Critique The Silent House [2011]

Présenté en sélection officielle au festival du film fantastique de Gérardmer, La Casa Muda (The Silent House) a attiré les spectateurs par son aspect technique. En effet, le film de Gustavo Hernandez est intégralement réalisé en un plan séquence de 86 minutes. Même si le phénomène n’est pas vraiment nouveau (Alfred Hitchcock avec La Corde en 1948 et Russkiy Kovcheg avec L’Arche Russe en 2002), cette prouesse technique attire toujours notre curiosité.

« Laura et son père Wilson s’installent dans une maison de campagne pour la rénover avant sa mise en vente. Ils y passent la nuit et décident de commencer les travaux le lendemain matin. Tout se passe bien jusqu’à ce que Laura entende un bruit venant de l’extérieur qui devient de plus en plus fort au dernier étage de la maison… »

Encore une fois nous avons le droit à l’éternelle « basée sur une histoire vraie », une histoire qui se serait déroulée dans les années 40 dans un village uruguayen. Admettons. Mais qu’est-ce que cela apporte au métrage ? Pas grand chose tant le scénario est saugrenu. Et cela commence avec l’arrivée des protagonistes dans la maison. Qui peut bien avoir l’idée de retaper une baraque en y passant la nuit ?  Ensuite, sans trop en dire, évoquons simplement le twist final qui créait tout plein d’incohérence au niveau de l’histoire, et ce dès la disparition du père. En revanche, il est certain que la fin nous surprend tant le script est décousu. Là encore, difficile d’en dire plus à ce sujet sans spoiler…

Même si l’ambiance s’avère quelque peu angoissante en raison du silence et de l’obscurité qui règne dans cette vieille maison, La Casa Muda est soporifique tant il ne s’y passe rien. L’héroïne passe d’une pièce à une autre, à la recherche de la provenance d’un bruit qu’elle ira même jusqu’à vérifier s’il ne se trouve pas dans un tiroir. Ainsi, on crie au supplice lorsque Laura fini par arriver à sortir de la maison mais y retourne faute de mieux.

Seul aspect positif du film : l’utilisation des plans séquences. Oui, il s’agit bien de plan séquence au pluriel, même si les coupes s’avèrent discrètes. Si ce type de réalisation est peut-être la cause des longueurs tout au long du film, il parvient à créer cette ambiance décrite ci dessus. De plus, il est intéressant de voir comment le réalisateur est parvenu à utiliser cette technique du plan séquence en alternant un point de vue à la troisième personne et un autre, sorte de caméra témoin qui aurait pu immerger toutefois un peu plus le spectateur si le scénario l’avait permis.

En revanche, le jeu d’acteur de Florencia Colucci est difficilement critiquable. Elle tente de sauver le film à elle seule par une interprétation à fleur de peau. Sur ce point, le travail de direction d’acteurs de Gustavo Hernández s’avère réussi car diriger un acteur dans un plan séquence, c’est à dire pour l’acteur ne pas commettre d’erreur tout au long de la prise, est une tâche extrêmement difficile à laquelle l’interprète féminin s’est brillamment illustrée.