Critique Sanatorium #1 [2007]
Avis critique rédigé par Lucie M. le dimanche 25 février 2007 à 16h47
L’antichambre de la mort…
Situé près de Louisville, dans l’état du Kentucky, le Sanatorium de Waverly Hills est considéré comme l’un des endroits les plus hantés des États-Unis. Construit dans les années 1900, puis agrandi dès 1924 de plusieurs salles et d’un équipement technique des plus modernes, il devient très vite l’un des hôpitaux les plus réputés pour soigner les malades souffrant de la Tuberculose. Effectivement dans ces années là, cette maladie virale, également appelée « consomption » , avait atteint des sommets faramineux. Mais la réputation paranormale de ce sanatorium, qui s’y s’accroche comme des mouches s’accrocheraient à des cadavres, n’est pas totalement innocente puisqu’on dénombre plus de 63 000 patients décédés dans ce lieu dans des conditions étranges et inhumaines puis transportés, pendant la nuit, dans un long tunnel situé dans les fondements du bâtiment pour faire disparaître les corps.
C’est de cette histoire troublante et morbide que Christophe Bec s’inspire pour créer une nouvelle série de bds fantastique chez les Humanoïdes Associés. Chacun sait que celui-ci est un amateur de films fantastique, au sens large, et il nous l’a abondamment prouvé dans plusieurs de ses séries comme Sanctuaire ou Le Temps des Loups. Présentement, Bec s’attaque à la malédiction d’un bâtiment suite aux agissements sanglants qui s’y produisirent auparavant. Le Sanatorium de Waverly Hills est une énorme "Maison Hantée" par des souvenirs épouvantables où nous n’en doutons pas va se produire des faits surnaturels et effrayants. Ce scénariste/dessinateur de talent, s'associe avec le dessinateur Stefano Raffaele – auteur de la série Fragile – et entame avec brio la série Pandémonium avec ce premier tome énigmatique, Les Collines de Waverly, qui donne l’eau à la bouche juste en pensant aux tomes à venir.
Dans ce présent tome, les bases de cette histoire tragique se placent avec élégance grâce à l’agencement d’un scénario fin et pertinent semblable à un story-board de film fantastique. Cette association cinématographique est amplement envisageable grâce au dessin de Stefano Raffaele qui est de facture réaliste puis grâce à de nombreuses cases exemptées de bulles narratives donnant une atmosphère des plus sombres au récit. Des sortes de pauses qui déclenchent parfois des frissons d’angoisse. Mais revenons au début de cet album. Il débute de nos jours et le bâtiment des Collines de Waverly est en pleine transformation. Il doit être détruit et remplacé par une énorme statue religieuse représentant Jésus Christ. Les trois premières pages sont rouge sang et annoncent avec faste, grâce à une double page «Oh mon Dieu !» représentant le bâtiment abandonné dans toute sa longueur, la suite des événements.
Des événements qui vont être terribles nous n’en doutons pas un seul instant. Nous faisons donc un saut dans le temps, de plusieurs années, et nous nous retrouvons en 1951 en compagnie de Doris et de sa fille Cora. Celle-ci est malheureusement atteinte de la Tuberculose et sa mère, qui fut un temps également malade puis soignée au sanatorium, souhaite ardemment que Cora soit admise et soignée dans cet hôpital estimé. Néanmoins, Doris n’est pas fortunée et elle devra négocier un arrangement pour ne pas payer les frais d’hôpital. La voici donc infirmière ce qui n’est pas désagréable puisqu’elle pourra être souvent en compagnie de sa petite fille. Une petite fille que nous détectons dès le début comme l’élément déclencheur des faits surnaturels et abominables qui vont suivre. Cora sera l’élément innocent qui déclenchera la révélation de secrets dissimulés dans le Sanatorium de Waverly.
L’un des autres points forts de ce présent tome sera la véracité de la reproduction des lieux comme des personnages. Ce côté réaliste renforcera le côté dramatique de l’histoire avant tout grâce au travail de recherche qu’a du être effectué par les deux auteurs de Pandémonium puisque si vous êtes légèrement curieux vous pourrez facilement trouver sur Internet des sites consacrés au Sanatorium de Waverly Hills. De ce fait, vous remarquerez le travail remarquable qui a été accompli puisque chaque élément véridique de cette histoire épouvantable est présent et cela jusqu'à son moindre détail. De plus, la reproduction de la vie quotidienne américaine des années 50 sera très bien représentée ; particulièrement quand Doris accompagnera sa petite fille Cora dans l’aile des enfants malades et qu’elles passeront devant le bâtiment délabré destiné aux malades noirs. Un échange de dialogues très touchants s’en suivra et nous glacera également le sang par la véracité des propos et de la situation précaire des gens de couleur à cette époque. Enfin à cette époque ou de nos jours pas beaucoup de choses ont changées, mais nous diront qu’elles sont plus cachées ou plus hypocrites.
La conclusion de Lucie M. à propos de la Bande Dessinée : Sanatorium #1 [2007]
Les Collines de Waverly annonce avec faste et réalisme une série de bds horrifiques où règne un climat sombre et énigmatique. Christophe Bec se distingue encore avec un scénario pertinent et finement ficelé et s'associe les services d’un dessinateur talentueux du nom de Stephano Raffaele que certains connaîtront déjà grâce à la série Fragile. J’ai bien sûr hâte de lire la suite de Pandémonium, cette série s’inspirant de faits effrayants et authentiques qui se sont passés il y a plus de 80 ans aux États-Unis. Bec et Raffaele nous livrent un premier album somptueux qui sera sûrement le début de l’une des plus importantes séries fantastique de bds de l’année 2007.
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