Critique L'essence de l'art [2010]

Avis critique rédigé par Manu B. le vendredi 19 mars 2010 à 17h04

L'essence de l'art de Banks (VO et VF)

"Ça cahote quelque peu sur la célèbre route des Crânes...
- Bon sang, quoi encore! s'écria Mc9, soudain réveillé.
La carriole qui avait bien voulu les prendre, lui et son comparse, était violemment secouée..."


Avec la publication de ce recueil de nouvelles, il ne reste plus qu'à traduire Feersum endjinn (un cauchemar en perspective) pour compléter le travail de fiction de Iain M. Banks.
On ne présente plus l'écrivain écossais, dont l'oeuvre la plus connue est la série de la Culture (Une forme de guerre, l'Homme des jeux, l'Usage des armes, Inversions, Excession, le Sens du vent, Trames) mais on le sait moins, il écrit au moins autant en littérature générale, genre dans lequel il est aussi connu que dans celui qui nous intéresse: la science fiction. Hors SF, il s'est aventuré dans l'expérimental (à défaut de le qualifier autrement) dès son troisième roman: Entrefer.

C'est par une étrange coïncidence que L'essence de l'art publié par les éditions du Belial', contient des nouvelles qui appartiennent à chacun des genres dans lequel il s'est fait connaître, comme s'il voulait par ce recueil qu'on connaisse chacune de ses facettes.

Son côté "lit gen" est restitué dans un seul texte, fragment, où il exprime sans détour ses idées sur la religion.
Son côté expérimental, peut-être celui le plus créatif, les lecteurs pourront d'abord le découvrir dans la route des crânes, qui n'est pas le meilleur texte à moins que ce ne soit trop subtil. On se rattrapera dans curieuse jointure, où une créature, tout en pensant à son amour, déflore ce qu'il prend pour une plante. Suivent enfin deux textes un peu fous où rejaillit tout l'humour dont est capable l'auteur: nettoyage qui pourrait avoir inspiré Charles Stross (Crépuscule d'Acier) et éclat, à mi chemin entre orange mécanique et le festin nu.
Rappelons que tous ces textes ont été écrits entre 1987 et 1989.

Les trois derniers textes sont des histoires ayant lieu dans l'univers de la Culture. Passons le premier, un cadeau de la culture, qui ne présente que peu d'intérêt pour nous consacrer à descente et l'essence de l'art, probablement les plus beaux du recueil.
Descente raconte la marche en avant d'un rescapé sur une planète rocailleuse dotée d'une atmosphère irrespirable. L'homme est blessé et ne doit sa survie qu'à sa combinaison intelligente. Ils doivent rallier une base qui se trouve à des milliers de kilomètres. Si vous avez aimé la Route, vous devriez aimer cette nouvelle: même impression de solitude, même style épuré, mêmes dialogues minimalistes.
Enfin, l'essence de l'art concentre à lui seul tout l'esprit de la série de la Culture. Il y est exposé la philosophie de la société de la Culture, inefficace utopie socialiste où l'homme, privé de tout pouvoir propre et de danger, est incapable de créativité et de progrès. Chose unique, la société de la Culture est comparée à celle de notre bonne vieille Terre. Cette nouvelle résume tout.

Saluons le travail de la traductrice, notamment pour éclat, quasi incompréhensible en anglais.

La conclusion de à propos du Recueil de nouvelles : L'essence de l'art [2010]

Auteur Manu B.
80

Tout n'est pas de haute volée, mais les aficionados de l'auteur écossais y trouveront facilement leur bonheur. Ce recueil (le seul jusqu'ici) rassemble des nouvelles qui soit complèteront l'univers de la Culture, soit éclaireront le lecteur sur le côté barré et délirant de Iain M. Banks, celui qui a écrit Entrefer. Tout un programme.

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