Critique Aux sources du temps [2005]

Apres plusieurs années d’absence, Arm revient sur la planète Dosi pour affaires. Il retourne dans le bar où il avait l’habitude d’aller et, il faut bien l’admettre, ce bar est le seul endroit qui n’ait pas changé dans toute cette ville. Une fois attablé, une femme s’approche de lui et l’aborde. S’en suit alors une joute verbale assez prenante entre les deux protagonistes.
Apres cette introduction qui fait très ambiance polar (ça me rappelle le détective privé seul dans son bureau, un verre à la main et où une belle femme perdue vient lui demander son aide), Arm décide d’enquêter sur cette femme et sur son passé pour savoir plus exactement ce qu’elle attend de lui.
Auteur français dont c’est ici le premier roman, Alain Leboutet possède un style littéraire plutôt appréciable, et vous suivrez les aventures de Arm avec intérêt dès les premières pages. Les avancées de ce dernier dans son enquête, permettent à l’auteur de poser et d’ouvrir son univers et à nous, lecteurs, de s’accoutumer avec celui-ci. Et ça marche plutôt bien puisqu’au bout de quelques pages nous sommes familiarisé avec l’environnement de Dosi et de ses alentours.
Le roman se présente comme un Space Opera, mais ce qui fait son originalité c’est son aspect économique très développé. En effet, une bonne partie de l’intrigue ou encore de la motivation des personnages tournent autour de cet aspect économique (Sauf pour l’équipage de mercenaire féminin qui a un objectif beaucoup plus personnel).
Autre point original : les passages « mystiques ». En effet, dans ce livre de science fiction les dieux existent, mais également les maîtres (sorte de sous dieu) et les femines : des déesses chantantes et dansantes. Ce coté divin permet d’expliquer les diverses modifications temporelles et, par conséquent, de contourner l’aspect scientifique de la gestion du temps. Ce qui rend les voyages dans le temps beaucoup plus compréhensible et accessible. Ces passages du livre sont un peu difficiles d’accès au début de par leur coté abstrait mais qui, au final, se révèlent plein de poésie et de douceur.
Malheureusement, même si le roman possède de l’originalité, il comprend quelques longueurs. Comme par exemple ce passage sur plusieurs pages où Palm, l’héroïne, procède à des négociations commerciales avec des marchands locaux. On sent que l’auteur se fait plaisir lors de ces joutes verbales mais qui, au final, n’apportent rien à l’histoire. Ces longueurs diminuent le rythme du roman et le prive du souffle épique qui lui manque.
De plus l’édition ne met pas en valeur le roman. La couverture New age est loin de rendre hommage à l’ambiance du roman. Et l’éditeur aurait pus relire un peu mieux le livre puisque ce dernier comprend quelques coquilles (des noms de personnages inversés par exemple).