Critique Bloodlust Zombies
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 9 juillet 2011 à 16h45
Zombies et nichons
Au cœur d’un laboratoire de recherche militaire, on se congratule. Les différentes expérimentations portant sur un sérum augmentant l’agressivité et la force du sujet ont porté leurs fruits. Le haut commandement étant satisfait, on sabre le champagne, on se félicite, on se permet même quelques parties de jambes en l’air avec la jolie assistante… et on en oublie toute prudence ! Un geste maladroit dans le labo, et voilà que l’un des scientifiques se transforme en zombies assoiffé de sang et terriblement contagieux. Le système de sécurité met alors tout le quartier en isolement. Pour s’en sortir, les occupants ne pourront donc compter que sur eux-mêmes.
Dés les premières minutes de métrage (un pré-générique de mise en situation), force est de reconnaître que Dan Lantz (qui réalise là son premier long métrage) connaît ses classiques. On reconnaît dans Bloodlust Zombies l’influence de quelques modèles du genre, avec Resident evil et Le Jour des morts-vivants, bien entendu, mais surtout Contact Mortel, véritable mesure étalon dés que l’on parle de huis clos et de zombies. Conséquence inévitable : véritable copier coller de diverses composantes des films précités, le travail du jeune cinéaste ne brille guère par l’originalité de son sujet, et encore moins par les éléments mis en scène. Par contre, pour ce qui est du ton de traitement, Dan Lantz a opté pour celui de l’humour… sans toutefois arriver à se décider sur le style.
Bloodlust Zombies se hasarde donc parfois du coté de l’humour noir à la Retour des morts-vivants, erre de temps à autre dans le comique à la Shaun of the Dead, avant de tenter l’expérience, encore plus délicate, de l’humour dialogué façon Quentin Tarentino. Malheureusement pour nous, cela ne fonctionne pratiquement jamais. Seul l’humour de situation (assez gras, il faut bien l’admettre) nous montrant des scènes grivoises un peu décalées, et quelques gags cartoon sont efficaces. Mais ces passages sont nettement moins fréquents que les longues séquences de dialogue aux propos insipides (voire crétins) qui plombent le rythme d’un métrage déjà bien peu trépidant (la séquence de discussion entre le vigile et la scientifique à la jambe plâtrée est terriblement chiante… et très longue).
L’humour ne fonctionnant pas, reste le visuel. En fait, Bloodlust Zombies est un spectacle qui satisfera plus les amateurs de nichons que les fans de gore. On a même carrément la sensation que Dan Lantz, conscient de la faiblesse graphique de son film, a cherché à compenser ce fait par une répétition de plans sur des poitrines dénudées (sans que l’on arrive, parfois, à comprendre les circonstances qui ont amené le personnage à se retrouver les nichons à l’air). Remarquez, avec le nom de la pornstar Alexis Texas en tête d’affiche, l’on n’en attendait pas moins. Une fois ou deux, en jouant sur un personnage masculin un brin obsédé, ce coté coquin occasionne un passage amusant, d’autant que le comédien, dans le registre du crétin salace, en fait des tonnes. C’est déjà ça de pris. Les effets spéciaux, eux, se réduisent au strict minimum. Comme la plupart des agressions se déroulent hors cadre, les rares plans démonstratifs portent essentiellement sur des situations post-mortem. Mais, même là, le rendu est rudimentaire : un comédien maculé de sang, et un tuyau masqué simulant une artère crachant de l’hémoglobine.
Par contre, Dan Lantz ne s’en sort pas trop mal derrière la caméra. Avec de faibles moyens, il parvient à nous offrir un spectacle à la fois lisible, dynamique et plutôt bien photographié. Le cinéaste joue avec pertinence des variations de valeurs de cadre dans les prises de vue, faisant que le rendu ne verse jamais dans le cinéma Z. Il est simplement dommage qu’il n’est pas réussi à insuffler plus de rythme à l’ensemble, son métrage alternant entre des séquences sympas et d’autres vraiment ennuyantes. Le film aurait vraiment gagné en intérêt en voyant quelques unes de ses séquences souffrir un peu plus du passage dans la salle de montage. Sur certains, force est de dire que Dan Lantz a manqué de clairvoyance.
Pour ce qui est de l’interprétation, le casting met en avant Alexis Texas, mondialement connue dans le milieu du hard pour la rondeur de ses fesses. Dans ces conditions, inutile, de vous préciser la hauteur du potentiel dramatique du reste de la distribution (belle brochette d’inconnus). Pourtant, il serait vraiment injuste de dire que le niveau d’interprétation est mauvais. Tout d’abord, sachez qu’Alexis Texas ne s’en sort pas trop mal, et cela en n’utilisant (presque) jamais ses armes anatomiques. Plutôt discrète en début de métrage, elle prend l’intrigue à son compte la dernière demi-heure, qui est finalement la plus nerveuse et la plus intéressante. On retient aussi les performances honorables de Janice Marie, qui s’inspire de Sigourney Weaver pour interpréter une scientifique volontaire, et d'Adam Danoff, plutôt drôle dans le rôle du scientifique obsédé.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Bloodlust Zombies
Victime d’un humour souvent foireux, d’une intrigue sans surprise et de séquences dialoguées terriblement ennuyeuses, Bloodlust Zombies est un spectacle médiocre qui n’est intéressant que par intermittence. Dans ces moments réussis, Don Lantz laisse apparaître un belle application et quelques aptitudes techniques, malheureusement bridées par des moyens limités.
On a aimé
- Quelques séquences amusantes
- Une réalisation correcte
- La dernière demi-heure
On a moins bien aimé
- Un scénario sans surprise
- Des séquences ennuyeuses
- Des effets spéciaux rudimentaires
- Un humour souvent foireux
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