Critique Les poupées [1988]
Avis critique rédigé par Richard B. le jeudi 20 janvier 2011 à 13h26
Toy Story Killer
David Bower, sa nouvelle femme Rosemary et sa fille Judy, suite à un violent orage, doivent faire escale dans l'immense demeure de Gabriel et Hilary Hartwicke. Ils seront rejoints peu de temps après par Ralph Morris et deux autostoppeuses qu’il avait pris à son bord peu de temps avant. Si le vieux couple Hartwicke se montre plutôt accueillant, la maison semble dissimuler quelques mystères et surtout un très grand nombre de jouets.
Les poupées (Dolls) est le troisième film de Stuart Gordon. Après Réanimator (1985) et Aux portes de l'au-delà (1986), le réalisateur quitte l'univers lovecraftien pour celui des jouets et des enfants. Ne croyez pas pour autant que le film en sera plus « joyeux », car si les jouets que nous découvrirons ici peuvent se montrer amicaux ils peuvent aussi être fortement terrifiants et impitoyables.
Si la collaboration entre Brian Yuzna, Charles Band et le réalisateur n'est pas une chose nouvelle, il reste important d'évoquer la partie production tant l'univers semble plus proche de celui de Charles Band plutôt que celui de Stuart Gordon. Dans les Poupées il est indéniable que l'on retrouve un peu de l'univers des Puppet Master, de Troll ou encore des Ghoulies. Pour autant, de tous les films évoqués, il reste est également certain que le film de Stuart Gordon est le plus abouti de tous en terme d'ambiance et de réalisation. Il faut dire qu'au vu des carrières respectives de chacun il n'y a aucun doute sur le fait que Gordon a toujours été le plus talentueux du trio.
Dès le générique, grâce à sa sobriété, son éclairage minimaliste, ses visages de poupées apparaissant durant quelques instants et sa petite musique signée Fuzzbee Morse, le ton du film est donné et ne sera jamais trahi. Stuart Gordon opte pour une réalisation plutôt sobre, mais fluide et classeuse, aidé par une photo de Mac Ahlberg maîtrisée et bien optimisée au regard de l'étroitesse de certains couloirs.
Mais ce qui fait en grosse partie la réussite des Poupées est que, malgré un budget minimaliste évident, ce dernier ne manque pas de séquences fortes et visuellement marquantes, en particulier lorsque la petite Judy imagine son gentil ours Teddy se transformer en monstre à crocs pour mettre en charpie sa richissime belle mère. La transformation d'une des victimes en figurine de polichinelle est tout aussi impressionnante et marquante. D'autres séquences ne manquent pas d'imagination, et il est difficile de penser que des images de synthèses auraient pu rendre ses effets tout aussi frappants, puisque le côté mécanique et fabriqué renforce plutôt bien cette idée de poupées fabriquées maison. Le fond se trouve donc en parfaite adéquation avec la forme.
Tout n'est cependant pas parfait, si le couple Hartwicke (Guy Rolfe et Hilary Mason) sont des rôles formidablement bien écrits et interprétés, les deux fillettes « Punk » qui accompagnent Ralph Morris (joué par Stephen Lee) laissent largement plus perplexe. En plus de posséder un accoutrement ancré très années 80 - et guignolesque même pour cette époque -, on ne trouve aucune modération dans l'écriture de ses personnages. Elles sont méchantes, voleuses, peu subtiles, et guère intelligentes, bref elles sont punks et il n'y aura aucune illusion quant à leur sort. Il en va de même pour le père et la belle mère de la petite Judy (Ian Patrick Williams et Carolyn Purdy-Gordon) qui se montrent antipathiques de bout en bout du métrage. Si dans le cas de la belle-mère, même si c'est excessivement exagéré, cela ne gêne pas trop, pour le père on a un peu plus de mal à accepter son comportement si distant par rapport à sa fille.
La conclusion de Richard B. à propos du Film : Les poupées [1988]
Dolls (les poupées) et certainement le film le plus abouti dans la façon de transformer les jouets en choses effrayantes. L'atmosphère instaurée est de plus assez jubilatoire. Il est juste dommage que certains personnages « trop manichéens » viennent à le desservir quelque peu. Certes pour certain le film pourra se montrer dans sa conclusion un poil trop moraliste, mais cela lui confère aussi un côté fable urbaine. Puis, Dolls et certainement l'un des meilleurs produits sortis de l'écurie Charles Band.
On a aimé
- L’ambiance instaurée autour des poupées,
- les animatronics plutôt réussies,
- une idée amusante et qui fonctionne assez bien,
- quelques morts assez réjouissantes et inventives.
On a moins bien aimé
- Certains personnages paraissent trop caricaturaux.
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