Critique Fugitifs #1 [2011]

Avis critique rédigé par Richard B. le samedi 25 juin 2011 à 10h45

Yerzakh rentre en scène!

À la fin de la première moitié du Xxe siècle, à Baïkonour, ville du Kazakhstan administrée par la Russie, le jeune Yerzhan rencontre une étrange femme qui était, il y a encore peu, incarcéré par le gouvernement en place. Bien qu’il ne la connaisse pas, le jeune Kazakh lui apporte son aide. Dès lors, ils vont être traqués sans répit.

Lorsque débute une histoire dont il faudra attendre plusieurs tomes avant de voir se compléter l'intrigue, il n'est jamais aisé d’exprimer une opinion. En même temps, aujourd'hui, un tome de 48 pages ne coûte pas loin de 14 euros, il y a donc là un véritable enjeu pour le consommateur à parier sur un nouveau titre plutôt qu'une série qu'il connait bien et qu'il apprécie déjà. De la même manière, pour l'éditeur, lancer un nouveau titre est un véritable pari, dans la mesure où même si celui-ci ne trouve pas son public, il devra -du moins devrait – tout de même livrer une conclusion. Yerzhan arrive sur le marché avec cette problématique, hormis le fait qu'il présente un avantage : ni le scénariste, ni le dessinateur, n’en sont à leur premier titre. Ces derniers sont même déjà riches d'une certaine expérience en la matière.

Yerzhan tome 1

Régis Hautière, le scénariste, a donc déjà signé un certain nombre d'albums et, cela, un peu chez tous les éditeurs. Il en est de même pour le dessinateur, EFA, qui collabore cependant pour la première fois avec les éditions Delcourt. Du côté scénaristique, Régis Hautière pause des bases politiques, humaines, religieuses et fantastiques (sans quoi on ne parlerait pas de ce titre ici). Le côté « fantastique » n'est pas ici le plus passionnant dans la mesure où l'on pense quelque peu aux mangas, particulièrement à Akira, avec cette histoire de jeunes gens qui essaient d'échapper aux autorités pour protéger l'un des leurs qui possède un pouvoir destructeur. Non, l'attrait principal de ce que nous conte Régis Hautière se situe dans les autres thématiques de l'album - qui dépeignent une sorte de mal-être d'un peuple Kazakh – qui sont suffisamment détaillées pour sembler véridiques. Les personnages sont construits de manière plutôt complexe, tout comme le contexte. Les questions auxquelles Régis Hautière ne nous répond pas encore se situent vers où il veut vraiment nous amener (logique?) L'élément fantastique va-t-il apporter réellement un plus à cette course poursuite ? Jouer sur des thématiques aussi délicates que la religion et la politique conduit l'auteur à faire de sa série bien plus qu'un simple divertissement, et c'est du coup là-dessus qu'il est attendu le plus. Ce premier tome se montre ambitieux, reste à savoir si ces ambitions seront conduites à terme.

Visuellement, EFA signe un album non consensuel et démontre de la personnalité. Son trait est une sorte de mélange de diverses influences, parfois proche du manga, mais aussi de la bande dessinée européenne. Tout en étant très réaliste on peut y déceler un côté légèrement cartoon. Efficace et lisible, peut-être a-t-il tendance parfois à trop jouer des hachures de traits pour exprimer l'action ou encore ces personnages manquent-ils de temps à autre un peu de souplesse.

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Fugitifs #1 [2011]

Auteur Richard B.
70

Yerzhan est un premier album plutôt très intéressant, mais il faudra attendre un peu avant de décider de sa véritable valeur. Ambitieux, exploitant une multitude de thématiques, cette nouvelle série peut se montrer par la suite autant très intéressant que décevante. Les bases sont tout de même assez solides pour qu'on fasse confiance au scénariste et à son dessinateur. Mais des thématiques aussi délicates ne pardonnent pas, soit on les conduit intelligemment jusqu'au bout, soit on se plante.

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