Critique Horny House of Horror
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 20 mars 2012 à 20h25
Bordello of Blood
Polissonnerie gore réalisée avec une poignée de yens, Horny House of Horror nous raconte l'histoire de trois jeunes hommes rentrant d’une partie de baseball qui, pour fêter dignement l'enterrement de vie de garçon de l’un d’entre eux (le puceau de la bande), s'aventurent dans le Shogun, un «salon de massage» réunissant de manière étonnante deux qualités: des prix très attractifs et des hôtesses très attrayantes. Un truc louche, quoi... Mais bon, imbibés de saké, séduits par les sirènes (qui lâchent des caisses en place et lieu de chants mélodieux) de ce séduisant lupanar, le trio tombe dans le panneau et se jette, tous têtes baissées et queues dressées, dans le piège. Par contre, le spectateur, lui, sait pertinemment ce qui se cache sous ces aspects aguicheurs. Il en a pris connaissance lors d'une sanglante mise en bouche (si j'ose dire), quand un client se voit soudainement privé de ses attributs masculins par une geisha en grand appétit.
Sachant ce qui attend nos amis ébréchés, l'on rigole donc par avance de leurs futures mésaventures, que l'on imagine aussi salaces que sanglantes. Et autant dire que l'on ne sera pas déçu. Après avoir choisi leur hôtesses via une hilarante séance de casting (une sorte de glory hole fessier), les trois crétins se séparent pour se rendre en des lieux plus intimes et entamer leurs cochonneries avec l'élu de leur b..., euh, cœur. Commence alors un véritable festival comico-erotico-gore comme le sait si bien le concocter ce fou de Jun Tsugita, trublion élevé sur l'influence des boss de Sushi Typhoon et auteur, entre autres, du sympathique scénario de Mutant Girls Squad (d'ailleurs, j'attend avec impatience de voir son Zombie Ass: Toilet of the Dead). Vagina dentata en acier, katana castrateur, pénis en sushi, tout un déballage d'émasculations sauvages, accompagnées de petites digressions (énucléations et éviscérations diverses), apte à faire se tortiller sur son siège le plus impassible des spectateurs masculins. Un véritable festival de mauvais gout, de délires potaches, d’explosions gore et de passages obscènes, supervisés par le maitre du genre, Yoshihiro Nishimura, et bien mis en avant par la roublarde mise en scène de Jun Tsugita, qui parvient sans trop de mal à contourner les barrières de la censure pour nous offrir le spectacle le plus craspec possible.
Bon, à coté de cela, il faut bien admettre que le scénario est aussi stupide que minimaliste (il se résume à un pitch), qu’artistiquement, l’œuvre ne vaut pas tripette, que l’humour est gras, et même scato (cf. les geishas péteuses... la grande classe) et que les comédiens surjouent comme dans des gamins dans un spectacle de fin d’année. Bref, Horny House of Horror est juste une grosse blague grivoise et gore, une transposition nippone d’humour paillard et de blagues de salle de garde destinée à un public qui sait exactement à quel type de spectacle il va avoir affaire - et qui est déjà conquis d’avance. Quand aux nombreux effets spéciaux, ils se situent dans le même registre que pour les productions du team Sushi Typhoon (même si ce film n’en fait pas partie), ils séduisent plus pour leurs aspects inventifs, craspecs et déjantés que pour leurs qualités intrinsèques. Yoshihiro Nishimura fait encore très fort.
Comme tout bon pinku digne de ce nom, Horny House of Horror exploite autant que possible le charme de ses comédiennes. C’est d’autant plus intéressant que, pour l’occasion, Jun Tsugita a fait appel à ce qui se fait actuellement de mieux dans le milieu du J.A.V. (Japanese Adult Video). La pétillante Asami, la sublime (que dis-je? Divine!) Saori Hara et la féline Mint Suzuki - moins connue que ses consœurs mais tout aussi mignonne - nous régalent donc les sens avec leur superbe plastique, leur esprit jovial et leur attitude coquine avant de nous refroidir via leurs exactions hystériques et sanguinaires et leurs penchants sadiques.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Horny House of Horror
Horny House of Horror est un modeste pinku qui mêle à ses aspects érotiques des éléments potaches et horrifiques, un peu comme si Max Pecas, Les Charlots et Herschell Gordon Lewis s’étaient donnés rendez-vous dans un bordel japonais, sans script et avec une seule caméra. Les amateurs de déconnades grivoises et d’explosions gore seront ravis - le film leur ait vraiment destinés - d’autant plus que le trio de comédiennes est absolument charmant. Me faut-il préciser que je me suis bien marré?
On a aimé
- Un esprit potache bien assumé
- Des effets gore inventifs
- Une démesure grand guignol et vulgaire
- Des actrices superbes
On a moins bien aimé
- Pas de scénario
- Une réalisation minimaliste
- Des comédiens peu convaincants
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