Critique Panique en eaux profondes [2002]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 22 octobre 2008 à 16h38

Le bathyscaphe sifflera trois fois

Alors qu'il est sur le point de quitter une station minière sous-marine pour une autre affectation, le marshall Will Murdock apprend le retour de Vlad, un dangereux délinquant que le policier avait hors d'état de nuire il y a quelques années. Ne voulant pas passer pour un lâche, Murdock décide de rester, bien qu'il sait pertinemment que, parmi les occupants de la station, peu seront enclins à lui porter assistance. Le policier en profite aussi pour essayer de tirer au clair une inquiétante série de suicides...
Wyatt Earp, vous connaissez? Bien sûr, tant il est difficile d'ignorer le célèbre héros de la sanglante fusillades d'OK Corral, sujet à tant de livres, de films et de séries. Tant et si bien que ce personnage est devenu une icône de l'ouest américain, et son histoire l'un des piliers de la création cinématographique "westernienne". Ce récit héroïque fut également sujet à de nombreuses adaptations et, dans le domaine qui nous intérèsse, c'est à dire la SF, c'est Outland qui reste encore aujourd'hui la plus réussie. Dans Outland (qui puisse aussi une grande partie de son inspiration du Train sifflera trois fois de Fred Zinneman) , le marshall William T. O'Neil doit faire face à des tueurs et enquêter sur une drogue mortelle destinée à augmenter le rendement des mineurs. Et contrairement à Wyatt Earp, O'Neil n'a pas un Doc Hollyday pour lui prêter main forte. Non, le marshall est tout seul (comme Will Kane dans le Train sifflera trois fois), avec le froid du vide intersidéral autour de lui, le privant de tout échappatoire.
Et bien sachez que dans Panique en eaux profondes, c'est exactement la même chose. Le scénario colle tant à celui du film de Peter Hyams que l'on pourrait sans exagération crié au plagia. Les seules différences sont que le film se passe sous l'eau au lieu de prendre comme théâtre d'opération une lune de Jupiter... et que le niveau de la réalisation se situe à des années lumières de la qualité de Outland. Donc, dans le film de Daniel Knauf (le scénariste des épisodes de la Caravane de l'étrange), le marshall Murdock officie dans une station minière où l'on extrait un minerai nouvellement mis à jour; le marinium. Pour sa dernière investigation, le policier enquête sur une impressionnante série de suicides qui met à mal la nervosité et le travail des mineurs... quand un ancien fauteur de troubles arrêté il y a quelques années revient sur les lieux pour assouvir sa vengeance.
L'élément aquatique remplace donc ici le vide spatial, au cours d'une sorte de western d'anticipation se voulant réaliste. Cependant, là où Peter Hyams se pencha à essayer de présenter le moins d'incohérences possibles, Daniel Knauf se vautre dans le n'importe quoi avec des gros malabars sadiques qui tire à l'arme lourde dans les coursives de la station. Un déluge de balles qui ne parvient même pas à endommager le moindre câble. En ne parlons pas du marshall qui parvient à déclencher les sas de sécurité juste en utilisant une petite poire d'eau saline - qu'il a emprunté à un collègue porteur de lentilles cornéennes.
De plus, la réalisation sombre et ouvrière qui donne à Outland tout son cachet réaliste (un peu le même procédé utilisé par Ridley Scott pour Alien, d'ailleurs) est remplacé ici par une mise en image téléfilm, dans des décors épurés et quasi cliniques, peu compatibles avec la présence de centaines de mineurs hirsutes et chahuteurs (y'a même un bar avec ses putes!). On n'y croit donc pas une seule seconde, d'autant plus que dans le rôle principal le bellâtre Dean Cain, engoncé dans son blouson de cuir alors que tout le monde se balade en tee-shirt, n'est pas crédible du tout (même s'il déploie une belle énergie dans les démonstrations de violence). Le reste du casting n'est d'ailleurs pas en reste dans le registre de la médiocrité, avec une distribution presque exclusivement slave interprétant une galerie de personnages si archétypaux qu'ils en deviennent ridicules.
Du coté des effets numériques, production Phillip J.Roth oblige, on a droit à des artifices numériques plutôt mauvais, quoique souvent sanglants. Le milieu environnant est d'ailleurs très peu utilisé en qualité d'élément dramatique (les protagonistes ne décompressent même pas quand ils changent de niveau de profondeur). Mis à part le final, qui voit Murdock sortir en scaphandre pour échapper à la destruction de la station (au cours d'une séquence aussi crédible que voir Mimi Mathy marquer un dunk en finale NBA), le film aurait pu aussi bien se dérouler dans une caserne, un bâtiment administratif ou une usine.

La conclusion de à propos du Film : Panique en eaux profondes [2002]

Auteur Nicolas L.
15

Remake aquatique et moisi d'Outland (et donc du Train sifflera trois fois), Panique en eaux troubles est une série B sans intérêt, à peine digne d'une diffusion sur W9 ou RTL2. L'histoire, mille fois vue et mis en scène sans aucune personnalité, est de plus plombée par la présence de personnages fades et d'effets numériques très médiocres. Bref, à éviter, à moins que vous ne soyez un fan inconditionnel de Dean Cain...

On a aimé

  • Quelques effets sanglants nuls mais rigolos

On a moins bien aimé

  • Tout le reste

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