Critique Garuda, le retour du dieu prédateur [2012]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 17 octobre 2007 à 15h13

Le Garuda? Un oiseau qui n'est pas élevé au grain

Enfin ! Ça y est, Garuda, je l’ai ! L’un des plus célèbres films de monstres thaïlandais de ces dernières années, et pourtant encore inédit dans nos contrées pour une sombre histoire de « politiquement inconvenant » (voire même pire, paraîtrait qu’un parfum de xénophobie se dégage du film durant pratiquement toute sa durée), est enfin en ma possession.


Alors, pour répondre à a question : Garuda est-il un manifeste raciste ? Je dirais : En fait, oui et non. Il est vrai que les membres de cette bande de militaires qui se lancent aveuglément à la chasse au Garuda font preuve d’un évident manque de respect envers l’américain Tim et la « métisse » franco-thaïlandaise Leena et que certains scènes dialoguées du film (comme les propos racistes de la commission universitaire au début du métrage) peuvent porter à réflexion. Mais, personnellement, je l’ai plus appréhendé comme une critique de la société thaïlandaise tant les traits sont forcés et proches, à mon avis, de la pure caricature. La commission universitaire n’est en effet composée que de vieux bougons réactionnaires et la troupe de commandos de soldats poseurs, stupides et prétentieux (ces derniers vont d’ailleurs passer un sale quart d’heure).
En fait, plus que l’argumentation politique du film, c’est l’esthétisme qui pourrait aisément prêter à discussion. Car Garuda, par excès de sophistication, finit par tomber dans le piège du tape à l’œil gratuit. Bullet time, ralentis chiadés, montage vidéo-clip, flashbacks en fondu, le cinéaste Monthon Arayangkoon (100 points au scrabble) met tout ces artifices, en vrac, dans son œuvre et s’en amuse au lieu de se soucier plus de sa structure narrative, construite sur un scénario qui est déjà un véritable fourre-tout référentiel. Grossièrement, je dirais que le film débute à la manière du Règne du Feu, continue à la manière d’Aliens puis s’achève dans une débauche d’effets de destruction à la Godzilla, les chorégraphies de combat propre au cinéma asiatique servant de fil rouge et de marque d’identification. Au premier abord, cette opulence d’inspirations peut sembler séduisante, mais il faut admettre qu’à la vue du produit fini, l’on est beaucoup moins enthousiaste. En effet, préoccupé par l’aspect graphique de son film, Monthon Arayangkoon s’accommode sans regret des incohérences scénaristiques pour nous proposer un fouillis bourré de clichés propre à la série B américaine et mettant en scène des personnages principaux absolument pas crédibles - à savoir une petite minette au look hollywoodien et un universitaire crétin, amateur de blagues à deux balles.

Heureusement, certains passages sont amusants. Par exemple, le duel entre le Garuda et un commando balafré armé d’une arme blanche est plutôt réjouissant, doté d’une rythmique de jeu vidéo et non dénué d’humour noir. Mais ces moments sont bien trop rares à mon goût et laissent souvent la place à d’autres nettement plus ennuyants, souvent par force de redondance. Un manque de renouvellement dans la conception des scènes qui donne parfois l’impression que le film a été artificiellement rallongé – parfois par des lignes de dialogue assez incongrues.
Mais, vous allez me dire, et le monstre, il est comment ? Ben, à dire vrai, cela dépend des moments. Le Garuda, c’est une sorte de piaf préhistorique géant, issu des croyances populaires de ces régions de l’ancienne Indochine. A l’écran, c’est une créature ailée, musculeuse, au cuir suffisamment épais pour résister à « certaines » balles (sauf celles des héros) au bec de rapace et aux yeux de fauve. Inutile de préciser, donc, qu’au niveau du look, il en jette pas mal. Sauf que lorsqu’on le voit de pied, il est moins impressionnant sa stature imposante étant gâchée par des bras simiesque, les avant-bras de Popeye (sans le tatouage) et une démarche à la Charlot. Par contre, les amateurs de kaiju eiga vont être ravis, car à partir du moment où le Garuda quitte son trou du métro pour semer la terreur dans les rues de Bangkok, on le voit très régulièrement, et très nettement, à l’écran. Certain plans sont d’ailleurs esthétiquement très réussis (comme lorsque Garuda fait voler en éclat, rien qu’avec la puissance de ses battements d’ailes, les baies vitrées d’un building, dont les particules volent au milieu des occupants terrorisés), même si ils entrent encore de plein pied dans le domaine du cliché.

La conclusion de à propos du Film : Garuda, le retour du dieu prédateur [2012]

Auteur Nicolas L.
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Quand le cinéma thaïlandais copie simultanément le cinéma bis américain et le kaiju eiga japonais et bien ça donne… un film thaïlandais calqué sur un film bis américain avec un monstre nippon dedans. A savoir, une sacrée bouillie. Bon, je suis un peu méchant car tout n’est pas à jeter dans le film de Monthon Arayangkoon, mais il aurait mieux valu que le cinéaste mette plus en avant un seul de ces éléments au lieux d’essayer de manger à tous les râteliers. Le film y aurait gagné en rythme et le Garuda en majesté, car il est finalement pas mal ce gros oiseau préhistorique. Il a même plu à Alexandre, mon perroquet d’Indonésie.

On a aimé

  • Une réalisation consciencieuse
  • Le Garuda, petit oiseau exotique
  • Quelques séquences d’actions bien menées
  • Effets spéciaux souvent réussis

On a moins bien aimé

  • Manque de personnalité
  • Overdose de clichés
  • Personnages peu crédibles
  • Rythme poussif

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