Critique La Créature #1 [2002]
Avis critique rédigé par Richard B. le dimanche 30 décembre 2007 à 19h32
La puberté face à la mythologie des Lycans
Un film de loup-garou de plus ? Pourquoi pas ? Il faut dire que le registre ne possède pas vraiment un grand nombre de films de qualité. On peut citer Hurlement ou le Loup-garou de Londres et dans les productions plus récentes Dog soldiers, mais hormis ces titres il n’y a pas grand-chose à se mettre sous les crocs.
Ginger Snaps au premier regard n’avait rien de très attirant : des affiches assez moches, un budget qui semblait assez ridicule et une production qui pouvait laisser penser qu’elle surfait vers le produit réservé aux adolescents du genre : Buffy contre les loups-garous.
Et pourtant, Ginger Snaps va se révéler être un vrai film-surprise, un de ceux dont on n’attend rien et qui pourtant se trouve sur plusieurs points très ingénieux. Ginger et sa sœur Brigitte, plus jeune d’une année, partagent une personnalité assez morbide. Leurs hobby préféré consiste à simuler leur mort ! Une nuit, alors qu’elles font route pour se venger d’une des filles de leur lycée, elles sont attaquer par une sorte de loup. Ginger n’arrive pas à échapper aux griffes de la bête et se retrouve avec d’énormes cicatrices. Petit à petit, elle va subir une mutation autant mentale que physique.
Vous aviez encore de travers l’affreux Cursed de Wes Craven ? Voilà ici sans nul doute de quoi vous réconcilier avec les lycanthropes. Plus qu’un simple film de loups-garous, Ginger Snaps est une subtile et surprenante métaphore de la transition de l’enfance à l’adolescente. En voyant le film, on pense de suite à Carrie au bal du diable, mais en plus subtil et plus ingénieux. John Fawcet qui a une carrière somme toute basique avec à son actif des épisodes comme "Xéna" ou "Mutant X" ne laissait pas anticiper un film tel que celui-ci. Certainement conscient qu’il possédait un script malin, le réalisateur semble bichonner l’atmosphère et sa direction d’acteur.
Ginger Snaps se démarque totalement de toutes les autres productions ayant traité des lycanthropes. Cette fois nous ne suivons pas un adolescent masculin qui se transforme, ou un homme qui va bouffer ses semblables, mais deux jeunes filles en pleine transformation, découvrant les traquas féminins et changeant non seulement physiquement, mais aussi psychologiquement.
Le film ne fait pas vraiment dans le gore même si ce dernier possède son quota d'hémoglobine. Celui-ci préfère se concentrer sur les personnages et c’est tant mieux. Pour une fois, nous pouvons enfin voir des adolescentes qui n’ont pas l’apparence de produit marketing pour plaire aux teenagers. Emily Perkins (Brigitte) dans le film n’a rien du top model comme elle n’a rien de la fille moche. Elle est une adolescente parmi d’autres, juste un peu plus torturé et un poil plus gothique, ce qui renforce son côté renfermé dans le film. Katharine Isabelle (Ginger) est un peu plus jolie, mais juste un peu, juste ce qu’il faut pour créer la petite différence entre les deux sœurs et permettre de les voir prendre un chemin opposé quand elles vont devoir faire face à leur mutation. Les deux actrices se partagent une part égale sur le film et, semble t-il, une certaine alchimie.
La conclusion de Richard B. à propos du Film : La Créature #1 [2002]
Ginger Snaps fait plaisir à voir. Il fait partie de ces rares films dont on n’attend pas forcément grand-chose et qui surprennent par leur créativité. Ginger Snaps peut même se targuer d’être parmi les films les plus ingénieux et les plus réussies sur la lycanthropie. Un budget pas forcément énorme, des transformations très loin de rivaliser avec le Loup-garou de Londres, mais Ginger Snaps fait preuve d’une grande ingéniosité et d’une très belle atmosphère.
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