Critique La Nef des fous [2006]
Avis critique rédigé par Christophe B. le mardi 14 mars 2006 à 11h15
Ayez la foi !
L’Argonos est un monstre de métal. Un vaisseau démesuré qui nourrit en son sein des milliers d’êtres humains depuis des générations. Nul ne sait plus dans quel but, nul ne sait plus pour quelle destination, les archives ont été détruites depuis bien trop longtemps. L’Argonos erre d’étoile en étoile, mais pour y trouver quoi ?
Et il s’en passe des choses dans la carcasse du vieux vaisseau spatial.
Dans les bas niveaux, la mutinerie gronde. Les « soutiers » en ont assez de d’arpenter l’espace depuis des générations sans qu’on leur laisse l’espoir de voir un jour la lumière d’un soleil briller à la surface d’une planète accueillante. Ils en ont assez de faire le sale boulot, de n’être que les serviteurs de ceux des niveaux supérieurs. Un climat d’incertitude et d’insatisfaction profonde se répand.
Le capitaine Nikos Costa préside à la destinée du vaisseau spatial. Mais son autorité est remise en cause par l’évêque Soldano, représentant de l’Église, gardien du culte, qui aimerait précipiter la chute du capitaine et prendre les rennes de l’Argonos.
Bartolomeo Aguilera est, quant à lui, un monstre de chair et de métal, un homme dont les difformités l’on contraint à s’enferré dans un exosquelette d'acier. Conseiller du capitaine Costa, il sera ses yeux au sein de l’équipe d’exploration d’Antioche, une planète depuis laquelle l’Argonos a capté une transmission probablement humaine. Ils ne sont donc plus seuls...
Une colonie ? Sans doute. Mais aussi un carnage, des centaines de corps pendus à des crochets comme de vulgaires morceaux de viande. Que s’est-il passé sur Antioche ? Pourquoi une telle atrocité ? Et surtout, commise par qui ?
Et puis il y a cet énigmatique vaisseau Alien qui gravite autours de la planète. Il semble vide, mort, inerte, mais il s’en dégage le sentiment d’une influence malveillante. Sa découverte résonne comme un écho à ce qui a été trouvé sur Antioche. A tort ou à raison ?
La première partie du livre baptisée « Insurrection », présente les personnages, la situation politique à bord de l’Argonos, et l’exploration d’Antioche, on y aborde les thèmes habituels du Space Opera. Outre l’aventure et l’action, ce sont les luttes de classes ou de pouvoirs et les manigances politiques et religieuses qui sont au cœur de l’histoire. Car lorsqu’il s’agit de devenir le chef, on aime à s’allier ou à se trahir, quitte à mettre en péril la communauté au profit du bien d’un seul homme.
Dans la seconde partie : « Le vaisseau mort », nous suivons nos héros dans les entrailles du vaisseau Alien. Il s’agit certainement de la partie « faible » du livre, la moins excitante. On s’attend à beaucoup de choses, qui n’arrivent jamais, ou qui nous déçoivent tant, que l’on reste sur un sentiment de frustration gênant.
Heureusement, la troisième partie, « La Nef des fous », relève la sauce avec panache. On nous révèle enfin une partie des secrets que cache en son sein l’Argonos, car finalement les mystères les plus excitants sont autant ceux de la planète Antioche ou du vaisseau Alien, que ceux qui président à la destiné de l’équipage de l’Argonos. Un intéressant exposé sur ce qu’est la foi (quelle soit religieuse ou non) et la manière dont elle permet aux hommes d’espérer et d’avancer.
La conclusion de Christophe B. à propos du Roman : La Nef des fous [2006]
On connaît par cœur les écueils du Space Opera : les situations alambiquées, la multiplication des personnages, de belles formes mais souvent peu de fond… Grâce à des chapitres courts, un fil conducteur politico-religieux, une ambiance mystérieuse touchant au métaphysique, l’auteur contourne les problèmes inhérents au genre et réussi à donner un rythme particulier à l’aventure, on a du mal à lâcher le livre avant son terme.
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