Critique Endhiran
Avis critique rédigé par David Q. le mardi 8 mars 2011 à 22h08
Le premier film indien de Science-Fiction
Un robot qui fait du roller sur les rails d’un train pour rattraper des caïds ou qui se démultiplie pour se transformer en boule géante, en serpent puis en mine pour creuser un trou ! Et il sait aussi danser, chanter ! Quand Bollywood rencontre le cinéma de science-fiction cela donne Endhiran : The robot.
Petit point sur le synopsis. Le professeur Vaseegaran dédie sa vie à la construction d’un robot (nommé Chitti) d’apparence humaine, doté d’une intelligence et d’une force hors norme mais dénué de sentiments. Il ne sait pas ce qu’est la peur, la honte, la culpabilité… Tel un nouveau né, il va découvrir le monde qui l’entoure et va commettre des erreurs de jugement. Au fur et à mesure, Chitti va développer des sentiments et l’amour qu’il portera envers Sana (la copine du professeur) lui fera expérimenter un des défauts du genre humain : la jalousie. Le professeur Bhora, le mentor de Vaseegran, voulant s’approprier le projet, va exploiter cette faille pour contrôler Chitti et l’utiliser à de mauvaises fins.
Le réalisateur Shankar est connu pour ses films qui traitent des problèmes de société de l’Inde comme la corruption et la pauvreté. Il aborde ici le thème de l’humanisation des machines. L’histoire est inspirée du roman Les Robots d’Isaac Asimov. On retrouve des inspirations et des clins d’œil à des films comme Terminator, I, Robot et Matrix. Tout le génie de Shankar est d’adapter l’histoire pour que le thème des robots soit accessible à un public indien qui n’a pas beaucoup de sensibilité sur les questions de robotique.
Ce qui démarque ce film des productions hollywoodiennes, c’est le triangle amoureux qui s’installe entre Vaseegaran, Chitti et Sana. On reste admiratif devant les danses de Aishwarya Rai, toujours aussi belle ! Rajinikant est au top de sa forme et prouve une fois de plus qu’il est irremplaçable dans le cinéma tamoul. Il excelle dans le rôle du robot et réussi même à le rendre attachant.
Le professeur Vaseegaran et Chitti sont joués par un seul et même acteur : Rajinikant. Enorme monument dans l’industrie du cinéma tamoule, il est considéré comme un demi-dieu. En Inde, un film peut avoir du succès seulement par sa présence à l’écran. Il est considéré par les Indiens comme un acteur proche du peuple. En terme de popularité nous n’avons pas d’équivalent en France ou aux Etats-Unis. De ce fait on peut comprendre le choix de cet acteur, qui ne correspond pas aux standards physiques du héros occidental. En effet Rajinikant, à 61 ans, porte tout le film sur ses épaules. Sana est joué par la belle Aishwarya Rai, connu pour ses films Bollywood et qui est aussi l’égérie de L’oréal.
Du coté des effets spéciaux, mention spéciale aux animatronics qui donnent vie aux robots. Dommage qu’Hollywood les délaisse de plus en plus pour des images de synthèses car ils apportent vraiment un plus dans le rendu des robots. C’est ce qui me plaisait le plus dans les films de robot des années 90. Endhiran révolutionne le cinéma indien en utilisant d’Hollywood pour les effets spéciaux. Au début du projet, ILM (Avatar, La guerre des étoiles, etc) a été approché par les équipes du film mais ce furent finalement des studios asiatiques (Hongkongais) qui créèrent les images de synthèses. Malheureusement, la qualité n’atteint pas encore celle d’ILM et certaines scènes sont simplement indignes de cette superproduction.
Que serait un film Bollywood sans ses musiques clips chorégraphiés ?
Endhiran ne déroge pas à la règle et propose 5 clips dont deux dans des endroits exotiques incroyablement beaux. On se balade entre les montagnes du Machu Picchu et les lagons du désert brésilien. La bande originale est composée par le Mozart indien, AR Rahman, oscarisé à Hollywood pour le film Slumdog Millionnaire.
Endhiran a pulvérisé tous les records détenus par indiens. D’abord par son budget : Estimé à 34 millions d’euros, soit le film le plus cher jamais produit en Inde. En terme de rentrée d’argent, il a déjà récolté le double du budget investi! Et surtout le film a explosé le box office indien. Il a attiré le plus grand nombre de spectateurs enregistré en Inde depuis toujours.
La presse occidentale a catalogué le film de « nanar » en voyant la bande annonce ainsi que la fin du film (qui a énormément buzzé sur Youtube). Ce point de vue est compréhensible, sachant que le film s’adresse uniquement à un public de fans indiens et on y retrouve donc des séquences irréalistes en terme d’action et d’effets spéciaux. Mais il serait dommage de résumer Endhiran uniquement à ses extraits sur Youtube. Endhiran a le mérite d’être le premier film de science fiction en Inde avec un budget conséquent. Il impose un genre nouveau dans ce pays, la science-fiction, et un nouveau standard en terme d’effets spéciaux pour les films indiens futurs. Cela ouvre une vrai perspective pour l’Inde qui se rapproche petit à petit des normes de qualité visuelle d’Hollywood pour conquérir davantage le marché occidental.
Merci à Jean B. qui m'a soumis cette critique.
La conclusion de David Q. à propos du Film : Endhiran
Un film à découvrir pour les fans de science fiction, ne serait-ce que pour avoir la vision indienne des questions de robotique et pour pouvoir contempler la magnifique plastique de Aishwarya !
On a aimé
- Le couple d'acteurs
- Premier film de SF indien
- Les animatronics
- La bande originale
On a moins bien aimé
- Qualité des effets spéciaux pas toujours à la hauteur des ambitions
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