Critique Dans l'Antre des Esprits [2006]

Dans le précédent recueil d’Olivier Bidchiren, Les Méandres de la Folie, nous étions emportés dans la lecture d’un ouvrage ludique, poétique où la finesse des sujets abordés était imparable grâce à la cohérence d’un univers hermétiquement surnaturelle et fantastique. Dans l'Antre des Esprits, j‘ai été légèrement prise à la dépourvue au début de ma lecture. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’univers de l’auteur et l’accroche du lecteur n’est survenue que tardivement ce qui ne s’était pas produit dans Les Méandres de la Folie. Même si nous retrouvons les thèmes de prédilection du nouvelliste Olivier Bidchiren que ce soit l’ésotérisme ,le surnaturel, le fantastique ou l’occultisme avec également des pointes de science-fiction ; ces 10 nouvelles sont plutôt difficiles d’accès pour le lecteur lambda à cause d’une folie créatrice bien trop hermétique que l’on pourrait comparer à une sorte de déroulement spatial temporel s’enroulant autour de lui-même tel un serpent se mordant la queue. L’homogénéité présente dans son précédent recueil n’est pas au rendez-vous avec celui-ci ; cela trouble notre lecture et nous avons du mal à rentrer dans l’univers d’Olivier Bidchiren.
Nous pouvons facilement décomposer en trois parties bien distinctes Dans l'Antre des Esprits. Une partie bien trop hermétique pour le lecteur lambda, une seconde plutôt accrocheuse qui libère le plaisir de notre lecture et une troisième partie pas très originale :
Première partie : Voici les nouvelles un peu plus prises de têtes comme Les conquérants de la foi où un jeune homme essayera de calmer son malaise ambiant avec un marabout, Embûches sur le chemin où un jeune homme amnésique sera hypnotisé par un psy pour retrouver sa mémoire, Le Syndrome du Puzzle où un couple de retraités, un ramoneur et une étudiante en journalisme vont tous se fondre les uns aux autres ; cette nouvelle est l’exemple même de la nouvelle incompréhensible pour le lecteur lambda et je dois dire que je m’oriente bien dans cette catégorie puisque je n’ai pas compris où voulait en venir l’auteur.
Seconde partie : Mais heureusement, parmi ces 10 nouvelles certaines sont fluides et nous prenons plaisir à les lire comme Par un froid glacial où la vision légendaire du mythique Yéti est transformée en rêve fantasy, Parole silencieuse où un peintre tentant de réaliser une nouvelle représentation de la Cène se retrouve dans la peau d’un Jésus inhabituel, Futur arrêt sur image où un homme énigmatique entame un voyage dans le passé pour enrailler un virus étrange et pour terminer Bienvenue dans l’éternité qui est un conte assez énigmatique où un homme erre dans un univers haut en couleur.
Troisième partie : Puis pour finir, deux autres nouvelles qu’on n’a déjà lu autre part comme Les cambrioleurs où une bande de malfaiteurs se voient emprisonner à vie dans un monde étrange et La chasse aux sorcières où nous assistons à une émission de tv réalité très particulière dont le présentateur revient sur ses positions en e qui concerne le bien-fondé de cette programmation. Des nouvelles pas très originales qui auraient pu être très bien écrites par Bernard Werber. Bien sûr, nous ne pouvons pas les qualifier de pas réussies, mais effectivement ces deux nouvelles sont un peu déjà vues !