Critique Destination ténèbres [2011]
Avis critique rédigé par Manu B. le jeudi 31 mars 2011 à 14h10
Croisière avec escale
"La seule chose dont je me souviens, c'est que j'ai vu quelque chose d'extraordinaire le matin du jour où je suis mort.
J'avais accompagné l'équipe à bord du Module d'atterrissage à six heures, alors que le soleil du système projetait un délicat éclat lavande sur le sol de la vallée..."
Moineau vient d'avoir un accident assez grave sur la planète Sethi IV. Emmené d'urgence dans l'infirmerie du vaisseau L'Astron, les soins prodigués lui permettent de récupérer de ce traumatisme. Le seul problème, c'est qu'il ne se souvient de rien avant sa chute. Rien, pas même son nom. Le sort s'acharne lorsqu'une nuit, alors qu'il est toujours en convalescence, on essaie de le tuer. Tentative vaine.
Comme une nouvelle naissance, il réapprend à vivre dans ce vaisseau qui est son foyer depuis toujours; pour lui et les trois cents autres passagers à bord. L'Astron voyage entre les étoiles depuis plus de deux mille ans pour trouver la vie sur une exoplanète, mission remplie par son capitaine avec zèle, qui a bénéficié d'un allongement considérable de la vie. Il découvre aussi que les faux semblants, les complots et les secrets sont légion à bord du vaisseau...
Frank M. Robinson est assez peu connu en France. En dehors de ce roman, publié aux éd. Denoël coll. Lunes d'encre, on ne lui connaît qu'un seul autre roman traduit chez nous, The power (dont les éditions françaises sont le pouvoir ou la guerre des cerveaux), qui a été adapté sur grand écran sous le nom de La guerre des cerveaux. Il a écrit un peu plus d'une douzaine de romans. Destination ténèbres a été publié en 1991 et aborde des thèmes atemporels.
Tout commence avec une amnésie. C'est une manière assez habile pour introduire le contexte dans lequel se déroule l'histoire de Moineau. Habile mais pas artificielle puisque l'amnésie a un sens dans le roman.
Nous voici plongés dans les entrailles de l'Astron, un vaisseau a priori flambant neuf, mais qui s'avère en fait une antique machine rafistolée, dès qu'on dépasse le cadre illusoire. Illusoires, ce sont aussi les relations que l'on prête au narrateur (Moineau, donc), qui, n'ayant plus de mémoire, doit s'accomoder de ce qu'on lui raconte sur son passé.
Difficile aussi de se sentir bien dans sa peau quand on est, à dix sept ans, sur le point de devenir un homme. Tous les sentiments sont souvent exacerbés.
L'Astron est un microcosme, un village de trois cents âmes dans lequel on retrouve des hommes et des femmes de tous âges, de toutes tendances, de tous caractères. On est de plus en vase clôs. C'est tout cela qu'étudie Frank M. Robinson, à tous les niveaux.
Enfin, le dernier point que soulève l'auteur avec beaucoup d'accuité, c'est la question de la vie dans l'univers, en dehors de la Terre. Le doute à ce propos soulève des interrogations au sein de l'équipage, avec ceux qui y croient et les autres. Au delà du paradoxe de Fermi (auquel l'écrvain répond en fin de compte), de l'équation de Drake, penser que la vie existe quelque part ailleurs relève tout aussi bien de la croyance, de la Foi.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Destination ténèbres [2011]
Avec Destination ténèbres, le lecteur est transporté dans un futur étroit, oppressant et illusoire. Un beau et intéressant roman qui soulève de nombreuses questions.
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