Critique Les Quarante signes de la pluie #1 [2006]
Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 12 février 2008 à 08h13
La semaine d'après
"La terre baigne dans un déluge de lumière: un torrent impétueux de photons - une moyenne de 3185 joules pour élever d'un degré la température d'un kilogramme d'eau. Si l'atmosphère de la Terre captait toute cette énergie, la température du globe s'élèverait de dix degrés en une journée..."
Cela pourrait se passer aujourd'hui.
Trois personnes oeuvrent pour l'environnement: Charlie Quibler est conseiller environnement pour le sénateur Phil Chase, Anna Quibler est chef de projet à la NSF, là où travaille également Frank Vanderwal. L'action de tous les trois tend à prémunir le monde de toute action supplémentaire et irrémédiable pour notre planète.
Sauf que c'est trop tard. On ne peut plus revenir en arrière et la moindre modification du Gulf Stream pourrait s'avérer catastrophique sur le plan mondial...
Kim Stanley Robinson est l'auteur de la célèbre trilogie de Mars (Mars la rouge, Mars la verte et Mars la bleue), qui a reçu de nombreux prix, notamment du fait de son niveau technique et sa plausibilité. C'est non seulement pour son aspect scientifique mais aussi pour son étude sociale que ces trois pavés ont enthousiasmé et la critique et le public.
Enfin, ça reste de la hard-science difficile d'accès.
L'écrivain américain revient sur Terre en traitant un sujet qui nous touche de beaucoup plus près: l'environnement.
Avec les quarante signes de la pluie, on est dans ce que le quatrième de couverture appelle l'éco-thriller, un genre dans lequel on compte des auteurs comme Neal Stephenson (Zodiac) et dont le précurseur est certainement John Brunner (le troupeau aveugle, tous à zanzibar) même si il n'a pas à proprement parlé écrit des thrillers. On trouve d'ailleurs plus volontiers ce genre de romans dans le mainstream, si bien que la frontière entre la SF et la littérature blanche s'amenuise de plus en plus ces dernières années.
Ce qui m'ennuie (profondément) chez Robinson, c'est sa propension à conceptualiser son sujet, à détailler de manière extrême certaines scènes qui mériteraient au contraire plus de concision, et sa facilité à digresser sans commune mesure. C'est fou ce qu'il peut délayer. Exemple page 128, en plein milieu d'une recherche pour la NSF, on a une interruption à cause d'un biberon trop rempli, et d'en-cas et blablabla. Et dix lignes de remplies avec ça. Si cela a son côté très réaliste, ça n'apporte rien à l'histoire. Quand on vous disait que Mars la rouge avait des idées très intéressantes mais comportait d'interminables digressions, les Quarante signes de la pluie pousse le vice encore plus loin. C'est à la limite de la perversité.
Au total, au moins un tiers du roman est sans intérêt, le deuxième tiers traite des nombreuses imbrications politiques et administratives des organisations qui s'occupent de la budgétisation de l'environnement (ou non), et le dernier tiers est passionnant.
Quant à la référence à le jour d'après (toujours selon le quatrième de couverture), il faut attendre les cent dernières pages pour avoir un peu d'action.
Au final, comme toujours avec Kim Stanley Robinson, on en ressort avec un sentiment mitigé: on est subjugué par ses idées pertinentes mais fatigué par tant de bavardage. Surtout quand on sait que c'est le premier volet d'une nouvelle trilogie.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Les Quarante signes de la pluie #1 [2006]
Kim Stanley Robinson n'arrive décidément pas à écrire des romans passionnants de bout en bout. Si le contenu n’est pas dénué d'intérêt, l'histoire manque cruellement de rythme.
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