Critique Ca s'affiche mal ! : Le meilleur du pire des affiches de cinéma du monde, Le Ghana [2011]
Avis critique rédigé par Richard B. le mercredi 2 novembre 2011 à 10h21
Coco, dessine-moi un JPP.
Si, en France, le terme "cinéma de genre" signifie quelque chose pour toute une génération - voire même deux ou trois —, c'est bien parce que des p'tits gars comme Alain Schlockoff et Jean-Pierre Putters nous ont savamment instruits. Le premier incarnait la voix de la sagesse et abordait le fantastique par son côté formel et passionnel, l'autre était le "vilain canard" et écrivait sur ce cinéma avec tout autant de passion, n'hésitant pas cependant à jouer avec les jeux de mots et l'humour. Jean-Pierre Putters fut donc le fondateur de l'immense bible "Mad Movies". Par la suite, on lui devra aussi trois ouvrages complètement indispensables et obligatoires à toute bonne bibliothèque avec la série des "Ze craignos monsters".
"Ça l'affiche mal !" est donc le petit dernier du maître. Autant dire que nous attendions l'ouvrage avec une très grande impatience. Une attente récompensée, ce dernier étant de toute évidence un plaisir pour les yeux et une véritable récréation même s'il faut avouer - comme nous l'expliquerons ci-dessous - qu'on ne retrouve pas intégralement le plaisir de lecture et de découverte que nous avions pu avoir avec les fameux "Ze craignos monsters".
Il était une fois JPP.
Durant les 28 premières pages de lecture, Jean-Pierre Putters nous surprend à travers un prologue autobiographique très personnel, véritable confidence à ses lecteurs sur ce qui l'a amené à écrire sur le cinéma. Si, de toute évidence, cette introduction peut paraître hors sujet en rapport à la thématique, qui se veut traiter des affiches originaires du Ghana, elle nous passionne par ce véritable message d'amour" voué au cinéma de quartier, désormais disparu, qui, à travers les lignes du journaliste, nous amène à regretter cette période. Dans cette introduction, Jean-Pierre Putters nous parait sous un aspect plus intime, et il nous explique de manière passionnelle - mais avec toujours beaucoup d'humour - ce qu’il peut y avoir de magique à découvrir un film pouvant influencer un petit garçon qui eut, au premier abord, une vie assez difficile. Grâce - en partie - à cette magie, qui le guida dans la direction que nous connaissons aujourd'hui, J.P. Putters surmonta tous les problèmes qui se posèrent à lui.
Le Ghana, ça l'affiche mal !
Après ce prologue, et un joli message d'amitié écrit par son collaborateur Metalunien Fabrice Lambot, Jean-Pierre Putters nous amène à faire la connaissance de Coco, pauvre artiste ghanéen, mal tombé sur un patron quelque peu radin. C’est cet employeur qui lui demandera, de manière régulière, d'illustrer diverses productions cinématographiques pour la plupart américaines. Nous offrant de manière cocasse quelques échanges de dialogues entre le patron et son artiste, Jean-Pierre Putters nous dévoile ainsi en parallèle des affiches souvent involontairement drôles dénaturant l'anatomie des plus grandes stars telles Norris, Van Damme, Stallone ou encore ce bon vieux Schwarzenegger. Le choix d'identifier les divers artistes ghanéens au singulier par "Coco" est aussi une belle manière de glisser le fait que ces derniers ne signent jamais leurs oeuvres.
« Alors Patron, comment vous trouvez qu’il rôde mon warrior ?
Et ce beau bleu profond, non,
c’est bien simple, on dirait Hulk en colère » !
… « A fond la caisse oui. Tiens justement,
t’as déjà entendu parler d’un certain Mad Max, Coco » ?
Si les dessins paraissent maladroits et nous amènent à en rire, il n'en reste pas moins que l'on peut-être interpellé par cette sorte de "patte artistique" montrant une approche très culturelle de ces films cherchant pourtant à imposer leurs propres cultures. Alors qu'aujourd'hui toutes les affiches viennent à se ressembler et se démarquent de moins en moins d'un pays à un autre, découvrir une telle approche nous rappelle, qu'à une époque pas si lointaine, chaque contrée était libre de créer son affiche, ce qui avait de quoi ravir tout cinéphile et collectionneur digne de ce nom. Sur pas loin de 150 pages nous pourrons découvrir l'affiche des monstres de la mer avec l'acteur Jean-Pierre Putters (décidément, il nous cache des choses le JPP), un Predator 2 qui à des allures de Klingons, ou encore un diable rouge à écaille s'illustrant dans Evil Dead. Une façon donc de s'amuser à redécouvrir quotidiennement ces pages, seul ou en compagnie.
Pourtant, malgré le plaisir immense que procure cette aventure ghanéenne on pourra regretter l'arrivée de quelques pages polonaises, contrastant avec le reste et paraissant n'avoir pas trop leur place (même si pas dénuées d'un certain intérêt), ou encore on pourra aussi regretter que le brillant Jean-Pierre Putters n'en profite pas pour faire écho aux périodes ou il aurait découvert ces fameux films illustrés (ce qui aurait permis de créer un lien avec sa si brillante introduction).
La conclusion de Richard B. à propos du Livre : Ca s'affiche mal ! : Le meilleur du pire des affiches de cinéma du monde, Le Ghana [2011]
Après la série des Ze craignos monsters , et 101 monstres ringards, Jean-Pierre Putters revient dans nos librairies avec un "ça l'affiche mal !" réservé en bonne partie aux oeuvres ghanéennes. Si l’on atteint pas la délectation ultime qu'avait procuré la découverte de Ze craignos monsters, le résultat reste une très belle réussite, l'ouvrage se dévorant de bout en bout dans la bonne humeur. En gros le livre idéal à offrir ou à s'offrir.
On a aimé
- Une introduction très personnelle.
- Un grand nombre d'images.
- Des dialogues savoureux.
On a moins bien aimé
- Quelques digressions.
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