Critique Omale #1 [2001]

Avis critique rédigé par Manu B. le lundi 15 octobre 2012 à 21h32

Et pourtant, elle est ronde...

"La présence de huit nefs à quai expliquait l'effervescence qui régnait dans le train, les cris d'enfants, les exclamations bruyantes des voyageurs. De la fenêtre de son compartiment, Amees'SixteedeVorsal apercevait le dos arrondi des nefs chiles bosselant la ligne de fuite vers l'horizon. Chacune d'elles mesurait un jal au bas mot, soit plus de mille deux cents mètres de long..."

Omale est plate et elle est infinie. C'est ce que raconte les religions des trois races d'êtres qui peuplent cette planète dont l'origine se perd dans les méandres des traditions ancestrales. Il est dit aussi que tous ces peuples sont arrivés en même temps à bord de navires capables de voyager dans l'aither. La cohabitation est quelque peu difficile, notamment entre les géants Chiles et les humains. De nature fière, belliqueuse et conquérante, ils ont cherché à prendre le dessus sur leurs deux voisins. Mais la guerre a ses limites car les pauvres ressources minières et métallifères n'offrent que des perspectives limitées en terme de technologie. Il a donc fallu trouver un terrain d'entente commune en transgressant les règles le moins possible et sans que les autres le voient. Par exemple, la surface triangulaire qui lie les trois zones est gérée de manière à ce que le pouvoir revient à chacun à tour de rôle.
Dans ce contexte singulier, six pèlerins poursuivent une quête connue d'eux seuls. Le seul point commun réside dans le morceau de coquille qu'on leur a légué...

Avec ce roman, Laurent Genefort est enfin considéré à sa juste mesure. Il développe sur sa planète Omale un univers à la fois original et hérité des grands maîtres du space opera.
Omale est le premier des quatre volets de la saga du même nom. Il est réédité aux éd. Denoël coll. Lunes d'encre. Une façon de redécouvrir un auteur discret et talentueux.

Dès les premières pages du roman, il émane un parfum particulier, qui exsude de ces space opera et ces planet opera anglo-saxons. On s'imagine évoluer sur L'Anneau-Monde de Larry Niven ou bien l'une des planètes de Jack Vance. Les races qui nous sont décrites y sont détaillées avec un soin tels qu'il est impossible de ne pas les imaginer parler et se mouvoir devant nous.
Difficile donc de ne pas succomber à cette nostalgie qu'on ne retrouve plus aujourd'hui.

Mais ce serait injuste de ne résumer Omale qu'à une résurgence du passé car, à l'instar d'auteurs de la fin des années 90 et début des années 2000, Laurent Genefort surfe sur la vague qui révolutionne le space opera à cette époque. Son oeuvre s'inscrit donc dans un mouvement moderne, avec les Alastair Reynolds ou les Dan Simmons. Pour ce dernier, difficile de ne pas penser aux pèlerins d'Hypérion dont on suit aussi les histoires successives. Enfin, car il en semble le plus proche (on le verra particulièrement dans Les Conquérants d'Omale), l'auteur français traite ses personnages avec le même art que Iain M. Banks: ils sont parfois broyés et jamais maîtres de leur destin.

Malheureusement, Laurent Genefort n'est pas tout à fait Iain M. Banks et il manque un quelque chose, certainement dans la façon de finir son roman pas assez ou trop tragiquement. Il manque aussi certainement une révélation qui coupe le souffle du lecteur. On en ressort un peu frustré, signe que la lecture a été passionnante presque jusqu'au bout.

La conclusion de à propos du Roman : Omale #1 [2001]

Auteur Manu B.
80

Seul, Omale est un roman aux perspectives ambitieuses mais dont on ressort avec quelques regrets. Peut-être faudrait-il se donner le temps de lire la suite pour se forger un avis définitif. L'univers à peine esquissé ici doit donner envie au lecteur d'en savoir plus, il en sera grandement récompensé.

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