Critique Le Maître des ténèbres #1 [1988]
Avis critique rédigé par Manu B. le jeudi 1 avril 2010 à 22h01
Ajrarn
"Une nuit, Ajrarn, Prince des Démons, premier des Seigneurs des Ténèbres, revêtit pour s'amuser la forme d'un grand aigle noir. Il vola d'est en ouest et du nord au sud en battant de ses ailes immenses jusqu'aux quatre coins du monde, car en ce temps-là, la terre était plate et flottait sur l'océan du chaos..."
Au commencement était la Terre plate et elle reposait sur un océan de chaos. Il existe de nombreuses histoires de cette époque qui ont un dénominateur commun: Ajrarn, le prince des démons. Ajrarn règne sur les Terres Inférieurs où s'assemblent les créatures de la nuit et où il s'est taillé un monde dont la magnificence n'a rien à envier aux plus beaux palais du monde des hommes. Or, si les démons ne peuvent supporter le soleil, la nuit leur offre l'opportunité de marcher parmi les hommes, les terroriser pendant leur sommeil. Le monde est leur terrain de jeu. Ajrarn prend plaisir à tourmenter l'humanité sans laquelle il se morfondrait d'ennui dans son palais infernal...
Tanith Lee est très connue des lecteurs anglo-saxons. En France ses fans sont plus discrets. Et pourtant, elle a souvent été nominée pour les récompenses majeures (Une quinzaine pour les Nebula, British Fantasy et World Fantasy Awards) et a remporté le British Fantasy Award pour Le Maître de la mort en 1980. Elle a beaucoup écrit: soixante dix romans, une quinzaine de séries. La plus connue de ces séries est le dit de la Terre plate, rééditée aux éditions Mnémos. Le Maître des ténèbres est le premier roman de cette série.
Ce premier volet est construit comme un fix-up, c'est à dire un conglomérat de nouvelles qui suit une ligne chronologique cohérente. On le verra dans les autres romans de la série, chaque tome s'articule autour d'un des grands seigneurs démoniaques des Terres inférieures.
Ici c'est Ajrarn. Il est le maître de tout ce qui vit dans l'obscurité. Ainsi, l'humanité en est l'esclave toutes les nuits si tel est son vouloir. Pourtant il a son palais dans Druhim Vanashta où vivent également les Vazdrus (seigneurs inférieurs) et les Eshvas (sortes de nymphes noires). Et tout en bas de la pyramide sociale se trouvent Drins et Drindas.
Mais rien ne le distrait plus qu'une virée nocturne pour jouer un mauvais tour.
Sur le fond, Tanith Lee a le mérite de poser un univers aux personnages variés, un monde cohérent et des histoires au parfum de contes. Sur la forme, le style est très impersonnel et les contes manquent de consistance. Il manque cruellement de vie et d'humanisme dans ces personnages. Il est impossible de s'identifier à l'un ou à l'autre. Mais le pire, il est important de le souligner, est qu'il n'y a pas de morale. Ajrarn est un être cruel, méchant et chaque histoire se conclut par sa victoire. Le lecteur n'a aucun espoir de voir l'un des hommes s'en sortir. C'est assez frustrant.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Le Maître des ténèbres #1 [1988]
Tanith Lee ne manque pas d'imagination. Elle n'a rien à envier à Ursula Le Guin. La lecture en est par contre plus difficile, son style est plus lourd. Mais ce roman saura plaire à tous les amateurs de fantasy avide d'univers riches et très complets.
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