Critique Next [2007]
Avis critique rédigé par Vincent L. le lundi 21 janvier 2008 à 11h57
Adaptation ou massacre cinématographique de L'homme doré?...
Mais qu’est devenu Lee Tamahori ? Après un premier long-métrage fort et prometteur (L’âme des guerriers), le réalisateur s’est laissé entraîner dans nombre de projets plus ou moins bancals ayant abouti à des films de médiocre qualité : un survival façon “castors juniors” (À couteaux tirés), probablement le plus mauvais James Bond jamais sorti (Meurs un autre jour), un coup d’État improbable contre les Etats-Unis déjoué un agent bouffi et pataud (XXX – next level) et aujourd’hui ce Next, sorte de croisement improbable entre Minority report (pour les prémonitions), Le fugitif (pour la traque sans merci), Karaté Tiger 2 (pour les dialogues improbables) et Pretty woman (pour la love-story sans merci et improbable). Bref, du lourd, du très lourd, et une tâche en plus dans la filmographie aujourd’hui plus très brillante de Nicolas Cage.
Adapté d’un écrit de Philip K.Dick, aujourd’hui très bankable dans l’industrie cinématographique américaine, Next est l’exemple typique du film bâclé, produit à la va-vite et tourné de manière encore plus rapide. Le résultat final est un ratage quasiment complet, et ce pratiquement à tous les niveaux.
Au niveau du scénario tout d’abord, où Gary Goldman, scénariste de Fievel et le bouveau monde ou du Petit dinosaure et la vallée des merveilles prouve qu’il n’était clairement pas l’homme de la situation. En effet, bien que la nouvelle de Philip K.Dick (L’homme doré) ait été modifiée pour que l’action puisse se dérouler de nos jours, on a pourtant constamment l’impression de se trouver devant l’un de ses films d’actions typiques des années 80, avec l’arme nucléaire russe tombée aux mains de méchants terroristes qui veulent la faire exploser sur le sol américain. Deux originalités : ces terroristes ne sont pas russes mais – effet de mode oblige – français, et ce n’est pas Steven Seagal que l’on appelle mais Nicolas Cage (pourtant moins efficace malgré ses pouvoirs !). Comme dans ces fameux films d’actions qui ont trouvé leurs succès il y a maintenant vingt ans, le scénario met en scène des personnages plats, réductibles à un simples concepts aisément compréhensibles par tous : le héros torturé, le flic tenace, le partenaire du flic tenace qui va mourir, le méchant cruel, la copine-boulet. On est ici dans le simplisme pur et simple : inutile de faire compliqué, les gens sont venus pour voir un film d’action vaguement sf.
Seulement là où le bas blesse, c’est que le scénario n’offre pas ce film d’action débile. Et pour cause, sur 95 minutes de films, la chasse aux méchants terroristes tant promise ne commence qu’au bout de 70 minutes ! Avant cela, et bien, le héros s’est fait jeter d’un casino parce qu’il gagnait trop d'argent, il s’est fait poursuivre par le FBI qui veut qu’il les aide alors que lui ne veut pas, il a joué au billard avec Columbo, il s’est fait poursuivre par le FBI qui veut qu’il les aide alors que lui ne veut pas, il a dragué une institutrice et il s’est fait poursuivre par le FBI qui veut qu’il les aide alors que lui ne veut pas. Trois-quarts du long métrage tournant dans le vide, où il ne se passe rien de constructifs (mais tout même plein de trucs gratuits mettant en avant les bons effets spéciaux du film). Lorsque “l’histoire” débute, il reste 25 minutes de film. Question : comment vont-ils faire pour tout terminer en si peu de temps ? vont-ils tout bâcler?… la réponse se trouve dans la fin du film, peut-être la pire de toute l’histoire du cinéma.
Devant la caméra, les acteurs font ce qu’ils peuvent pour exister, c’est à dire pas grand chose. Ainsi, après un Wicker Man pitoyable et un Ghost Rider ridicule, Nicolas Cage prouve qu’il a de plus en plus de mal à choisir ses projets. Semblant être complètement perdu dans le film, il fait ce qu’il sait faire le mieux : son Nicolas Cage, mais avec quelques centimètres de cheveux en plus. À ses côtés, Julianne Moore interprète à outrance son personnage caricatural d’agent du FBI et Jessica Biel couche avec le héros. Rien de très brillant, donc…
Reste la réalisation de Lee Tamahori, peut-être la seule chose à sauver de ce long métrage. S’il n’arrive pas toujours à insuffler à son film le rythme nécessaire, il arrive tout de même à sortir son épingle du jeu grâce à une manière de mettre en scène les prédictions du héros bien pensée. C’est ainsi que les scènes du casino et de l’usine, respectivement au début et à la fin du film, sont peut-être les deux seules qui resteront après la vision de ce long métrage particulièrement pourri.
La conclusion de Vincent L. à propos du Film : Next [2007]
Echec total à pratiquement tous les niveaux, Next est le genre de film à potentiel qui aurait mérité une gestation plus longue, surtout au niveau de l’écriture du scénario. Tel quel, il s’agit d’un énième film d’action, particulièrement bancal, qui ne sait même pas offrir au spectateur un rythme soutenu.
On a aimé
- Les scénes du casino et de l'usine,
- Des effets spéciaux corrects,
- Une manière de mettre en scène les prédictions bien pensée.
On a moins bien aimé
- Une histoire simpliste,
- Un scénario mal fichu,
- Des personnages plats,
- Un casting peu inspiré,
- Manque de rythme dans la réalisation,
- La fin,
- La coupe de cheveux de nicolas Cage.
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