Critique Les Mésaventures de P.B. Winterbottom [2010]

À l’heure où la plupart des éditeurs ont largement franchi le pas de la haute définition à grand renfort de moteurs graphiques derniers cris et d’explosions en tout genre, le label 2K Play, aidé par le studio The Odd Gentlemen sortent Les Mésaventures de P.B. Winterbottom.

Après l’excellent Braid, la palme du jeu indépendant de 2010 pourrait bien revenir à P.B. Winterbottom un voleur… de tartes. Il est en effet très gourmand et n’hésite pas à venir dans les maisons pour gouter à de multiples gâteaux avec aux gouts exquis. Manque de bol pour vous, petit joueur, vous incarnez ce salopiaud qui pille sans vergogne. Un jour alors qu’il continue son petit bonhomme de chemin, P.B. va faire la rencontre d’une mystérieuse tarte qui va sans cesse le faire courir. Votre but est donc simple : la retrouver, et la manger.

S’il y a bien quelque chose qui rassemble Braid et Les Mésaventures de P.B. Winterbottom, c’est l’ambiance rétro et enivrante qui s’échappe des deux productions. Ici, point de couleurs, le jeu est entièrement en noir et blanc et en 2D. A la manière d’un Super Mario Bros des années 80, votre personnage évolue avec une caméra sur le côté à l’intérieur d’un cadre très typé cinéma d’en temps, le tout dans une atmosphère très attachante et vieillotte sans trop en faire. Mais sous ses aires de jeu basique sans trop d’originalité se cache en fait une petite perle qui fait de ce titre, une expérience unique en son genre.

Tout est basé sur le gameplay. Là où Braid utilisait le retour dans le temps pour réussir à accéder à des pièces de puzzles, Winterbottom va avoir le droit de se dupliquer, tel un écho dans Ecoshift, pour terminer le niveau. Si achever votre mission n’est pas forcément très difficile, les développeurs ont toutefois rajouté quelques tartes bonus qui vous feront gagner des points. Assez court dans sa quête principale, le jeu prend de l’ampleur dès lors que vous souhaitez terminer le jeu à 100%. Le principe de l’utilisation du temps est donc bien intégré et offre de multiples évolutions au fil des mondes - ou plutôt des toits - que vous parcourez. Ainsi, vous aurez accès à une première version de votre personnage que vous devrez installer à divers endroits afin de revenir, avec votre second cette fois-ci qui utilisera les tactiques du précédent pour accéder à des tremplins, ou des plateformes auparavant inaccessibles, et ainsi de suite. L’intérêt, c’est que le gameplay est intuitif et la prise en mains est quasi immédiate en dépit d’un tutoriel peu fournis.

Vos facultés à étudier la situation avant même que celle-ci ne se soit passée et à utiliser vos clones seront donc importantes pour la suite. Mais tout comme son illustre ainé, la difficulté est assez mal dosée et elle se voit encore plus dans Winterbottom notamment à cause de sa durée de vie finalement assez courte (5 mondes sont disponibles) et la rejouabilité pas aussi bien pensé que Braid, qui mise plus sur la répétitivité de certains mouvements et énigmes. Toutefois, le jeu se rattrape bien assez vite grâce à sa bande-son tout aussi enchanteresse que l’on a hâte de pouvoir récupérer un jour.