Critique Jason et les argonautes [2001]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 17 juin 2008 à 16h41

J’aurais ta peau !

Pour reconquérir le trône qui lui est dû, Jason accepte le défi que lui lance le roi Pelias, son beau-père : ramener en Iolcos la légendaire Toison d'Or. Pour ce faire, il doit se rendre dans la lointaine Colchide et y convaincre Eétes, son souverain, de lui remettre la toison magique. Décidé à remplir au mieux sa mission, Jason fait construire par l'armateur Argos un magnifique vaisseau, et recrute un équipage de héros…
Jason et les Argonautes est une production Hallmark, compagnie très estimée pour ses longs téléfilms luxueux spécialisés dans les adaptations de romans et d'œuvres classiques. C'est d'ailleurs la deuxième fois qu'Hallmark s'intéresse à la mythologie hellénistique. La première entraina la reconstitution d'une très intéressante Odyssée, menée de manière magistrale par Andrei Konchalovsky et Armand Assante (dans le rôle d'Ulysse). Cette fois-ci, l’adaptation échoie au réalisateur anglais Nick Willing, sur un scénario qui s'inspire bien entendu du poème épique d'Apollonios de Rhodes et qui nous narre l'épopée des Argonautes, cet équipage de héros dont certains noms, comme Hercule ou Atalante ont traversé les siècles. Sachez cependant que certains personnages, comme les précités, sont mis en avant par le script ou y sont introduits aux forceps (Orphée), alors que d'autres, comme Thésée, Castor et Pollux, sont volontairement occultés.


Comme d'habitude dans les productions Hallmark, le traitement se veut à la fois épique et réaliste. Ainsi, le réalisateur Nick Willing s'applique à rendre les personnages de son film le plus humain possible. Même la magicienne Médée, la fille du roi Eétes, qui tombe amoureuse de Jason, se voit attribuer le même traitement réaliste; de redoutable enchanteresse, elle se retrouve maitresse des potions et des onguents. Très pertinent aussi est le style choisi pour mettre en scène les chamailleries de l'Olympe. En effet, le cinéaste nous expose des individus qui, hormis le fait qu'ils vivent dans les cieux, se trouvent être très communs dans leurs attitudes. Le choix graphique est également excellent, avec une surimpression de leurs personnes sur des séquences mettant en scène les actions de leurs favoris. Cela donne un ton à la fois très léger et un rendu à l'esthétisme assez charmeur.
En ce qui concerne le récit épique proprement dit, je trouve que même si certaines étapes du poème originel sont évitées il ne manque pas d'actions et de situations aventureuses, même si leur reconstitution s’avère être très policée. Les rencontres sont nombreuses, très bien menées et souvent appuyées par des effets spéciaux visuels de bonne facture. Ainsi, toutes les séquences à FX - que cela soit la très impressionnante rencontre avec Poséidon, le séjour luxurieux chez la reine Hypsipyle, la lutte contre les Harpies, la moisson des spartes ou le combat final contre le dragon (ici, le scénario s’éloigne de l'histoire originale puisque ce n'est pas Médée qui endort le dragon, mais Jason qui le précipite dans le vide) - sont très agréables à visionner . Les rôles de traitres sont tenus par Apsyrtos, le frère de Médée, et le demi-frère de Jason. Tous deux connaitront comme il se doit une mort douloureuse et méritée (même si, contrairement au poème, Apsyrtos ne finit pas coupé en morceau par sa sœur).
Par contre, le retour est complètement fantaisiste et fait plus penser à l’arrivée d'Ulysse à Ithaque. C'était inévitable tant le personnage de Médée, originellement véritable sorcière, voit son rôle aseptisé dans ce film. Mais qu'importe, ce final donne l'occasion à Dennis Hopper d'en faire des tonnes dans le rôle de Pelias, avec une dose de cabotinage défiant le raisonnable. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'attèle à sa tache avec un zèle évident et un enthousiasme communicatif.
D’ailleurs, parler de la performance sympathique de Dennis Hopper me permet d’aborder le domaine de la distribution de ce téléfilm de près de trois heures. En commençant par le rôle titre, à savoir celui de Jason. Ainsi, sachez que Jason est incarné par… Jason London. Amusant, n’est-ce pas ? Enfin, au-delà de ce clin d’œil sympathique, il convient d’admettre que le jeune comédien s’en sort plutôt bien dans son rôle de va-nu-pieds béni des dieux, même si son personnage est de structure classique, c'est-à-dire au profil psychologique sans nuance. A coté de lui agit un parterre d’acteurs plus ou moins connus, mais tous de qualité, comme Frank Langella, Natasha Henstridge, Derek Jacobi, Olivia Williams ou Brian Thompson. Bref, encore une fois, Hallmark Entertainment a bien fait les choses. Puis, pour finir, j’ajouterais aussi que cette distribution assez remarquable se trouve mise en valeur par de très jolis décors et d’élégants costumes.

La conclusion de à propos de la Mini-série : Jason et les argonautes [2001]

Auteur Nicolas L.
65

Jason et les Argonautes n’est peut-être pas le meilleur film du catalogue Hallmark, en raison d’un personnage principal un peu terne, il n’empêche qu’il se trouve être un spectacle de qualité. L’histoire épique est relativement respectée (du moins dans les grandes lignes) et la réalisation tient bien la route (euh… la barre). Si à cela on ne manque pas d’oublier d’y ajouter des effets spéciaux corrects, un casting de qualité et des jolis décors, au final, on obtient une œuvre qui mérite d’être vue au moins une fois.

On a aimé

  • Un récit épique respecté
  • Un casting de qualité
  • Réalisation consciencieuse
  • Bon niveau de reconstitution

On a moins bien aimé

  • Une fin qui s’éloigne de l’histoire originelle
  • Trois heures, c’est quand même long
  • Un aspect très policé

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