Critique Blood Knights [2013]

Critique de la version PS3

A partir du milieu des années 2000, nos consoles ont pu aisément nous relier à Internet afin de nous donner accès à un grand nombre de jeux dématérialisés. Depuis il faut souvent séparer le bon grain de l'ivraie. Un exercice où l'on ne ressort pas toujours gagnant comme avec Blood Knights.

Le jeu d'action/RPG Blood Knights nous vient d'Allemagne et du studio Deck 13 Interactive fondé en 2001 réussissant sporadiquement à faire parler de lui avec la série des Ankh (2005-2007) ou encore Venetica (2009). Blood Knights est ainsi son 14ème jeu notamment dirigé par Jan Klose, un des fondateurs du studio. Si le développement semble assez simple, c'est la sortie du jeu qui va poser problème. D'abord annoncé pour l'été 2012, l'éditeur DTP Entertainment va connaître des déboires décalant ainsi plusieurs fois la sortie du jeu entraînant de nouvelles phases de développement pour que ce soit finalement l'éditeur Kalypso Media qui reprenne les droits du titre pour une sortie en novembre 2013 sur Xbox One, PC et PS3 passée relativement inaperçue... Pour la petite histoire, sachez que Deck 13 a su se faire un plus grand nom des années plus tard grâce à la série des The Surge.

Blood Knights met en scène une guerre entre humains et vampires où le preux chevalier Jeremy poursuit ses ennemis en Terre Sainte afin de les empêcher de voler le Sceau de Sang. Malheureusement, sa troupe connaît de terribles pertes poussant le Père Bartholomew à le lier avec la vampire Alysa qui va alors se battre de leur côté. Cela n'empêche malheureusement pas le vol du Sceau entraînant un dérèglement de la Lune pouvant aboutir à une apocalypse. Et pendant cette cuisante défaite, Jeremy est transformé en vampire tout en restant lié à Alysa. Il a néanmoins gardé sa morale et veut continuer à combattre les vampire afin de ramener le Sceau de Sang à sa place. Malheureusement, sa nouvelle condition de vampire en fait une cible pour les deux camps qui sont eux-mêmes divisés en plusieurs factions. Alysa et Jeremey vont devoir se défaire de nombreux ennemis pour sauver le monde...

Malheureusement, l'histoire de Blood Knights ne nous laissera pas vraiment de souvenirs positifs. Il faut avouer que l'ensemble est assez convenu avec deux héros que tout oppose devant collaborer tout en étant les parias de deux mondes. L'intrigue n'est qu'un enchaînement de péripéties avec un nouveau lieu, une nouvelle faction, un nouveau boss sans oublier les coups de théâtre de rigueur mais qui nous laissent froid. La seule chose qui pourra ressortir est quelques dialogues pinces-sans-rires entre les deux héros faisant parfois mouche. Le principal problème étant que l'univers du jeu est assez perturbant. On se croirait au début dans un univers de fantasy avec des vampires pour finalement être plus proche du fantastique à partir du moment où les personnages n'ont cesse de faire référence à Rome comme à la religion chrétienne. Bref, on a du mal à être emporté dans le jeu. D'autant plus que la direction artistique est générique au possible n'ayant vraiment aucune originalité ni aucun charme réussissant tout juste à faire le taffe par moments. Un habillage qui n'est pas sauvé par un aspect technique trop basique pour 2013 où l'on sent que le moteur du jeu n'est pas fait pour une caméra rapprochée tant les textures sont grossières. Il y a néanmoins l'effort d'avoir des héros qui sont différents selon les armures et armes qu'ils portent.

Blood Knights est un action/RPG qui semble coincé entre du beat'em all et le hack'n'slash. Pouvant se jouer en coopération, le jeu permet d'incarner les deux héros (ou de passer de l'un à l'autre en solo) qui sont différents dans le sens où Jeremy se bat au corps à corps avec des lames tandis que Alysa privilégie les attaques à distance avec des arbalètes. On doit donc avancer dans de nombreux niveaux où l'on affrontera des vampires, des loup-garous, des soldats humains comme d'autres créatures ainsi que de nombreux boss. Le jeu consiste surtout à marteler le bouton d'attaque et d'enchaîner les attaques spéciales pour faire le plus de dégâts possibles. Vampires oblige, les ennemis de base sont aussi source de vie que l'on pourra vider à distance avec nos pouvoirs. Des pouvoirs qui permettent notamment à Jeremy d'attirer vers lui tandis que Alysa repousse au loin. Des pouvoirs qui sont utilisables sur l'autre protagoniste entraînant quelques phases de plates-formes où il faudra s'entraider.

Les phases de plates-formes sont malheureusement assez insipides et on sent que les développeurs se forcent un peu à en mettre histoire de bien insister sur la coopération. L'action reste le plus intéressant même si on a plus l'impression d'assister à des pugilats confus que des affrontement tactiques. Mêmes les phases de boss correspondent surtout à du bourrinage assorti d'esquives. A quelques exceptions près. Le jeu dispose d'un aspect RPG avec des niveaux à gagner et de l'équipement à ramasser/acheter. Cela permet de personnaliser et d'améliorer ses héros qui gagnent réellement en puissance au fur et à mesure du jeu rendant quelques phases assez jouissives quand nos ennemis n'ont de cesse de tomber sous nos attaques. Cela reste néanmoins assez basique et le titre se fait laminer dans tous les compartiments par la concurrence. Par ailleurs, le jeu ne prendra que 5 heures de votre temps pour une quinzaine d'euros. En bref, Blood Knights échoue dans son positionnement car il n'a ni la fluidité d'un beat'em all, ni la frénésie d'un hack'n'slash.