Critique Angel [1999]

Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 29 juin 2024 à 09h00

Saison 5 : La fin ou presque

Une des ambitions logiques d'une série télévisée est de durer le plus longtemps possible en enchaînant les saisons. Mais il arrive toujours qu'il y est une fin. Qu'elle soit voulue ou subie, cette fin est toujours difficile à négocier pour une série comme le prouve l'exemple d'Angel avec sa saison 5.

Après une saison 4 riche en rebondissements qui a vu son casting principal largement bouleversé et surtout une approche beaucoup plus feuilletonnesque des épisodes, la saison 5 débute en octobre 2003 avec une nouvelle formule. Côté coulisses, il faut savoir que le spin-off fait figure de survivant puisque la série mère Buffy contre les Vampires vient de s'arrêter après sa septième saison permettant notamment à un nom bien connu de rejoindre le casting principal en la personne de James Marsters, l’interprète du vampire Spike. Cette fin de Buffy, couplée à celle de sa série space-western Firefly, permet au créateur Joss Whedon d'être plus présent en tant que réalisateur et scénariste. De même, l'autre créateur David Greenwalt revient juste le temps de réaliser l'épisode 20 alors qu'il n'avait plus travaillé sur la série depuis la saison 3. Néanmoins, le poste de showrunner est confié à l'expérimenté Jeffrey Bell qui a pris du gallon depuis cette même troisième saison. Pour ce qui est de la fin de la série, il faut savoir qu'elle s'explique par la volonté de Joss Whedon d'anticiper une nouvelle saison début 2004 auprès de la chaîne The WB (appartenant à Warner Bros.) afin de stabiliser ses équipes et de mieux envisager la suite. Se sentant un peu contrainte à répondre, la chaîne décide finalement d'annuler la série alors qu'elle était plutôt en train de regagner un intérêt public comme critique laissant un réel goût amer pour ses nombreux participants.

A la fin de la saison 4, le vampire Angel (David Boreanaz) accepte de prendre la direction de la filiale Los Angélienne  de la multinationale Wolfram & Hart spécialisée autant dans le droit que dans l'occulte. Une aubaine qui pue évidemment le piège à plein nez étant donné que la firme est un des ennemis d'Angel depuis le premier jour... Mais les héros y voient l'opportunité d'éliminer un rival de l'intérieur tout en utilisant ses incroyables ressources pour faire le bien. Sous la direction d'Angel, la brillante Fred Burkle (Amy Acker) va mener le pôle scientifique, l'ancien veilleur Wesley Wyndam-Pryce (Alexis Denisof) peut profiter des archives infinies de la firme tandis que le gentil démon Lorne (Andy Hallett) prend en charge le département artistique. De son côté, le fougueux Charles Gunn (J. August Richards) comprend que ses compétences de guerrier peuvent être obsolètes et se fait implanter dans son cerveau les connaissances comme les compétences pour être le meilleur avocat. Ce petit monde est rejoint par la vampire superficielle Harmony (Mercedes McNab) en secrétaire d'Angel mais surtout par le vampire Spike (James Marsters) s'étant pourtant sacrifié pour Buffy n'existant donc que sous forme spectrale sans que personne ne comprenne trop pourquoi. Si nos héros vont profiter de cette position, ils n'auront pas néanmoins toute les libertés à commencer par leurs supérieurs qui sauront se montrer présents via leur mystérieuse envoyée Eve (Sarah Thompson) mais aussi parce que de nombreux dangers les attendent. Qu'ils viennent de nombreuses forces démoniaques, d'anciennes connaissances (Christian Kane) ou surtout du danger d'être autant immergés dans une institution à la base dédiée au mal...

Le principal défaut de cette dernière saison est son intrigue globale qui devait succéder à celle riches en émotions de la saison précédente. On a ici l'impression que les scénaristes naviguent à vue ne sachant pas vraiment s'ils doivent faire une succession d'intrigues indépendantes ou quelques chose de plus feuilletonnesque... Ainsi les sous-intrigues principales se succèdent que cela soit celle autour de Spike (épisodes 2, 4 et 8), puis d'Eve avant d'embrayer sur l'arrivée d'une ancienne déesse du mal, Illyria (Amy Acker) (ép. 15 et 16) pour terminer sur un double-épisode (21 et 22) final assez précipité où des ennemis sont éliminés juste après avoir été révélés. Le plus frustrant étant évidemment le dernier épisode de la série se terminant par un cliffhanger dont la suite fut révélée dans un comics en 2008 toujours inédit chez nous. Si l'intrigue globale déçoit car elle n'arrive jamais à se montrer assez consistante pour convaincre, on apprécie quand même de nombreux épisodes indépendants qui s'enchaînent bien surtout au début et au milieu de la saison. On retrouve cette volonté constante d'offrir du divertissement avec différentes approches que cela soit des épisodes avant-tout humoristiques (ép. 9 et 20), plus horrifiques (ép. 4 et 11), assez tragiques (ép. 12, 15 et 22) sans jamais oublier ce qu'il faut de fan service (ép. 12, 18 et 20). Il existe aussi des épisodes assez marquants de part leurs ambiances très particulières que cela soit autour la lucha libre (ép. 6), des aventures de Angel et Spike pendant la Seconde Guerre mondiale (ép. 13) ou l'affrontement avec un gang de marionnettes maléfiques (ép. 14) voyant Angel en devenir une...

Le tout étant toujours évidemment saupoudré d'action faisant du mélange des genres l'atout principal de la série si on accepte son côté série B évidemment assumé avec des intrigues parfois loufoques et de la dramaturgie souvent exacerbée. La série s'est à cette époque vraiment éloignée de ses débuts bien plus sombres et surtout matures dans les thématiques abordées même s'il subsiste encore quelques traces que cela soit le traumatisme d'une survivante d'un psychopathe (ép. 11) ou, dans une moins mesure, la souffrance d'enfants (ép. 14). Mais pour le reste, on reste surtout concentré sur une large dissertation sur le bien et le mal du fait de l'intégration compliquée de nos héros au sein de Wolfram & Hart se demandant constamment s'ils n'ont pas vendu leur âme au diable d'autant plus que cela renvoi une bien mauvaise image d'eux auprès de leurs anciens alliés. Une problématique largement développée au sein du dernier épisode. Si on veut aller plus dans le détail, on peut noter les différents épisodes montrant la rivalité comme la camaraderie entre Angel et Spike que cela soit autour des sacrifices comme l'ingratitude que cela implique d'être un héros (ép. 8 et 10) tout en ayant tout un épisode, le 20, où les deux mâles alpha vont devoir apprendre la modestie notamment face aux femmes. Mais si l'on doit retenir un seul épisode, ce serait peut-être le douzième autour du destin de Cordielia (Charisma Carpenter) grande absente de cette saison.

Pour ce qui est de son approche de l'imaginaire, la série reste dans le champ du fantastique urbain où les démons ont beaucoup pris le pas sur les vampires qui sont rarement les ennemis (si ce n'est les ép. 9 et 13). Ce qui permet une nouvelle fois aux équipes de maquillage de faire des merveilles avec un monster design toujours aussi réussi car ils prennent vie aisément sous nos yeux tout en s'avérant souvent originaux. On est une nouvelle fois obligé de citer l'épisode 14 où Angel devient une marionnette avec une technique parfaite offrant un résultat mémorable. Cette galerie de monstres et autres créatures étranges offre un intérêt constant faisant partie des piliers de la saga de Joss Whedon. Si la cinquième saison n'étend pas réellement l'univers de la série, elle échoue quand même sur un point toujours aussi frustrant : on aura pas de réponses sur ce qu'est réellement Wolfram & Hart ni qui sont ces fameux senior partners que cela soit leurs formes ou leurs intentions. Angel s'éteint donc en ayant garder ses secrets beaucoup trop longtemps notamment sur le grand ennemi aux contours toujours aussi flous...

Sortie entre 2003 et 2004, la série a quand même pris un petit coup de vieux en termes de réalisation comme de rythme. On peut effectivement trouver cela assez plat étant donné que la galerie de réalisateurs qui se succédent ne sont pas réellement des grands noms, Joss Whedon mis à part. On en était pas encore à une volonté d'offrir autre chose qu'une réalisation fonctionnelle et efficace. On note néanmoins la présence de nombreux proches de Whedon que cela soit Steven S. DeKnight impliqué en tant que scénariste ou réalisateur sur plus d'un tiers des épisodes. On note néanmoins parmi les scénaristes la présence de Drew Goddard promis à une autre carrière. Enfin, David Boreanaz s'est aussi offert le plaisir de réaliser le dixième épisode. Venons en donc aux acteurs qui là aussi font souvent le service minimum où on les sent parfois aussi paumés que les scénaristes que cela soit Boreanaz qui n'est jamais meilleur que quand il peut incarner un Angel autre que celui qui broie du noir constamment. A ses côtés, même Alexis Denisof semble capable de maintenir son niveau tandis que Andy Hallett et J. August Richards font ce qu'ils peuvent avec des personnages dont les scénaristes ne savaient trop que faire... On retiendra plus Amy Acker assez épatante dans un double-rôle et bien sûr le côté rafraîchissant de James Marsters en Spike ayant les meilleures répliques et agissant comme un chien dans un jeu de quille. Pour les rôles secondaires, c'est encore moins la fête puisque Christian Kane comme Sarah Thompson manquent cruellement de conviction. Au rayon des anecdotes notons la présence dans les derniers épisodes de Adam Baldwin en mélange de Terminator et d'Agent Smith ou encore une jeune Danielle Nicolet en vampire jalouse (ép. 9).

La conclusion de à propos de la Série Télé : Angel [1999]

Auteur Bastien L.
65

La cinquième et dernière saison d'Angel ne réussit jamais à pleinement satisfaire notamment à cause d'une intrigue globale peinant à convaincre avec des scénaristes comme des acteurs en perdition. D'autant plus que la réalisation a clairement pris son coup de vieux. Néanmoins, on reste toujours attaché à ce divertissement proposant différentes approches, des personnages que l'on apprécie et quelques fulgurances de temps en temps. Une saison avant-tout pour les fans des univers de Joss Whedon qui ne convaincra jamais les autres...

On a aimé

  • Les effets spéciaux au service d'un bon character design
  • Des épisodes suprenants comme divertissants
  • Des personnages auxquels on s'est attaché

On a moins bien aimé

  • L'intrigue globale
  • La fin frustrante
  • Une réelle baisse de qualité

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