Critique Troméo et Juliet [2003]
Avis critique rédigé par Richard B. le samedi 2 juin 2007 à 11h10
Roméo et Juliette corrigé par la Troma
Il y a eu un nombre incroyable de versions de Roméo et Juliette de William Shakespeare. Une des dernières saluées pour sa modernisation était Roméo + Juliette de Baz Luhrmann vers la fin 1996. Cette version n’était pas la première à reprendre la pièce de Shakespeare pour l’adapter au monde moderne ; il y eut longtemps avant le classique West Side Story (1961). La même année que le film de Baz Luhrmann, même quelques mois avant, il y eut aussi le fameux Troméo et Juliette de la Troma.
L’action se déroule dans la ville de Manhattan, comme dans la pièce de Shakespeare, deux clans s’affrontent. D'un côté, il y a la famille Que, dont fait partie Troméo, et de l’autre, la famille Capulet. Les deux familles se détestent, et n’hésitent pas, dès que possible, à créer le bordel chez l’autre. Un soir, Troméo s’incruste en vache dans une soirée costumée des Capulet dans l’intention de créer le bordel, mais il tombe sur Juliette. C’est le coup de foudre pour les deux jeunes gens !
Il y a ici de quoi faire retourner William Shakespeare dans sa tombe. Dans cette version, le Roméo et une sorte de glandeur qui aime se branler devant son écran d’ordinateur, Juliette une sorte de lesbienne adepte de sa servante et du téléphone rose. Pourtant, de tout le long l’esprit de la pièce est bien là, on retrouve plus ou moins la même histoire sous un œil plus "trash" et une façon de parler plus moderne, mais toujours en rime.
Si le début réjouis par son côté décalé avec filles en petite tenue, lesbiennes, nymphomanes et gore petit budget, le film manque cruellement de rythme. Passé les 30 minutes du film, l’ennui gagne d’autant que le film devient lourd sans être vraiment drôle. Cela dut à une mise en images pas toujours en adéquation avec l’action. Heureusement, la fin reprend le dessus et est bien crétine – bref, ce qu’on aime voir dans les films Troma.
La réalisation de Lloyd Kauffman, aidé par un James Gunn débutant, est loin d’être parfaite. Il y a un côté caméra qui se balade un peu n’importe comment plutôt désagréable. Il faut dire que le montage n’aide pas. Le film manque aussi de direction d’ambiance : hésitant entre un côté volontairement kitch et Z et un autre plus "grand public" voulant surfer sur les productions décalées, mais plus sages des ZAZ. Dommage, d’autant qu’il figure des scènes vraiment drôles et provocantes ; comme celle du rêve de Juliette où celle-ci imagine un pénis géant possédant en son bout une bouche avec des crocs. Une autre scène bien marquante et franchement décalée et celle où un gamin récupère une tête décapitée et s’amuse avec. Les bonnes idées ne manquent vraiment pas, et le film avec un rythme mieux orchestré et une mise en scène plus léché aurait vraiment pu devenir culte.
Les acteurs sont dans l’ensemble dérangés et très mauvais, mais justement cela fait partie des plaisirs du film. Du moins pour un grand nombre de la distribution, je mets un bémol sur l’actrice Jane Jenson, interprétant Juliette, elle est jolie, mais un peu trop sage et son physique pas assez outrancier. J’aurais bien vu pour le coup une Juliette forte poitrine, siliconée et encore plus sensuellement trash. Quitte à jouer le décalage, autant aller au bout des choses.
La conclusion de Richard B. à propos du Film : Troméo et Juliet [2003]
Troméo et Juliette est un film qui aurait très vite pu devenir culte auprès d’un public amateur de nanars. D'ailleurs, il est loin d’être désagréable et possède des moments vraiment drôles. Mais le manque important de rythme et les situations parfois répétitives empêchent le film d’être totalement à la hauteur de ce que j’attendais.
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