Critique The Darkness #1 [2007]

Avis critique rédigé par Bastien L. le lundi 13 février 2012 à 18h09

Come, embrace the Darkness !

The Darkness est une œuvre bénéficiant d'une bonne réputation dans le monde du comics anglo-saxon. Elle met habilement en scène une ambiance sombre où se croisent mafieux italo-américains et créatures démoniaques, sur fond de guerres des gangs et de vendetta sanglantes. Un univers original qui réussit à transparaître dans ce jeu fortement sympathique, développé par les suédois de Starbreeze Studios (créateurs du très bon Escape from Butcher Bay, adapté de l'univers de Pitch Black). En passant de Riddick à Jackie Estacado, le studio continue donc son exploration des ténèbres au travers de ce personnage aussi calme que violent.

Et pourtant, Jackie a de quoi s'énerver ! Cet homme de main va en effet mourir le soir de ses 21 ans, à cause de son oncle adoptif suite à une mission qui tourne mal. Mais Jackie va néanmoins recevoir l'aide d'un drôle d'allié, une sombre entité appelée le Darkness qui va s'incarner dans son corps. Même si les intentions du Darkness sont assez troubles, ce parasite va tout de même permettre au jeune homme de se défaire de ses ennemis. Mais sa vengeance va entraîner la mort de  de sa peite-amie, Jenny. Le début du jeu se termine ainsi sur le suicide de Jackie, mort de chagrin. Mais le Darkness décide de la mort ou non de son hôte. Ainsi, Jackie va se retrouver (comme dans l'histoire originale) dans l'Outremonde, sorte de version infernale de la première guerre mondiale où les combattants s'affrontent pour l'éternité. C'est donc entre ce lieu et New York que Jackie va préparer sa vengeance, et tenter de prendre le contrôle du Darkness.


Le jeu, édité par 2K Games, nous plonge donc dans un univers violent et sombre, parfaitement contrasté par le calme apparent de son protagoniste principal, froid et méthodique face aux hordes d'ennemis. Le héros s'énerve en effet très peu (malgré les hectolitres de sang qu'il laisse derrière son passage.), cette rage se retrouvant plutôt du côté du Darkness, qui n'hésite pas à intervenir pour manifester sa folie ou son plaisir de tuer. Le scénario et l'ambiance sont donc deux points forts du jeu, d'abord grâce à une histoire, certes classique dans son traitement mais pleine de surprises dans son déroulé (fait assez rare dans le jeu vidéo), avec de belles montées en puissance. La narration est maîtrisée de bout en bout, à l'instar de la première demi-heure du jeu et de son générique incrusté (un bijou de mise en bouche d'un univers attachant).

L'histoire laisse de plus beaucoup de place à l'humour, un humour bien noir dont les délires sanguinaires du Darkness sont la preuve. Se balader dans les différents lieux du jeu permet de surprendre des conversations plutôt amusantes, cela démontrant à quel point l'équipe de Starbreeze s'est relevée généreuse lors de la production. The Darkness est donc un jeu qui se laisse vraiment découvrir et récompense les joueurs les plus curieux ; par exemple, de nombreuses quêtes annexes permettent de débloquer des numéros de téléphones pour la multitude de cabines, les composer permet de débloquer des bonus comme des images, vidéos et comics. Néanmoins, si le scénario est excellent, il souffre quand même d'un sacré point faible : le fait que Jackie soit contrôlé par une entité démoniaque et se trimballe avec deux tentacules à ses côté ne semble pas effrayer et dérouter ses ennemis plus que ça (même chose du côté de Jackie qui ne va s'interroger sur cette créature au bout de quelques moments comme si de rien n'était).

Les développeurs ont donc vraiment porté un soin particulier à l'écriture, et ce même si certains passages sont volontairement plats et monotones. Les dialogues, notamment, nous servent des partitions de haut-vol pour illustrer le milieu de la pègre (dialogues qu'on peut mettre au niveau de titres comme les Max Payne et autres GTA). Par ailleurs, The Darkness doit beaucoup à son excellent casting vocal, avec la bonne idée qu'a eu l'éditeur français de garder les voix originales sous-titrées de Kirk Acevedo (Oz, Fringe) et Mike Patton (chanteur de Faith no More notamment). Les deux approches différentes des doubleurs (respectivement Jackie et The Darkness) se mélangent parfaitement aux autres personnages, faisant qu'on est vraiment happé par cette histoire.


Au niveau du gameplay, ce n'est pas la même histoire. L'intérêt principal du titre est donc bien sur l'entité démoniaque et ses pouvoirs. Le fait de pouvoir contrôler un de ses tentacules pour se faufiler entre les rangs ennemis pour les bouffer est assez jouissif, de même qu'une tentacule les embrochant ou encore un trou noir les aspirant jusqu'à que mort s'en suive. Et c'est là l'originalité du jeu : il inverse les règles du survival-horror. Au lieu d'avoir un homme normal contre des hordes de monstres, on contrôle un monstre contre des hordes d'hommes normaux. On est bien sur accompagné de gros calibres pouvant suppléer nos pouvoirs, qui ont toujours besoin d'obscurité pour apparaître et fonctionner à pleine puissance. Autres alliés dans notre camp, on peut également invoquer des Darklings, sortes de petits gnomes démoniaques divisés en quatre catégories : ceux qui rentrent dedans, ceux armés de mitraillettes, les kamikazes et ceux chargés de faire régner l'obscurité. Ces personnages efficaces participent aussi à l'humour noir du titre avec leurs délires anticommunistes ou encore leurs méthodes pour dessouder les ennemis. Il y a donc de quoi faire pour s'amuser, mais le gameplay reste tout de même perfectible : les Darklings sont parfois bloqués, la tentacule n'est pas toujours au top au niveau du contrôle, on se fait souvent tuer à cause de la lourdeur de la démarche de Jackie, la régénération de la barre de vie n'est pas au point et l'IA des ennemis n'est vraiment pas ce qu'on a vu de mieux (même pour 2007).

On sent que le studio n'a pas pu aller au bout de ses idées avec cette jouabilité manquant de calibrage, ainsi qu'une animation sur les pouvoirs qui auraient pu aller plus loin en terme de possibilité. Cela se vérifie au niveau des cinématiques qui sont un peu plus gores que les exécutions déjà bien gratinées du jeu. Le moteur du jeu permet quelques effets plutôt réussis sur les cadavres ennemis, qui sont bien mis en avant par les graphismes plus que corrects. Même s'ils ont un peu vieillis, ils participent grandement à l'ambiance sombre du jeu, le New-York froid contrastant bien avec l'apocalyptique Outremonde. De plus, sans être d'une beauté classique, quelques lieux comme les stations de métro offrent un charme fou au titre. C'est donc un plaisir de parcourir ce monde laissant une certaine liberté au joueur avec différents chemins, la possibilité de prendre son temps, de faire quelques quêtes annexes... La durée de vie atteint par conséquent une dizaine d'heures, ce qui est plus que convenable pour un FPS. En revanche, le mode multijoueur est vide au moment où ses lignes sont écrites.

 

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : The Darkness #1 [2007]

Auteur Bastien L.
77

The Darkness est véritablement un jeu à part qui réussi le pari de son ambition au niveau de l'histoire et de l'ambiance. La vengeance sombre de Jackie Estacado nous tient en haleine pendant une longue campagne. C'est plus au niveau de la jouabilité que le titre se révèle perfectible, même si les quelques défauts ne gênent en rien le plaisir que l'on a à incarner un tueur sans pitié. Une expérience forte où se même habilement gore et humour noir avec une narration exemplaire. Tous les amateurs de FPS un peu différents doivent se pencher sur ce titre.

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