amulettes de côté, ou allez-vous chercher à pénaliser l’adversaire en brisant les amulettes Kinvonbien™ ?

Osirium est très simple d’accès, avec les parties plutôt rapides parfaites pour un public plutôt familial.

Critical – Fondation saison 1 (Gigamic, 14+, 2 à 5 joueurs, 30 min/épisode)

Critical est une boîte d’initiation au jeu de rôle franchement innovante. Un peu à la manière d’une série télé, elle s’appuie sur 9 épisodes successifs de 30 minutes environ.

« Nous sommes en 2035. La conquête spatiale (Mars) est en cours, l’utilisation de deux bombes nucléaires sur les pôles de la planète rouge a été votée par le parlement américain. L’Europe s’enlise dans des régimes totalitaires et ultraprotectionnistes. L’Asie est mise en quarantaine mondiale à la suite d’une 3e pandémie. L’Amérique du Sud a investi massivement dans les cryptomonnaies qui représentent 75 % des échanges monétaires. L’Égypte est en guerre contre l’Éthiopie. Face à l’ingérence des gouvernements, les grandes multinationales prennent le pouvoir : La Corpocratie est en marche. L’ère du numérique fait place à la Nanorévolution. Vêtements qui changent de couleurs, cosmétiques autonettoyants, matériaux ultrarésistants, tout est augmenté grâce aux nanotechnologies. »

L’objectif est clairement d’amener un nouveau public aux jeux de rôles. Un gros travail de défrichage a été mené, notamment, pour faciliter le travail du maître de jeu. Le fonctionnement général reprend grosso-modo le fonctionnement de château aventure, ce qui fait que le MJ dispose d’un déroulé sur lequel il va progressivement apprendre à broder. Chaque lieu est représenté par une carte grand format qui permet de poser l’ambiance et de faciliter la description.

Le titre devait sortir en avril/mai, mais il a connu quelques mois de retard à cause des événements en Ukraine. En effet, le premier scénario devait prendre place en Sibérie, lors d’une opération menée conjointement avec les forces spéciales russes. Les auteurs ont souhaité évité le bad buzz d’anthologie et ont donc légèrement réécrit le scénario en question. On peut les comprendre.

L’éditeur a mené de nombreux tests avec des rôlistes et des parfaits débutants, et confirme que ces deux types de public ont accroché avec Critical.

Si la gamme arrive à trouver son public, d’autres épisodes devraient suivre – ainsi que des déclinaisons dans d’autres univers plus classique (oui, on parle bien de med-fan).

Dungeon, Dice & Danger (Ravensuburger, 12+, 1 à 4 joueurs, 45 min)

Dungeon, dice & danger est la dernière réalisation de Richard Garfield, le papa de Keyforge. Il s’agit cette fois-ci d’un roll & write à la sauce Dungeon Crawler :

« Vous parcourez le donjon à la recherche de trésors à amasser et de monstres à combattre. Vous lancez
cinq dés pour créer deux paires de dés et ainsi avancer dans le donjon. Les monstres vous bloquent le passage, vous obligeant à les contourner ou à les combattre. Il existe quatre cartes différentes, de facile à très compliqué. »

Le principe est plutôt simple. Le joueur actif lance 5 dés, et tout le monde devra additionner deux fois les résultats de deux dés sans utiliser le dé noir (sauf le joueur actif ou en cochant une case spéciale de son plateau joueur).

Puis chaque joueur va démarrer à un endroit de sa feuille et devra cocher les cases contenant ces numéros, avec quelques contraintes de placement sinon ça ne serait pas drôle. Le but sera d’occire les créatures peuplant votre donjon, en récupérant au passage des coffres au trésor contenant des bonus bien utiles.

Souvent, on reproche au Roll & Write leur manque d’interaction. Ce n’est pas le cas pour Dungeon, dice & danger, puisque la fin de partie est déclenchée en fonction des monstres abattus par tous les joueurs. Il faut donc regarder en permanence qui fait quoi.

Le jeu est fourni avec 4 donjons de difficulté croissante, ce qui est toujours sympa pour la rejouabilité.

Stranger things (Repos Prod, 10+, 4 à 10 joueurs, 20 min)

Stranger things est un jeu d’enquête à rôle caché, basé comme vous vous en doutez sur la série du même nom :

« Deux équipes s’affrontent : les Possédés contre les Sains. Les joueurs se passent des cartes pour tenter de convertir les autres, ou de les éliminer de la partie. Mais comment savoir qui éliminer, lorsque tous se disent Sains ? Entre bluff, mensonge et stratégie, saurez-vous emporter la victoire ? »

Le gameplay est d’une simplicité confondante : Au début de la partie, chaque joueur reçoit une carte qui détermine s’il fait partie des gentils ou des possédés par le Mind Flayer.

Le premier joueur pioche une carte, et la donne au joueur de son choix. Si vous avez trois cartes « flagelleur mental » dans votre main, vous rejoignez les possédés, et si vous recevez votre troisième « coup dur » vous êtes éliminé sans autre forme de procès.

Un événement se déclenche trois fois pendant la partie : on résout son effet, puis chaque joueur passe une de ses cartes au joueur à sa droite et au joueur à sa gauche. A noter que seuls les possédés peuvent donner un « flagelleur mental ». A la fin de la partie, s’il reste au moins un joueur sain en jeu, tous les joueurs sains remportent la victoire. Sinon, ce sont les joueurs possédés qui remportent la victoire.

Splito (Blam !, 8+, 3 à 8 joueurs, 15 min)

Splito est un jeu de négociation abstrait :

« Discuter avec ses voisins c’est malin, pourtant ce jeu n’a rien de coopératif. Chacun possède 13 cartes en main à poser parfois à sa gauche, parfois à sa droite, en synergie avec ses voisins. Le joueur avec les meilleurs résultats à sa gauche ET à sa droite l’emporte. Aidez vos voisins par stratégie, non par altruisme. »

Le principe se rapproche un peu du Trône de Fer B’twinxt. Il faut collaborer avec ses voisins de droite et de gauche, mais pas trop non plus puisque du coup ce sont vos principaux adversaires.

Le jeu est simple et fluide, un peu alourdi néanmoins par une phase de comptage des points qui manque de fluidité. En dehors de ça, c’est du tout bon ! Et la direction artistique très abstraite ne laisse pas indifférente.

Echoes (Ravensuburger, 14+, 1 à 6 joueurs, 45-60 min)

Echoes est un jeu d’enquête très original, basé sur le bruit :

« Le fantôme de la jeune danseuse hante la maison. Heureusement, vous possédez un pouvoir spécial pour l’aider à trouver le repos : grâce à l’application téléphonique, vous scannez les objets pour entendre les voix du passé. Vous pouvez ainsi, tous ensemble, mener l’enquête et reconstituer les événements. »

Le concept est intriguant, et sa mise en musique (pardon pour le jeu de mot) est à la hauteur du concept. Echoes est une expérience à faire au moins une fois, pour votre culture ludique. ET si vous acrochez, de nouveaux épisodes sortent régulièrement !

Bureau of investigation (Space Cowboys, 14+, 1 à 8 joueurs, 90 min)

La mécanique est similaire à Sherlock Holmes détective-conseil. Il s’agit d’un jeu d’enquête plutôt finaud, chaque scénario étant basé sur un livret autonome d’une quarantaine de pages. Certains paragraphes se parcourent comme un « livre dont vous êtes le héros », d’autres nécessitent de trouver les bons numéros de paragraphes sur la carte et/ou les divers éléments fournis avec le jeu.

Mais là où détective-conseil se base sur la logique, Bureau of Investigation se situe dans l’univers de Lovecraft : étranges, dimensions parallèles, voyage dans le temps, monstres.... Même si votre cerveau ne comprend pas tout, il faut faire preuve de logique pour mettre fin aux menaces indicibles.

Sylve (Catch’up, 10+, 2 à 4 joueurs, 60 min)

Sylve est un jeu de placement d'ouvriers et de contrôle de zones dans lequel vous devrez recruter des créatures mystiques afin de ramener l'équilibre dans la forêt :

« Les saisons, le jour et la nuit... tout se mélange ! En plaçant judicieusement vos dés, vous tentez de reprendre le contrôle de la Sylve. Vous apprivoisez également des animaux des bois pour gagner des points ou des pouvoirs. Avec les ressources récupérées par vos dés, vous préparez des potions qui modifient les dés. »

La mécanique mélange pose d’ouvrier, gestion de ressources et majorité. Mais ne vous laissez pas abuser par la direction artistique toute mignonne : Sylve est un jeu franchement puputte, avec énormément d’interactions et des crasses dans tous les coins.

Bref, du bon jeu d’enfoiré comme on l’aime !

Orichalque (Catch’up, 12+, 2 à 4 joueurs, 45 min)

Orichalque, présenté en avant-première, est la prochaine sortie de Catch’up attendue pour Essen prochain :

« Les eaux submergent l’Atlantide ! Vous préparez de nouvelles terres pour accueillir les Atlantes : à chaque tour, vous prenez une carte action associée à un nouveau territoire. Celui-ci va vous procurer des ressources... ou attirer des monstres. Après vous en être débarrassé, vous construisez des monuments pour la victoire. »

Orichalque est un 4X, avec toutes les actions que l’on est en droit d’attendre d’un titre du genre. Il est possible, entre autres, de construire des bâtiments, de forger du minerai, de recruter des troupes et de tatanner des monstres mythologiques.

En revanche, la durée très contenue des parties – 45 minutes à une heure – signifie aussi que l’on n’aura pas forcément le temps de se développer comme on veut. Chaque action devra être mûrement pesée, et la moindre erreur se paiera cash. Ce sera forcément frustrant pour les joueurs de jeu de gestion qui aiment développer bien tranquillement leur petit moteur de point dans leur coin.

En revanche, c’est une mécanique encore rare dans les jeux « familiaux + ». Vu que le grand Bruno Cathala himself est aux manettes, on peut s’attendre à une mécanique simple mais pas simpliste pour autant.

Le titre a titillé notre curiosité, en tout cas, à voir ce que ça donne sur table.

Midnight (Edge studio)

Midnight est un décor de campagne pour le célèbre système de jeu D&D5. Pas de panique si vous n’avez pas investi dans la gamme D&D, Midnight s’appuie sur le 5e DRS (Document de Référence Système), disponible gratuitement (et légalement !) sur le web.

Midnight développe un imaginaire riche, mais qui ne transpire pas spécialement la déconne et la joie de vivre. Une créature maléfique toute-puissante a vaincu les peuples libres, et les héros jouent des rebelles dans cet univers sombre et nihiliste. La mécanique a été légèrement modifiée pour placer la narration et le roleplay au centre de l’expérience.

Lettres de Whitechapel (Don’t panic, 14+, 2 à 6 joueurs, 60 min)

Eh oui, vous ne rêvez pas, ce grand classique s’apprête à revenir en boutique :

« Londres, 1888. Vous vous trouvez au beau milieu de ruelles encombrées et nauséabondes. D’aucuns qualifient cet endroit d’enfer, d’autres ont le malheur d’y vivre, et on y croise des prostituées à chaque coin de rue. On les appelle les Misérables, et ce nom leur sied à merveille. Bienvenue à Whitechapel, bienvenue sur les terres de Jack l’Éventreur. »

Le jeu n’a pas changé d’un iota depuis sa première édition datant de 2011. Il s’agit toujours d’un jeu de bluff et de déduction, dans lequel cinq inspecteurs de police renommés sont sur les traces du plus célèbre tueur en série de tous les temps. Ils doivent poursuivre le mystérieux assassin dans le dédale des rues et des ruelles du quartier de Whitechapel.

A voir à l’usage si le gameplay a bien traversé les années, et si le titre reste à la hauteur de sa réputation.

Batman, the dark Knight Returns (DC, 14+, 1 joueurs, 90 min)

A priori, le nouveau titre de DC ne devrait pas tarder à arriver en boutique :

« L’histoire emblématique de Frank Miller prend vie entre vos mains alors que vous endossez le rôle du Justicier Masqué dans ce jeu de société en solitaire stimulant et immersif unique en son genre, conçue par les illustres auteurs de jeu Morgan Dontanville (Asgard’s Chosen) et Daryl Andrews (Sagrada).

Vos compétences et votre ruse seront mises à l’épreuve au long de quatre scénarios ou « Livres », chacun comportant ses propres règles, alliés, capacités et boss à combattre dans une lutte acharnée ! Vous aurez une quantité de ressources et un nombre de tours limités à votre disposition pour achever chacun des quatre Livres. Et si le Cran, la Santé Mentale où la Santé Physique de Batman venaient à tomber à zéro, s’en serait fini de vous…»

Il s’agit d’une aventure solo, comportant 4 scénarios de 90 minutes avec une forte rejouabilité. L’univers suinte la classe par tous les pores… La boîte noire avec vernis selectif est magnifique, tout comme les illustrations largement tirées de l’œuvre de Franck Miller.

A noter que Don’t Panic commercialise la version core, dans laquelle tous les personnages et vilains sont matérialisés par des standees en carton, ainsi que la version Deluxe gavée de figurines jusqu’à la moelle. Une bonne nouvelle pour ceux qui ont raté le KS !

Fantasy Realms – le trésor maudit (Don’t Panic, 14+, 3-6 joueurs, 20 min)

La première extension pour fantasy Realms vient tout juste d’arriver en boutique :

« Alors que les royaumes se préparent au conflit, un événement vient bouleverser l’équilibre des pouvoirs. Un trésor regorgeant d’antiques artefacts a été découvert, chacun d’entre eux apportant un pouvoir considérable qui risque de modifier le cours de la bataille. Cependant, chaque artefact cache aussi une malédiction qui mettra en péril quiconque sera assez fou ou assez avide pour l’utiliser. »

L’extension Fantasy Realms : Le Trésor Maudit se compose de deux parties qui peuvent être ajoutées au jeu de base séparément ou combinées. Trois nouvelles familles représentant de nouvelles structures et de nouveaux habitants du royaume sont ajoutées à votre jeu de base.

Bref, de quoi doper la rejouabilité de l’excellent Fantasy Realms, un titre qui a obtenu pour mémoire une nomination au Spiel 2021. Il s’agit pour mémoire d’un excellent petit jeu de cartes, très tendu et tactique, dans lequel les interactions sont très fortes et les dilemmes permanents.

On en fait une pour essayer, une deuxième parce qu’on est frustré de pas avoir pu optimiser comme im faut et on finit par y passer la soirée. C’est la marque des bons jeux !

Beast (Don’t Panic, 14+, 2 à 4 joueurs, 60 à 90 min)

Beast est un jeu de drafting asymétrique :

« Bienvenue dans l'étendue nordique, un endroit où la nature est encore inexplorée, mystique et dangereuse. Lorsque les humains sont arrivés, ils pensaient avoir trouvé un paradis intact, rempli de forêts généreuses, de lacs poissonneux et d'eau douce et froide coulant des montagnes. Mais au fur et à mesure que leurs colonies s'étendaient et que les forêts environnantes s'amenuisaient, la nature elle-même a réagi. De grandes créatures connues sous le nom de Bêtes sont apparues, et avec leurs crocs, leurs griffes et leurs pouvoirs mystiques, elles ont représenté une menace incroyable pour les humains. Afin de protéger les colonies, les humains ont recruté des chasseurs spécialisés, chargés de traquer et de tuer les Bêtes avant qu'un trop grand nombre de leurs semblables ne périssent.»

Comme vous l’avez compris, il s’agit d’un jeu de draft asymétrique : un des joueurs incarne la bête tandis que les autres incarnent les chasseurs. La Bête utilise un jeu de cartes de direction pour se déplacer dans les forêts, les marais et les cavernes, en utilisant la ruse et la tromperie pour cacher sa trace aux chasseurs. Cependant, chaque fois qu'un chasseur se déplace sur un lieu où la Bête est déjà passée, une piste apparaît. Ce n'est que lorsqu'un chasseur fouille un lieu ou que la Bête elle-même attaque une cible sans méfiance que la position réelle de la Bête est révélée. De plus, chaque chasseur n'a qu'une seule chance de fouiller chaque tour, ce qui rend la décision tendue et difficile. Les chasseurs savent rarement si la piste qu'ils suivent contient l'emplacement réel de la Bête, ou si la piste s'est déjà refroidie.

Nous n’avons pas eu l’occasion de tester, à voir ce que cela donne une fois sur table. La sortie est normalement prévue pour Essen.

Wonder woods (Blue Orange, 8+, 2 à 5 joueurs, 15 minutes)

Wonder Woods est un petit jeu tout mignon mêlant déduction, bluff, collecte de ressources et majorité dans un jeu familial court mais dense :

« L'automne est arrivé, la pluie a arrosé les forêts et fait sortir les champignons ! Vous profitez d'une journée de beau temps et de vos connaissances du terroir local pour aller explorer les meilleurs coins et récolter girolles, morilles, bolets et coulemelles ! Mais vous n'êtes pas les seuls à connaitre ces bois ! Utilisez votre flair afin de glaner la récolte la plus savoureuse ! »

Le jeu devait arriver en boutique courant juin, mais a été retardé sur septembre en raison de petits problèmes d’approvisionnements (ils ont dû confondre les boîtes avec des pots de moutarde, mais du coup c'est raccord puisqu'il arrivera sur la saison des chamignons). On vous en dira plus sur le jeu dès qu’on pourra poser nos paluches dessus !

Volto (Blue Orange, 8+, 2 joueurs, 10 min)

Volto est l’adaptation d’un petit jeu coréen absolument irrésistible (Orc pour ne pas le nommer). Il s’agit d’une revisite gourmande craquante des échecs, pensée pour intéresser à la foi les vieux routards et les enfants qui souhaiteraient découvrir ce noble art.

Le déplacement des pièces est indiqué au verso de chaque pièce. En revanche, ces dernières sont disposées au hasard en début de partie… Vu que l’on gagne si le roi traverse le terrain, mais également si on se fait croquer ses deux reines, vous imaginez bien que le bluff et la tension sont permanents tout au long des parties. D’autant que leur rapidité incite à les enchaîner comme les shooters en pleine happy hour.

Le jeu originel figure dans mon top 10 personnel, en toute logique Volto devrait suivre le même chemin.

Arrivée prévue en septembre.

DEI - Divide et Impera (Intrafin, 8+, 2 à 4 joueurs, 75 min)

DEI est la nouvelle réalisation de Ludus Magnus :

« Plongez dans un Londres post-apocalyptique recouvert de neige et de glace et dominé par la caste des Sang-Pur, qui détient les derniers lambeaux de connaissances technologiques et qui tente avec ses mensonges de garder le contrôle de la société et la connaissance pour elle-même... mais la résistance ne baisse pas les bras ! Partez à la recherche de ressources technologiques et préparez-vous pour le Réveil !

Créé par Tommaso Battista, l'un des auteurs de Barrage, D.E.I. (Divide et Impera) est un jeu d'exploration et de survie qui se déroule sur une Terre dévastée par une nouvelle ère glaciaire.»

Les  KS sont en cours de livraison, et la disponibilité boutique devrait suivre dans la foulée dès fin juillet.

DEI est un jeu de majorité et de contrôle de territoire. Le matériel est de toute beauté, comme toujours chez Ludus Magnus, et il participe grandement au plaisir du jeu.

Mais le fond n’a rien à envier à la forme : le gameplay de DEI est fortement asymétrique, avec une excellente rejouabilité amenée par des conditions de victoire qui changent de partie en partie et qui forcent à explorer à chaque fois des voies de développement différentes.

Selon les premiers retours, les auteurs sont parvenus à trouver un bon compromis entre la simplicité, la richesse et la profondeur stratégique – tout pile ce qu’on demande à un jeu expert ! En tout cas, le titre possède à ce jour une note de 8.1 sur BGG, basé sur une petite centaine d’avis d’utilisateur. Inutile de dire que nous sommes impatients de le tester !

Angel Fury (Intrafin, 14+, 1 à 4 joueurs, 60 à 120 min)

Angel Fury est le prochain titre des frères Fryx. C’est un jeu de combat entre les forces du bien et du mal, qui ambitionne de mélanger un moteur eurogame pour construire son camp, une mécanique de deck-building pour la renforcer et une mécanique ameritrash pour les combats.

Le titre contiendra en outre 200 figurines, histoire d’en rajouter encore un peu dans la démesure. En même temps, c’est les frères Fryx.

Les premiers avis sur BGG sont tout simplement extatiques, à suivre de près donc… Le jeu poursuit son petit bonhomme de chemin et ambitionne une sortie en fin d’année.

Confluence sidérale (Intrafin, 14+, 4 à 9 joueurs, 120 min)

Confluence sidérale est un jeu de négociation pour 4 à 9 personnes :

« Neuf espèces se sont réunies lors de la grande Confluence. Leur Objectif : bâtir une société commune basée sur la paix et l'égalité entre les espèces en partageant leurs innovations. Mais chacune souhaitait que ses idéaux propres servent de fondement à cette société naissante. Ce qui s'ensuivit s'avéra être la coopération la plus agressive que la galaxie ait jamais connue. »

Le titre est initialement sorti dans la langue de Britney Spears en 2017, mais n’avait jamais bénéficié d’une localisation en VF. C’est maintenant chose faite.

C’est un jeu très atypique, avec une forte part de discussion et d’échanges. En revanche, pour en profiter au mieux Il est impératif de disposer d’un groupe plutôt expert et autonome. Le genre de joueurs capables de retenir les spécificités des différentes races en présence, et d’en jouer pour maximiser leur développement tout au long de la partie. Rien d’insurmontable dans l’absolu, mais on est très loin du jeu d’ambiance que l’on sort après un apéro plus ou moins chargé.

Cependant, vous ne pouvez pas passer à côté si vous appréciez les jeux de négociation : Confluence sidérale est un titre hyper solide, équilibré au poil de cul et doté d’une rejouabilité monstreuse. Bref, il a le potentiel pour rejoindre directement votre top personnel.

Le titre devrait être normalement dispo fin juillet.

Auteur : Gaetan G.
Publié le samedi 16 juillet 2022 à 14h00

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