Critique Zombie Planet [2012]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 19 octobre 2012 à 18h00

Sanglante madeleine de Proust

Tout cinéphile digne de ce nom n’aura certainement pas oublié la place de choix que tient le cinéma italien des années 80 dans le domaine de l’horreur et du cinéma de genre, et plus particulièrement dans l’une de ses sous-catégories: le film de zombie. En effet, en cette époque bénie du cinéphage, Lucio Fulci, Umberto Lenzi, Joe D'Amato ou Bruno Mattei, de par leurs filmographies, bâties à partir de levées massives de morts-vivants titubants et affamés, contribuèrent à construire une sorte de tradition cinématographique subversive et gore, qui flirtait même parfois avec la plus crue des pornographies (difficile d’oublier le délicieux Porno Holocaust). Une tendance qui, hélas, victime des contraintes budgétaires et de la disparition des vidéoclubs, a aujourd’hui quelque peu disparue. Tout ça pour vous dire que ce n’est donc pas sans un certain plaisir que j’ai glissé dans mon lecteur DVD Eaters, alias Zombie Planet, l’un des rares films transalpins traitant encore du sujet.

Réalisé par Luca Boni et Marco Ristori, Zombie Planet ne brille pas par l’originalité de son scénario, le duo de cinéastes transalpins essayant de renouer avec une certaine tradition, celle du cinéma bis spaghetti. On découvre en effet un univers post-apocalyptique, avec une civilisation qui s’est écroulée sous le poids d’une invasion de morts-vivants. Les rares survivants se sont organisés en communautés armées, alors que les quelques structures militaires  ayant survécues à la catastrophe se sont retranchées dans des fortins improvisés. On se retrouve donc dans un environnement mêlant des éléments du Jour des morts-vivants de George A. Romeroet des films post-apo transalpins comme Les Rats de Manhattan ou 2019, Après la chute de New York, les humains se montrant parfois encore moins fréquentables que les zombies. La similitude avec le troisième volet de la saga zombiesque de Romero ne s’arrête pas à cet environnement de camp retranché bien familier. On trouve également dans le scénario de Zombie Planet une sorte de savant fou charcutant des zombies à travers diverses expériences. Ce «doc », baptisé ici Gyno, possède de plus un cobaye de choix qui n’est autre que l’ex-compagne de l’un des militaires (la situation se révèle donc un peu plus mélodramatique que celle exploitant la relation entre Bub et Logan dans le chef d’œuvre de Romero).

La tache des militaires est multiple. Il s’agit d’assurer la sécurité du camp (en fait, un vieux bâtiment délabré) et effectuer des sorties pour ramener, soit des survivants (ils sont principalement à la recherche de femmes, devenues des denrées rares), soit des nouveaux cobayes pour alimenter la réserve de Gyno. Exploitant les clichés du film sévèrement burné et décérébré, le métrage nous présente une galerie de soldats aussi stupides que rustres, les exceptions étant bien entendus les héros (Igor et Alen, interprétés par deux comédiens assez inspirés), qui, sans être des lumières, se démarquent tant des autres que l’on peut se demander ce qui les retient de mettre les voiles pour un lieu plus sûr. Puis, lors d’une sortie de ces militaires, l’on va faire la rencontre d’un groupe de gros débiles qui organise dans un entrepôt désaffecté des combats entre des zombies et les survivants qui tombent entre leurs mains. Un véritable ramassis d’abrutis qui nous laisse à penser que, finalement, seuls les spécimens humains ayant un QI équivalent à celui d’un hamster enragé ont été épargnés par le fléau.

Problème de rythme, fil narratif un brin bordélique (mi-survival, mi-road movie), séquences d’action en manque de punch, Zombie Planet peine à nous captiver, sans que l’on puisse pour autant en blâmer des réalisateurs inexpérimentés qui, c’est une évidence, ont multiplié les efforts et pris leur tache très au sérieux. L’application des deux jeunes cinéastes se traduit surtout par une photographie vraiment réussie, des maquillages de très bonne facture (aidés de quelques discrets effets numériques) et de nombreux effets gore. C’est principalement en s’attardant sur ces domaines techniques que l’on peut tirer satisfactions du visionnage de Zombie Planet, le résultat nous faisant oublier que l’on a affaire à un film au budget très modeste (environ 70,000€).

La conclusion de à propos du Film : Zombie Planet [2012]

Auteur Nicolas L.
45

Véritable hommage aux films de zombie italiens des années 80, Zombies Planet est le fruit du travail appliqué de deux fans du genre. Le résultat est inégal, assez séduisant par ses aspects techniques et la qualité de son casting, mais souffrant d’un scénario mal calibré et d’une réalisation en manque de rythme et de force. Force est cependant d’admettre qu’au regard du budget alloué (70,000€), Zombies Planet se pose comme une belle surprise. Pas étonnant qu’il ait tapé dans l’œil d’Uwe Böll, qui s’est chargé de la distribution et de la promotion du produit, l’homme étant bien connu pour être bien meilleur commercial que réalisateur.

On a aimé

  • Un bel hommage au cinéma bis
  • Un aspect technique séduisant
  • Un casting de qualité
  • Du gore bien craspec

On a moins bien aimé

  • Peu original
  • Des chutes de rythme
  • Une narration inégale
  • Des séquences d’action en manque de punch

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