Critique Le souffle du Wendigo #5 [2008]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 24 septembre 2011 à 15h29
Gueules cassées, poilus et démons indiens
France, juillet 1917. L’enfer des tranchées. Deux unités ennemies qui se font face depuis des mois voient chaque nuit leurs effectifs mystérieusement diminuer. Les officiers pensent à des désertions en nombre quand ils retrouvent des traces d’agressions sauvages. Oubliant temporairement leur haine, allemands et français décident de s’allier pour faire la lumière sur ce mystère. Une patrouille hétéroclite, composée de trois soldats allemands, trois soldats français et un américain d’origine amérindienne, quittent les tranchées et remontent une piste sanglante qui va les mener à une horrible révélation…
Plus que de nombreux autres conflits, la première guerre mondiale a inspiré les auteurs de récits horrifiques. Et pour cause, avec la souffrance des hommes dans ses tranchées insalubres, les horribles conséquences des armes chimiques, les assauts d’infanterie tournant en vaines boucheries, le front ouest se pose comme le terrain de jeu privilégié du Diable. Autant d’éléments, naturellement horribles, qui se révèlent utiles pour la mise en place d’une ambiance propice au développement d’une histoire fantastique et effrayante. Aussi, comme de nombreux autres scénaristes avant lui, Mathieu Missoffe, récupère les différents matériaux de ce terrifiant environnement pour y installer son intrigue.
Le souffle du Wendigo mêle l’atmosphère macabre de la première guerre mondiale et le folklore amérindien. Pour coller aux thème général de cette collection, Mathieu Missoffe introduit le fait, de manière un peu forcée, il faut bien l’admettre, que la malédiction du Wendigo puise ses origines dans le Corpus Hermeticum, ouvrage maudit amené aux Amériques par des explorateurs vikings. Arrive alors dans une tribu du peuple Cree un européen, Vivien. Initié aux secrets des anciens, l’ancien trappeur va succomber aux tentations du Wendigo et, métamorphosé en une créature maléfique, va traverser les siècles pour trouver sur les champs de bataille de la première guerre mondiale le sang nécessaire à sa survie.
Mathieu Missoffe nous offre ici un récit bien tendu, riche en évènements spectaculaires, comme lorsque la patrouille pénètre dans un village à la population pervertie par le Wendigo. Délaissant le développement des personnages (aucun d’entre eux n’est réellement attachant), le scénariste préfère se consacrer à l’entretien d’une atmosphère générale malsaine. Il réussit grandement son entreprise grâce au soutien de Charlie Adlard, le créateur de Walking Dead, qui, grâce à un trait d’une grande efficacité, une violence graphique justifiée et de pertinents jeux d’ombres (qui doivent aussi beaucoup à la mise en couleur de Mambba), parvient à générer une ambiance glauque et oppressante.
La conclusion de Nicolas L. à propos de la Bande Dessinée : Le souffle du Wendigo #5 [2008]
Bien soutenu par le trait efficace du créateur de Walking Dead, Mathieu Missoffe nous propose ici une intéressante histoire fantastique. L’aspect macabre et l’ambiance viscérale de l’ensemble nous font oublier l’absence de personnages vraiment intéressants et un scénario faussement original. Un récit d’horreur de qualité.
On a aimé
- Macabre, horrible et viscéral
- Un scénario bien ficelé
- Un trait efficace
On a moins bien aimé
- Des personnages peu accrocheurs
- Une intrigue peu surprenante
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