Critique La Cité des zombies [2008]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 23 septembre 2008 à 16h39
Gangsta Zombies
Une météorite, dans l'indifférence la plus totale (aucune force de police, ambulance ou chaîne de télévision ne se rend sur les lieux), s'écrase sur une zone urbaine d'une grande cité américaine, écrasant un prédicateur crasseux et sa bande d'adorateurs clodos. Pendant ce temps, deux gangs de latino et de blacks se rencontrent par hasard dans un hangar (sous la surveillance de policiers planqués dans le coin) et un présentateur météo, accompagné de sa femme, se paume dans ce quartier pourri...
Avec La Cité des Zombies, Duane Stinnett, un réalisateur issu du milieu du jeu vidéo, nous offre un mixage de gangsta movie et de film de zombies. L'idée est astucieuse; reprendre les éléments des films de Romero - avec un groupe d'individus issus d'univers opposés assiégé dans un bâtiment cerné par des hordes de zombies - mais en y glissant une narration nettement plus "rough", mettant en scène des antagonismes si forts qu'ils l'emportent sur la menace externe. On s'éloigne ainsi des films habituels où les personnages menacés, malgré leurs différences, acceptent de s'allier pour lutter contre un danger commun, tout en allant nettement plus loin dans l'adversité que dans les quelques métrages construits sur le même schéma (Le Jour des Morts ou 28 Jours plus Tard, pour ne citer que les plus connus).
L'idée étant pertinente, passons à sa réalisation. Film de gangsta oblige, Duane Stinnett n'hésite pas à mettre en scène des fortes individualités bourrées de testostérone et des grognasses en jupe raz-la-touffe. Normal, me direz-vous. Le problème est que le film se met vite à devenir aussi pesant qu'un clip vidéo gangsta rap et la trame finit même par s'écrouler sous le poids des "fuck-you" et des démonstrations de force bâties sur le thème "la mienne est plus grosse que la tienne". Hargneux jusqu'à en devenir très cons, black et latinos vont user leur temps à se pointer des flingues sous le nez et à s'insulter, pendant que les deux flics planqués avec eux ( Campbell et O'Bannon, Stinnett tient apparemment à ce que l'on sache qu'il est un cinéphile) essayent en vain de les raisonner. Bref, ça tourne en rond et malgré quelques morts violentes, on en vient presque à s'ennuyer.
Et les zombies, là-dedans? Hélas, on pourrait presque dire qu'il ne sont là que pour forcer gangsters et flics à se côtoyer tant leurs interventions sont rares. Pourtant, quand cela se produit, le rendu se trouve être d'assez bonne facture, avec des hordes de morts-vivants "à l'ancienne" noyant sous leur nombre - dans de bonnes séquences gores- de pauvres victimes hurlantes. Les chorégraphies de combat ne sont pas ridicules (et assez violentes, les assiégés dégommant les zombies à coup de planches dans la tronche et de balles de fusils à pompe) et certains plans larges en plongée sur cette (petite) marée de zombies rappellent avantageusement les travaux de George Romero ou Lucio Fulci. Il est simplement dommage que les "héros " soient si antipathiques, ce qui entraîne une totale absence d'implication du spectateur lorsque groupe assiégé se retrouve confronté aux attaques de zombies.
Autre problème; l'interprétation. En effet, en plus de subir la vision de personnages creux et pourris jusqu'à la moelle (un aspect si poussé que Duane Stinnett pourrait presque être accusé de racisme), on doit supporter le jeu de très mauvais acteurs. Bon, tous ne doivent pas être mis dans le même panier (Reggie Bannister et James C. Burns s'en sortent honorablement), mais le problème est que le jeu des comédiens les plus souvent présents à l'écran sonne particulièrement faux et caricatural. C'en est souvent risible, même si l'humour noir présent dans les lignes de dialogue parvient parfois à rattraper un peu le coup, comme dans la séquence où les zombies opèrent une première attaques sur les policiers en planque autour du hangar. - Hé, 'tain, t'as vu, mec, y' des clodos qui bouffent des keufs!" s'écrie un black. - Tu déconnes, mec", répond un autre. - 'tain, j'te jure, là, dans la rue, y'a des clodos qui bouffent des keufs! - 'tain, y doivent avoir une 'tain de faim, alors... bouffer des saloperies de keufs (air dégoûté).
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : La Cité des zombies [2008]
La cité des zombies part d'une idée originale, seulement le film finit par s'enliser dans des séquences dialoguées sans intérêt et il en oublie un peu trop ses morts-vivants. Se résumant souvent à un gangsta movie bourré des personnage caricaturaux mal interprétés, le film de Duane Stinnett ne parvient à éveiller notre attention que lors des trop rares interventions zombiesques, assez gores et musclées. Dommage...
On a aimé
- Idée de base interessante
- Quelques bonnes séquences gores
On a moins bien aimé
- L'aspect gangsta movie trop pesant
- Personnage caricaturaux
- Interprétation très moyenne
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