Critique Lollipop Chainsaw [2012]

Grasshopper Manufacture revient aux affaires avec un nouveau titre déjanté mêlant fille sexy et parodie de teen-movies.

Juliet Starling, pom pom girl de son état, est une chasseuse de zombies. Mais alors qu’elle vient de fêter son anniversaire, la jeune fille doit faire face à une armée de zombies, d’anciens habitants de San Romero. Certains peuvent être sauvé, d’autres moins et ce sont ces derniers qui complotent pour envahir le reste du monde. Blagues potaches, humour à deux sous, et tenues sexy, notre héroïne est prête à tout pour dézinguer des morts-vivants. Mais être vulgaire ne suffit pas pour faire de Lollipop Chainsaw un excellent jeu, car en dépit d’une ambiance quelque peu réussie avec pas mal de bons moments, on en arrive à regretter ses trop nombreux défauts. Cela dit, on ne peut pas dire que l’univers ne soit pas léché, avec un attachement certain pour la bande originale et ses sonorités metal et punk. Le tout baignant dans un grand n’importe quoi général, avec beaucoup de références cinématographiques et musicales.

Mais une fois que l’on a fini d’admirer son univers, ce jeu d’action s’avère malheureusement bien plus classique qu’espéré. Manette en main, le charme n’opère pas beaucoup, avec certes des combos et quelques QTE bien sentis, on en vient parfois à s’ennuyer à force de tuer du zombie, surtout que les ennemis n’évoluent pas beaucoup. Par ailleurs, on regrettera également les nombreux bugs qui viennent vous clouer au sol ici et là. Textures capricieuses, morts incompréhensibles, attaques impossibles à stopper en cours d’élaboration… autant de points noirs qui font de Lollipop Chainsaw un jeu rétro certes, mais dans le mauvais sens du terme. Car à trop vouloir proposer quelque chose de classique, les développeurs ont semble-t-il oublier d’optimiser leur production. En se focalisant sur leurs envies personnelles, les géniteurs de ce jeu bourré de bonnes intentions semblent oublier ceux qui tiennent la manette, à savoir les joueurs, qui veulent donc avant tout quelque chose de frais, ou en tout cas une expérience réussie.

Le fait est que Lollipop Chainsaw soit un jeu classique lui porte préjudice dans le sens où l’on a cette affreuse impression d’avoir déjà joué au même genre de jeu justement. Pas de grosses révolutions de gameplay, ni même dans la traduction. En effet, malgré le PEGI 18, le titre dispose d’une version française au rabais avec une sorte de censure qui casse complètement certains gags, compréhensibles aisément pour les plus anglophones. Quel dommage.

Particulièrement sanglant, le jeu s’en sort honorablement du côté des graphismes. Les effets visuels sont des plus réussis cependant, et les affrontements contre les boss ne souffrent d’aucun manque de gout. Dire que le design sauve le tout serait un peu difficile à admettre, mais force est de constater que les nombreux défauts énumérés jusqu’ici sont heureusement rapidement mis de côté grâce à cet univers déjanté que l’on arpente avec une certaine facilité et que l’on termine en ayant le sentiment du devoir accompli. Un peu plus de travail d’optimisation et de correction de bug aurait valu à Lollipop Chainsaw une meilleure note, sans l’ombre d’un doute.