Critique Vidocq [2001]

Avis critique rédigé par Emmanuel G. le mardi 4 mars 2003 à 09h39

Vidocq


Popularisé à la télévision française par Bernard Noël puis Claude Brasseur, le personnage de Vidocq, ancien bagnard devenu chef de la police, est passionnant. On ne pouvait donc qu’imaginer un film à l’intrigue foisonnante. Vidocq, le film, prend la direction d’un suspens fantastique, une idée pas si bête en raison du fort potentiel du décor de Paris en 1830, qui n’a rien à envier au Londres de Jack l’éventreur. On verra donc vidocq affronter un étrange personnage, l'Alchismiste, qui hante le quartier du Temple...
D'intéressant sur le papier, on passe à un résultat plutôt désastreux à l'écran. Gérard Depardieu, plutôt convaincant en Vidocq massif et gueulard, est complètement sous exploité, tout comme André Dussolier en chef de la police. C’est donc le fade Guillaume Canet (sans doute l’acteur français le moins charismatique de sa génération) qui est mis en avant, au désespoir du spectateur, tant il s’avère transparent. Un choix de casting plus que regrettable. A cela s’ajoute un scénario faussement malin, qui gère très mal son élément fantastique, à la construction en flashbacks mal maîtrisée, et qui malheureusement se conclut par une révélation finale grotesque. Déjà c’est dur à assumer pour un seul film. Soyons honnête, reconnaissons que l’ambiance pré-steampunk fonctionne par moments, comme lorsque Vidocq explique le fonctionnement de la machine à éclairs ou lorsque l’on découvre certains décors dantesques.
Mais au-delà d’une histoire bancale qui manque de rythme, c’est la mise en image de Vidocq qui laisse, au choix, ébahi d’incompréhension ou furieusement en colère ! L’esthétique très particulière du film avec son image et ses couleurs qui font penser à une cinématique de jeu vidéo, passe encore. Ca marche même plutôt bien dans certains tableaux du film. Mais la réalisation est pour sa part complètement insupportable. Pitof accumule jusqu’à l’écoeurement les gros plans sur les dents, les poches sous les yeux ou les poils de nez de ses personnages. A cela s’ajoute un montage surdécoupé et ultra cut qui rend la moindre scène d’action complètement illisible. Lorsque Vidocq monte dans un fiacre pour voler au secours d’une future victime de l’alchimiste, le réalisateur enchaîne avec frénésie une série de plans aberrants (gros plans successifs sur la trogne du conducteur, sur l’encolure du cheval, sur le pavé, et on recommence…). Absolument vide de sens, et finalement très fatigant pour les yeux ! Le pire, c’est que ce montage épileptique n’ajoute aucun dynamisme au film, qui reste mou ! Je ne parlerais même pas des affrontements Vidocq – Alchimiste, là encore illisibles. Ouf !
On sort un peu vanné de cette accumulation d’effets, comme lorsqu’on fixe trop longtemps un kaléidoscope. Et tout ça pour une histoire guère passionnante. Au final, le principal atout de ce Vidocq, c’est de ne durer qu’1h35…

La conclusion de à propos du Film : Vidocq [2001]

Auteur Emmanuel G.
20

Insupportable pacthwork visuel vide de sens, Vidocq souffre aussi d’une intrigue bancale. Fatigant, dans tous les sens du terme…

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