Critique Les enfants du plastique [2006]

Avis critique rédigé par Christophe B. le jeudi 2 mars 2006 à 14h51

Attention, ça va éclabousser...

Année 2010, Franck Matalo, 37 ans, est le PDG de la plus puissante entreprise de distribution musicale du pays : Unique Musique France. Peut-être même la plus puissante du monde. !
Franck Matalo est un homme puissant qui règne en maître sur l’industrie musicale. Tout d’abord parce qu’il a réussit quelques années plus tôt, grâce à des petits génies de l’informatique, à stopper net le téléchargement illégal de musique sur Internet en s’assurant du même coup le quasi monopole de la distribution. Et lorsque vous avez un monopole, c’est vous qui décidez de ce que vont consommer les gens, en leur faisant croire que c’est eux qui l’ont désiré…
L’industrie musicale, en 2010, n’est plus qu’une grande soupe entièrement fabriquée par un puissant logiciel, affectueusement surnommé « Elvis », nourrit de sondages, d’enquêtes commerciales, de panels « représentatifs ». Exit les artistes, ils sont devenus inutiles et remplacés par des pantins. Les nouvelles stars sont entièrement fabriquées par Unique Musique France. Et ça marche du tonnerre !
Mais Franck Matalo est un homme brisé, dont la vie de famille a été réduite à néant par son travail. Il veut se foutre en l’air. Mais avant de quitter ce monde, il veut saborder le navire qu’il a pourtant forgé de ses propres mains. Alors fini les artistes fabriqués par la firme, il va exiger de ses collaborateurs horrifiés, de produire le pire groupe de rock que puisse accepter la société de consommation de cette année 2010. Un vrai groupe de garage, un vrai groupe d’ado en pleine rébellion. Le groupe se nomme « Intestin » de Limoges…
Un tempo à 200 bpm, des riffs maladroits et ravageurs, une batterie déchaînée, un son qui bave, des paroles hargneuses et crades. Ils jouent mal mais ils y croient à fond. C’est du violent, du sans concession. Ils en font des tonnes, c’est pathétique. C’est pourtant avec eux que Franck Matalo, ex-rocker qui y croyait lui aussi dans sa jeunesse, veut faire exploser son propre empire. Il va produire une grosse daube anti-politiquement-correct. L’ennui c’est que… ça va marcher….
Les enfants du plastique est un bouquin jouissif, jubilatoire avec une bonne poilade à chaque page. Un bouquin de sale môme. Thomas Clément aime le vrai rock, il site allègrement les Gun’s, Nirvana, ACDC, Suicidal Tendencies, Led Zep, Dead Boys, les Ramones, Iggy Pop, Metallica, et j’en passe des tonnes. Il parle, avec une plume trempée dans le vitriol, d’un milieu qu’il connaît comme sa poche, l’industrie musicale et le Rock, alors tout sonne juste, comme un riff d‘Angus Young. Et puis derrière la rigolade, la caricature et l’outrance, il y a le sujet plus grave des blessures secrètes et des choix, bons ou mauvais, que chacun peut faire dans sa vie, des parts de soit que l’on peut être amené à nier ou à renier.
Un seul bémol pour la dernière partie du livre, on a l'impression que l'auteur veut arriver à sa conclusion un peu trop vite...

La conclusion de à propos du Roman : Les enfants du plastique [2006]

Auteur Christophe B.
82

Ce roman n’est évidemment pas de la science-fiction pure et dure, mais ont peut allégrement le classer dans la case « anticipation », et c’est ça qui fait peur… L’évocation d’une industrie musicale entièrement monopolisée par des commerciaux et des financiers, fermée à toute originalité… De l’anticipation je vous dit ! C’est-à-dire quelque chose qui risque bien de se produire… En fait, je crois qu’on a déjà les pieds dedans, ça colle sous les basks et ça sent vraiment mauvais… Alors comme le chanteur du groupe « Intestin » hurlons tous en cœur avant que cela n‘arrive à un point de non retour : Enc*********lés !

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