Critique Metamorphosis [1994]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 16 décembre 2006 à 12h18
L’attaque de l’homme-étron
Une alarme sonne dans l’une des pièces les plus secrètes des laboratoires génétiques Talos. Se rendant sur les lieux, le gardien de sécurité John Griffen rencontre un scientifique, le docteur Elliot Stein, qui lui tombe dans les bras, agonisant et couvert de sang. Alors qu’il pénètre dans la pièce, John Griffen se fait soudainement attaqué par une étrange créature…
Metamorphosis est un film de monstres, cela, des les premières minutes, l’on peut facilement s’en rendre compte. L’on se rend aussi également compte que l’on va assister à un sacré nanar, rien que par le fait que ce brave gardien entreprend d’inspecter une pièce – de laquelle est sorti un moribond défiguré ! – sans prendre la peine de rétablir la lumière. Reste plus qu’à espérer que l’on va sacrément se marrer. Et dans le registre de la rigolade, je suis heureux de vous dire que le réalisateur Glenn Takakjian a réussi son ouvrage.
Le métrage se divise en fait en deux parties, une partie flashback qui met en scène les évènements qui ont entraînés la mort du docteur Griffen. Ils sont racontés par l’assistante laborantine Nancy Kane dans le bureau du directeur Viallini, en présence de deux ‘’nettoyeurs’’ au look ringard. Au cours de ce discours, on y apprend que le laboratoire menait de très secrètes (sans blagues !) expériences sur des tissus extraterrestres. Menées par le docteur Foster, ces recherches ont entraîné la création de créatures mutantes qui ont pour point commun de posséder une sacrée dentition et un look ridicule, au mi-chemin entre un puppet des Muppets-show et une friandise en gélatine. A grand renfort de second degré et d’animation en slow motion, Glenn Takakjian met alors en scène l’accident qui a transformé cette sereine expérimentation en boucherie : la morsure de Foster par l’une des créatures.
Lors de cette phase de transformation, sorte de pseudo remake de La Mouche, l’on a le plaisir d’assister aux meilleurs moments de ce nanar rigolo. Mordu à la main par une espèce de bonbon Haribo vachement énervé (on comprend son humeur massacrante, vue son look destroy !), le docteur Foster commence à muter, les cellules extraterrestres prenant le pas sur sa structure humaine. Paniquant, il ordonne à sa collaboratrice de lui verser sur la main de l’acide sulfurique ! Ceci faisant, l’on s’aperçoit que cela ne ralentit en rien la mutation, mais que cela procure au réalisateur l’occasion de mettre en boîte un très marrant effet gore. Des effets gore qui vont souvent se renouveler dans la deuxième partie, lorsque les quelques comédiens, errant dans les deux uniques couloirs sensés représenter un gigantesque labo, vont se faire croquer par la créature, une espèce d’énorme étron sur pied à fortes rangées de dents acérées.
En effet, la deuxième partie - beaucoup plus poussive - raconte la course poursuite entre les personnages et la créature, qui, au détour de chaque couloir, se croisent et se recroisent. Lors des multiples rencontres, l’on en profite pour se déchiqueter dans de grandes gerbes de sang, à travers des séquences d’animation artisanales qui nous rappelle ce bon vieux Harryhausen. En plus de la laborantine, du directeur et des deux tueurs, Foster-montre devra compter avec les filles de John Griffen, deux jolies blondes dotées de lignes de dialogue ridicules qui passent leur temps à courir dans les couloirs en compagnie d’un jeune premier sosie de Bill Gates (l’intellect en moins, c’est certains). Pourtant, c’est ces deux écervelées (le spectateur avisé notera que malgré qu’elles aient subi de nombreuses morsures, elles ne mutent pas !), aidées par l’un des deux nettoyeurs encore en vie, qui vont réussir à attirer le monstre dans le faisceau d’un énorme accélérateur de particule pour le désintégrer. Non sans mal, car la bestiole est coriace et se régénère rapidement, et avec le sourire en plus ! (Il faut le voir pour comprendre).
Série B (euh…, ok, Z) oblige, Glenn Takakjian nous offre un final désopilant à la Godzilla, durant laquelle l’un des mutants, devenus gigantesque, traverse le toit au cours d’une séquence animée en slow motion d’un absolu ridicule.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Metamorphosis [1994]
Six ans (le tournage a commencé en 1987) pour pondre un tel truc, on comprend que Glenn Takakjian, probablement dégoûté, n’ait plus rien fait par la suite. A sa décharge, l’on dira que le défi était plutôt démesuré, et qu’il s’en finalement sorti avec les honneurs car Metamorphosis est une série Z, d’accord, mais très amusante. Dans le pur esprit Troma, il accumule les clichés, les personnes stéréotypés, les répliques à deux balles, les effets gore et les décors kitchs. Alors, si vous voulez passer une soirée sympa entre potes, à vous marrer devant votre télévision, vous devriez penser à mater ce film!
On a aimé
- Humour au second degré
- Effets spéciaux rigolos
- Les discours pseudo-scientifique désopilants du docteur Stein
On a moins bien aimé
- Scénario alibi
- Ensemble très cheap
- Personnages stéréotypés
- Dialogues nuls (sauf les discours pseudo-scientifique désopilants du docteur Stein)
Acheter le Film (non sorti en salles françaises) Metamorphosis en un clic
Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Metamorphosis sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.