Critique Big Tits Zombie
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 14 avril 2012 à 15h23
Japanese Strippers, Hungry Undead and… DragonPussy !
Les temps sont durs pour Ginko, Maria, Nene et Darna, un charmant quartet de stripteaseuses. Leur spectacle, pourtant bien émoustillant, ne semble plus beaucoup attirer l’attention des males du coin. Le dernier spectacle de ces jolies jeunes femmes s’est d’ailleurs déroulé devant un parterre quasiment vide. Alors, forcément, dans le placard à balais exigu qui leur sert de loge, elles gambergent. Certaines prennent la situation avec fatalité, comme la gothique Ginko, d’autres laissent ressortir leurs mauvais penchants, comme Maria, la lolita qui prend son plaisir dans la scarification. Bon, pour nous, l’intérêt, c’est qu’elles sont toutes en sous-vêtements et qu’elles sont vraiment très mignonnes.
Le ciel semble cependant se dégager un peu pour eux quand leur manager (un mec vachement louche en tenue de cowboy, qui ne quitte jamais son long-manteau, même quand il est assis derrière son bureau) leur propose une petite tournée, non pas une virée aux USA, comme le laissait entendre le synopsis de l’éditeur, mais plus modestement dans un quartier de la banlieue de Tokyo, pour quelques spectacles privés. Un nouveau contrat qui correspond à l’arrivée de Lena, superbe jeune femme dont la panoplie nous laisse penser qu’elle est une fan absolue d’Onechanbara. D’ailleurs, le téléphone mobile glissé dans le holster à revolver, je dois bien admettre que ce n’est pas bête comme idée !
Bref, nouveau spectacle, nouveau groupe, nouvelles coulisses et nouvelle scène (bien que la prod’ utilise exactement le même plateau et les mêmes décors, ce qui est légèrement perturbant, il vous l’avouer), voilà de quoi remonter le moral des jeunes femmes. La première représentation se déroule dans une école de sumo, devant une audience composée d’une réplique destroy et féminine de Yoda, accompagnée de l’équivalent humain d’une baleine à bosses et de trois autres sbires à la touche dégingandée. Une représentation qui va d’ailleurs s’achever par une simulation de combat de sumotoris, plus sexy que violente, suivie, pour la perdante, d’une conversion en plancha humaine.
Tout va basculer dans l’horreur quand les filles, cherchant à s’occuper dans leur loge vont découvrir, entre deux parties de crêpage de chignons (avec arrachage de soutifs, s’il vous plait !), de jeux de dés et de jeux de cartes, une trappe menant dans une cave rempli de vieux trucs hétéroclites. Dont le Necronomicon (prononcé "Nikonomikone", avec le joli timbre d’une actrice de V-Cinema, de suite, cela m’a fait un effet bizarre). Se la jouant Donjon de Naheulbeuk, Maria, apprentie nécromancienne jolie à croquer, se met en devoir de réciter les psaumes gravées sur le vieux grimoire poussiéreux. A croire qu’elle n’a jamais vu un film d’horreur. Et l’inévitable se produit. Dans toute la ville (si, si !), tous les morts se relèvent ! Même les poissons dans les assiettes se voient remuer de la queue !
Comme pour le cas cité – où le cas du poisson évoque la scène du chien empaillé du Retour des morts-vivants -, ce petit fripon de Takao Nakano enchaine dés cet instant les références cinéphages et les symboliques grivoises et potaches. Comme ses confrères œuvrant pour Sushi Typhoon, il se penche à entretenir une atmosphère fun, met en avant les incohérences du scénario, assume les clichés en les transformant en codes comico-gore, récupère et modernise les éléments un peu puérils du sentai pour les mixer avec ceux du jeu vidéo, et n’oublie pas (on le remercie !) de mettre en évidence le charme fou de ses comédiennes (si jolies que l’on en oublie l’approximation de leur jeu). Coté sexe, il est important de signaler que ce cinéaste érotomane va moins loin que dans sa série Exorsister et Killer Pussy. Néanmoins, son naturel apparait au cours de quelques séquences, vraiment vulgaires, mais, force est de l’avouer, bien désopilantes !
Ainsi, si vous connaissiez le mythe du vagina dentata, souvent repris dans le V-Cinema, et son extension (si j’ose dire) tentaculaire, connaissez-vous le vagin-dragon ? Rappelez-vous, dans Attack Girls Swim Team vs the Unliving Dead, Kôji Kawano nous offrait le délirant spectacle d’une Sasa Handa usant de son sexe comme d’un fusil laser. Ici Takao Nakano va beaucoup plus loin. Il récupère le cliché de la possession démoniaque (lévitation aux positions explicites) pour transformer le vagin d’une stripteaseuse en un… monstrueux lance-flamme ! Une véritable haleine de dragon, apte à décourager même les plus hardis des inconditionnels de cunilingus. Est-ce à dire que cette séquence est l’expression d’une mauvaise expérience vécue par Takao Nakano, c’est un raccourci que je ne prendrais pas. Bref, même si cette scène peut choquer par ses aspects craspecs (et sa stupidité), force est d’admettre que si le film avait comporté plus de passages de ce genre, il en aurait été que plus amusant.
Car l’efficacité de Big Tits Zombies repose plus sur le charme de ses actrices plongées dans de délirantes chorégraphies de combat mettant leur plastique en valeur que sur l’originalité de son script et l’inventivité de sa réalisation. Takao Nakano ne possède pas la maitrise de Yoshihiro Nishimura dans le domaine du cadrage et les effets spéciaux de Shinji Fujiwara sont loin d’atteindre le niveau de qualité et la démesure Grand Guignol de ceux du réalisateur de Tokyo Gore Police, notamment en ce qui concerne le creature design (le seul véritable monstre du film, un zombie usant de ses intestins et de sa langue comme autant de tentacules, renvoie d’ailleurs au style déjanté de Yoshihiro Nishimura, sans atteindre son génie délirant). On peut également reproché au cinéaste de manquer de suite dans les idées, comme pour ce générique au rendu grindhouse assez sympathique, soutenu par une musique J-pop (Vampire, d’Abi) qui amène un décalage. Un choix esthétique pertinent abandonné par la suite. Sans raison. Les maquillages, par contre, sont assez corrects, et les séquences gore, réalisées avec l’appui de sang numérique, sont assez nombreuses après la première demi-heure. Ce n’est déjà pas si mal.
Big Tits Zombies, adaptation d’un manga de Rei Mikamoto, étant une petite production indépendante qui n’a rien à voir avec Sushi Typhoon, vous ne trouverez pas dans ce film les habituelles babes du studio créé par Yoshinoro Chiba ( Asami, Cay Izumi, Yumi Sugimoto, Eihi Shiina, etc…). Il serait cependant injuste de prétendre que l’on y perd au change. Le film de Takao Nakano met en vedette une jolie brochette de starlettes (qui contrairement à l’ordinaire, viennent plus du J-drama que de l’AV Cinema) dont certaines méritent vraiment que l’on y prête attention. Et je dois avouer que Sola Aoi, Risa Kasumi et Mari Sakurai, dans des genres différents, m’ont particulièrement séduit – autant par leur beauté que par leur élégance et leur fantaisie. Etant donné que le film repose presque essentiellement sur ces girls, on peut dire que cela tombe plutôt bien. A noter, l'apparition finale du Blue Demon, interprété par Minoru Torihada (Devil Man, Helldriver) en sosie bleu et chevelu d'Alain Chabat. Hilarant!
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Big Tits Zombie
Si vous êtes du genre sensible aux charmes des filles du Pays du Soleil Levant, nul doute que cette relecture nippone de Zombie Strippers ! est un film conçu pour vous. Et encore plus, bien entendu, si vous êtes un fan de V-Cinema. Ici, Takao Nakano, avec une belle générosité mais des moyens limités, nous offre une sympathique comédie horrifique qui, sans atteindre les sommets du genre, n’est jamais ennuyeuse. Les esprits critiques exigeront peut-être plus de folie, de gore ou de sexe, mais force est de dire que Big Tits Zombies remplit en grande partie son modeste objectif : celui de nous divertir. Ce qui est déjà bien.
On a aimé
- Un scénario bien délirant
- De très jolies comédiennes
- Quelques séquences bien déjantées
- Pour les amateurs de grand guignol
On a moins bien aimé
- Une réalisation sans génie
- Des effets spéciaux perfectibles
- Une intrigue aussi stupide que simpliste
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