Critique Tabula Rasa [2007]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 17 novembre 2007 à 19h00
TABULA RASOIR ?
Richard Garriott - ou lord British - et moi, ce fut une longue histoire d’amour qui date déjà des années 80. Une magnifique aventure qui commença dans les tavernes et les cachots de Britannia, qui dura de longues années idylliques et qui continua dans les séances plus conviviales – ah !! Cette inévitable usure de la vie en couple due à la monotonie – de Ultima Online, ce lieu de rencontre pour « rôliste cherche partenaire et plus si affinité » qui est finalement le premier spécimen de ces loisirs que l’on nomme aujourd’hui MMORPG. Depuis, Richard et moi, nous sommes séparés. En bons termes certes, bien je lui en veuille quand même un peu d’être l’initiateur de cet capharnaum de partouze ludique qu’est le jeu de rôle online massivement multijoueur.
C’est pour cela - cette accroche affective - que je me suis lancé dans l’aventure Tabula Rasa. Bien que totalement lassé des univers répétitifs et bornés de WOW, LoTRO ou Everquest II, j’espérais y trouver une nouvelle approche de ce type de jeu, suffisamment innovante pour m’occuper en attendant la sortie de Age of Conan – bougez-vous un peu les suédois, là, j’en ai marre d’attendre !
L’ENGEANCE, ENCORE DES MECHANTS QUI NOUS AIMENT PAS
Mes premières impressions furent plutôt mitigées. Si j’étais plutôt embarqué à l’idée de jouer dans un univers de science-fiction, en place et lieu de la sempiternelle héroic fantasy des chaumières, j’étais quand même inquiet de la pauvreté et du manque d’originalité du background proposé par la clique du général British (toujours aussi mytho ce Richard Garriott). Et mes craintes allaient être justifiées car rien n’a été modifié de ce point de vue au cours du passage de la bêta à la version commerciale. Jugez plutôt : il y a quelques temps, les braves humains ont subi une attaque surprise par les infâmes troupes de l’Engeance – des japonais de l’espace, en quelque sorte. Pas préparés, les troupes humaines ont été quasiment balayées. Heureusement pour nos arrières-arrières-etc-petits enfants, un troisième larron est intervenu dans l’affaire. Ce sauveur providentiel est le peuple Eloh (ils sont très polis), une race vachement intelligente. Ces derniers ont eu la bonne idée de mettre à disposition des humains des trous de ver, qui ont permis l’évacuation de nombreuses troupes sur des planètes éloignées. Concordia est l’une de ces planètes, et vous êtes l’un de ces soldats expatrié, membre de l’AFS – l’Armée des Forces Séditieuses.
ENGAGEZ-VOUS, RENGAGEZ-VOUS, QU’ILS DISAIENT…
Pour ce faire, vous devez créer un personnage. La customisation de votre avatar est assez précise mais il faut admettre que la plupart des newbs se ressemblent. De plus, comme l’on ne peut incarner que des humains, la vision d’ensemble lorsque l’on débarque sur Concordia dans la zone tutorial instanciée n’est guère réjouissante. Mais bon, après tout, c’est presque normal, vous n’êtes finalement qu’un biffin noyé dans la masse.
Une fois-ci votre apprentissage fait (il peut être zappé), vous voilà prêt à servir et à vous sacrifier pour la sauvegarde de la race humaine. Au début, vous n’avez pas de carrière à choisir. Tout le monde est logé à la même enseigne, c'est-à-dire le trouffion de base. Ensuite, une fois parvenus au niveau 5, ils pourront choisir une carrière de Technicien ou de Combattant, des carrières qui se ramifient à nouveau en spécialisation au niveau 15 et au niveau 30. A ce moment, votre avatar sera l’un de ces 8 spécialistes : Exobiologiste, Médecin, Artificier, Ingénieur, Sentinelle, Grenadier, Espion ou Tireur d’élite. Le système de clonage inclus dans le système de jeu vous permet de tester les différentes carrières sans qu’il soit nécessaire que votre fassiez un « reroll » de personnage.
DIS CHEF, ELLE EST OU LA GROTTE DES CAILLOUS BLEUX ?
Venons-en maintenant au gameplay et à l’environnement. Là encore, je suis mitigé. Malgré les déclarations tapageuses de Richard Garriott, Tabula Rasa n’apporte rien de neuf. Du camp de base, garni sans imagination des habituels marchands, formateurs et PNJ fournisseurs de quête, à ses environs proches ou éloignés qui voient leurs carrefours squattés par des brocanteurs militarisés, on reste en terrain reconnu. Seul le gilet pare-balle a remplacé la cotte de maille. Le tableau de chasse de LoTRO est également récupéré, si vous exterminez x dizaines d’aliens à pédale, vous vous retrouvez avec le glorieux surnom de Exterminateur d’aliens à pédales. Génial, non ? A coté de cet élément révolutionnaire, sachez que la plupart des quêtes sont du style Fed Ex, en pleine zone ennemie. Alors attendez-vous à voir plein de gus vous passer sous le nez en courant pour aller chercher la huitième caillasse bleue dans la grotte voisine, en traversant - sans s’inquiéter outre-mesure de la connerie de la situation - une vague d’invasion de l’Engeance – pourtant le seul élément dynamique et original du jeu (mais bien trop « métronomiquement » programmé pour donner le change).
Pour combattre l’ennemi, vous avez à votre disposition des armes, et des pouvoirs. Les armes sont de plusieurs types, du bon vieux fusil à pompe, très efficace au corps à corps, à des armes plus high tech. Dans le jeu, on s’aperçoit rapidement (et à notre dépend) que les adversaires possèdent des armures. Il est donc nécessaire de faire baisser la valeur de protection avant d’utiliser votre armement habituel. Pour cela, vous allez devoir utiliser des armes à dégâts électromagnétiques. Sachez enfin que les armes n’ont pas besoin d’être pointées en permanence vers la cible (sauf le fusil à pompe qui sert à courte portée contre des groupes ennemis), une fois l’ennemi verrouillé, vous n’avez plus besoin de viser. Donc, n’essayez pas d’esquiver les tirs ennemis, ce n’est pas possible... hum, je n’insulterais donc pas votre intelligence en vous exposant mon avis sur la subtilité des affrontements.
Comme je le disais plus haut, une autre capacité de votre soldat du futur vient de ses pouvoirs spéciaux. Ces pouvoirs sont issus des Logos, des symboles disséminés un peu partout par des aliens dans des sanctuaires et que certains individus, dits Receptifs, parviennent à apprendre lorsqu’ils entrent en contact physiques avec eux. La création de sorts, les aptitudes Logos, est ensuite issue de la combinaison de ces différents symboles. Ces sanctuaires étant répartis un peu partout sur la surface de Concordia (les premiers sont très proches), cela va vous inciter à arpenter la carte à leur recherche.
TABULA RETRO
Pour finir, quelques mots – assez durs - sur la réalisation. Personnellement, je trouve ça moche, et technologiquement en retard. Je conçois que la préoccupation des programmeurs et des designers soient de mettre à disposition un jeu pouvant tourner sur bon nombre de machines, mais là pour le coup, ils proposent un jeu qui serait même daté pour une sortie Noël 2005. Franchement, aucune capacité des nouvelles cartes n’est exploitée et les jeux de texture sont ternes et souvent monotones. Au niveau architectural, c’est pareil, tout est cruellement grossier et l’environnement forestier est posé sur le sol comme un pot de fleur sur un balcon. Bref, ça manque de réalisme, et à aucun moment, je ne me suis senti sur une autre planète, immergé dans une guerre d’amplitude galactique. Quand aux personnages, l’animation est correcte, sans plus, le point faible étant plutôt un manque total d’originalité ; on a l’impression de jouer un cross over entre Starship Trooper et Halo. Et ça, franchement, je trouve que c’est gonflé.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Jeu Vidéo : Tabula Rasa [2007]
Tabula Rasa est selon Richard Garriott une nouvelle façon d’appréhender le MMORPG. A cela je réponds qu’il nous prend pour des crétins. Non seulement le jeu n’apporte rien de neuf au concept et n’en corrige aucun des défauts, mais de plus, il est rapidement répétitif et ennuyeux, les actions possibles se résumant à une course aux quêtes Fed-Ex et du bashing d’aliens déboulant par vague sur vos positions. Cerise sur le gâteau moisi, vous pouvez même vous désintéresser totalement de l’invasion de l’Engeance sans passez pour un sale déserteur. Le seul avantage, à mon avis, est que le jeu est très simple et que même les plus jeunes joueurs n’auront aucun mal à y faire leurs premières armes dans le MMORPG.
On a aimé
- Très simple d’accès
- Pour les fans de grinding
- Si vous êtes amoureux des créatures d’Halo
On a moins bien aimé
- Réalisation datée
- Rapidement répétitif
- Aucune innovation notable
- Manque de variété dans les personnages
- Aucune obligation d’implication dans le background
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