Critique Rebirth of Mothra #1 [2001]

Quelques années après l'apparition de Godzilla et de son succès retentissant, le kaiju eiga donna naissance à un nouveau monstre légendaire, Mothra. Ce dernier vit le jour en 1962 dans un film réalisé par Ishirô Honda lui même. Tout comme son aîné, Mothra s'est vu décliner en une série de films de qualité inégale dont Rebirth of Mothra fait parti. Pour le premier film de cette trilogie, c'est Okihiro Yoneda, jusque là habitué au rôle d'assistant réalisateur, qui fut au commande de ce qui peut être considéré comme une purge du kaiju eiga.

"Alors que Mothra termine paisiblement sa vie à Infant Island en veillant sur son oeuf, une compagnie forestière déterre un médaillon antique au pouvoir maléfique. La méchante fée Belvera s'en empare et réveille Desgnidora..." 

Dès le début du film, le message est clair. Nous savons que Rebirth of Mothra aura pour fond une critique écologique au vu des tracteurs qui massacre une forêt. Contrairement à de nombreux films où le thème est abordé de façon intelligente, là il est peut être un peu trop direct et devient alors grotesque avec une sorte d'avertissement pour les enfants : "Attention ! Si nous continuons à détruire nos forêts, il n'y aura plus assez d'oxygène pour que l'homme puisse survivre !".

Difficile de dire que seul le message envoyé est pompeux, tant l'absurdité est présente avec la méchante fée stéréotypée et les gentils petits enfants gnangnans, sauveur du monde, accompagnés des deux gentilles petites fées plus inutiles l'une que l'autre. Ces dernières ont au moins pour mérite de bien nous faire rire lorsque celles-ci commencent à chanter pour donner de la force à Mothra ou bien pour aider son enfant à se transformer en une phalène géante. Ces scènes musicales sont d'un tel ridicules que forcément, il est impossible de ne pas exploser de rire devant une telle nullité.

Hormis ce thème écologique maintes fois utilisé dans les films japonais, le reste de l'histoire ne vaut pas mieux. Il se résume à un affrontement entre Desgnidora, Mothra et son enfant. Le tout s'éternise sur plus de 100 minutes qui finissent par devenir une véritable torture tant les combats sont ennuyeux.

Si le film s'avère aussi long, c'est en raison du jeu d'acteurs peu convainquant, et particulièrement celui des gentilles fées qui donnent l'impression de faire de la publicité pour un tube de dentifrice tant elles sourient bêtement. C'est aussi en raison d'une réalisation trop fade avec peu de mouvements de caméra et aucune originalité dans les plans. Enfin, si le film paraît aussi ennuyeux, c'est également à cause des effets spéciaux pas toujours très réussis. En effet, Mothra ressemble ici plus à une peluche géante plutôt qu'un monstre, les explosions ressemblent davantage à des feux d'artifices et les décors sont parfois ratés au point que nous pouvons voir qu'il s'agit d'un tournage studio. Enfin, notons de gros problèmes de proportions entre les fées, les humains et les monstres géants qui ne sont jamais les mêmes tout au long du film.