Critique Timer [2011]

Avis critique rédigé par Vincent L. le lundi 31 mai 2010 à 18h10

On est passé à côté de quelquechose...

La comédie-romantique et le fantastique sont deux genres cinématographiques qui ne s'associent pas très fréquemment ; du coup, lorsqu'un metteur en scène tente quelque chose en proposant un long-métrage liant surnaturel et histoire fleur-bleue à base de princesses modernes et de princes-charmants idéaux, on est fatalement très curieux de voir à quoi peut bien ressembler le résultat final. Ainsi, dans TiMER, le fond de l'histoire est tout ce qu'il peut y avoir de plus bateau : le spectateur va y suivre le parcours de Oona, trentenaire célibataire qui va rencontrer, en moins de quatre-vingt dix minutes, l'homme de sa vie, sorte de mari parfait couplé avec le prototype même du gendre idéal. Un postulat sans grand intérêt, sauf que l'ingrédient fantastique va y ajouter une touche de mystère particulièrement bienvenue, laquelle est ici incarnée par le timer, bracelet donnant la date et l'heure précise à laquelle un individu va rencontrer son âme soeur (taux de réussite : 100%).

Le potentiel est donc bien présent dès le pitch, pourtant, à la vision du film, on se dit que l'on est tout de même passé à côté de quelque chose de bien plus intéressant que ce que donne le résultat final. En effet, bien que le film possède un capital sympathie indéniable, TiMER n'arrive jamais à totalement faire aboutir l'ensemble des possibilités liées à ce petit bracelet donnant son nom au long-métrage. Et si ce dernier est loin d'être un simple rouage scénaristique - donnant d'ailleurs toute sa saveur à l'épilogue ! - on aurait tout de même aimé que Jac Schaeffer aille plus loin dans l'exploitation de la partie surnaturelle son sujet, et ne se limite pas à ce qui ne s'apparente tout de même, sur la forme, qu'à une vulgaire bluette. Le fan de fantastique restera donc sur sa faim devant toutes ces possibilités jamais exploitées, mais l'amateur de romantisme risque également de rapidement déchanter tant le propos du film, sur le fond, s'avère au final cynique et particulièrement désabusé.

C'est là que se situe d'ailleurs le principal problème de de Timer en ce que sa nature hybride ne le destine à aucune véritable catégorie de spectateurs, et ce d'autant que l'aspect "comédie" de la comédie-romantique est une nouvelle fois assez peu exploitée. Reposant entièrement sur les épaules de Michelle Borth, à qui échoit l'incontournable rôle du sidekick comique du personnage principal, l'humour est finalement assez peu présent dans TiMER. Les situations sont convenues, les péripéties ne surprennent jamais, les dialogues sont assez pauvres, bref, ce n'est pas à proprement parler un film de pure déconne, et ce malgré quelques situations éparses bien trouvées. Comédie romantique fantastique ni très drôle, ni très romantique et à l'aspect fantastique très effacé, TiMER ressemble donc jusque là à un lamentable échec à peine digne d'une sortie DTV. Pourtant, malgré tous ces défauts bien handicapants, le film s'avère au final regardable, et finalement pas si ennuyeux que ça.

La principale raison qui fait que Timer esquive un lamentable échec tient principalement dans un épilogue presque désabusé ; après quatre-vingt dix minutes de violons et de guimauves sucrées, la conclusion du film arrive à la fois comme une véritable surprise et, toute proportion gardée, comme une petite claque. Antithèse parfaite d'une fin à la Pretty Woman, les quelques dernières scènes se servent des potentialités "négatives" du timer, amènent à des retournements de situations prévisibles qui entraînent des réactions de l'héroïne assez surprenantes, et sont particulièrement cruelles avec certains personnages. Quelque part, le charme de TiMER s'opère donc uniquement dans ses dix premières minutes (avec la présentation bien amenée de la technologie timer sauce McDo) et, surtout, dans sa conclusion originale et hors-norme dans ce genre de production.

Entre les deux, force est de constater que les acteurs rament sévèrement pour tenir leurs personnages quelque peu inconsistants. Fort heureusement, tous disposent de suffisamment de charisme/expérience - rayer la mention inutile - pour savoir faire avec pas grand chose. L'expérience des séries télés, peut-être, desquelles ils sont tous issus à des degrés plus ou moins importants : de la jolie Emma Caulfield (Buffy contre les vampires) au bôgosse Desmond Harrington (Dexter), en passant par la rigolote Michelle Borth (Tell me you love me) ou le bad boys musicos John Patrick Amedori (Vanished), ils occupent tous une part importante dans ce capital sympathie que possède TiMER et qui empêche vraiment que l'on ne stoppe la vision du film avant la fin. A noter également l'amusante prestation de la vétérante JoBeth Williams, amusante en belle-mère totalement déjantée.

Enfin, le film jouit d'un aspect technique à la fois soigné et très correct. La réalisation de Jac Schaeffer, malgré une flagrante absence de sens comique, est malgré tout appliquée et rythmée, et s'appuie sur une photographie agréable (bien que sans génie). La bande-originale, loin des canons habituels qui collent les dernières chansons pop-rock à la mode et s'offrent, au final, des déferlements de violons, offre de film des petites ritournelles aussi minimalistes que réussies. Les effets spéciaux sont quant à eux très minimalistes, se résumant à quelques plans en CGI destinés à numériser les timers. C'est quelque part plus dans les costumes et les décors de la boutique de timers que le film fait preuve d'un peu d'originalité, grimant ses employés en vendeurs de téléphones pour offrir quelques parallèles gentillets avec les dérives de la société de consommation.

La conclusion de à propos du Film : Timer [2011]

Auteur Vincent L.
50

Sous ses faux airs de comédie romantique gentillette, Timer s'avère finalement être beaucoup plus cruel et désabusé que ce que l'on pouvait croire au premier abord. Malgré tout, bien que la morale désenchantée soit plutôt surprenante, le film de Jac Schaeffer reste pourtant très moyen sur l'ensemble de sa durée, n'étant jamais particulièrement drôle, et s'avérant souvent très convenu dans ses péripéties. De plus, en se plaçant au carrefour de plusieurs styles, il risque de se couper de tous les publics, n'étant jamais assez romantique pour plaire aux fans de ce style de cinéma, mais restant malgré tout trop gnan-gnan pour réussir à séduire les plus réticents.

On a aimé

  • Un final surprenant,
  • Quelques bonnes idées,
  • Un casting sympathique,
  • Techniquement correct.

On a moins bien aimé

  • Ni très drôle, ni très romantique,
  • Péripéties convenues et prévisibles,
  • Point de départ intéressant, mais sous-exploité,
  • Réalisation quelconque.

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