Critique Rape Zombie: Lust of the dead

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 18 décembre 2012 à 18h39

L'invasion des zombites

Dans Lust of the Dead, on voit la ville de Tokyo envahie par des hordes de zombies. Classique, vous me direz. Et vous aurez raison. Cependant, cette fois-ci, ce n’est pas le cerveau ou la chair fraîche des êtres vivants qu’ils convoitent, mais, tenez-vous bien, le con des demoiselles, et plus particulièrement celles revêtues de tenues d’écolières! Spectacle surréaliste, donc, de voir tous ces males aux visages déformés par l’expression de leur lubricité, le pantalon tombé sur les mollets, courir après des jeunes femmes apeurées dans les rues de la mégalopole nippone. D’autant plus que, malgré la gène que peut infliger des chevilles à demi entravées, ces morts-vivants d’un genre particulier parviennent, la plupart du temps, à rattraper leurs proies. Ah, quelle naïveté chez la femme japonaise!

Dans ce Tokyo plongé dans un chaos raide et turgescent, alors que l’armée semble complètement dépassée, la télévision, elle, est sur le coup. Réfugiés dans une maison abandonnée, quatre jeunes femmes qui ont échappé à l’attaque, peuvent donc suivre les évènements sur un ordinateur portable diffusant des news d’un network local. Au programme, des reportages de terrain (courageuse, la journaliste, plantée, micro à la main, au milieu de cette forêt de braquemards) et des débats où des pseudos scientifiques émettent des hypothèses farfelues sur les raisons de cette épidémie, et la manière de la contrer. Des passages très bavards (et très longs!) et inintéressants bienvenus, car ils nous autorisent, braves spectateurs, à aller soulager notre vessie ou récupérer une bière dans le réfrigérateur. Mais, attention, sachez que tout ça va s’achever en un gang bang apocalyptique, alors ne traînez pas trop!

Entre deux émissions, les jeunes femmes se content leurs histoires, via des flashbacks, ce qui nous permet d’apprécier quelques séquence gore et coquines (coquino-gore?), notamment celle se déroulant dans un hôpital.  On découvre ainsi que l’infirmière (Arizu Osawa) est experte dans les arts de l’explosion des couilles - hee-yah! coups de pied retournés dans les roubignoles! - et de la castration au katana. Une autre a été contrainte de tuer (massacrer est un terme plus approprié) son mari et son fils à coups de ciseaux pour échapper à la sauvagerie du viol. Quand à la géniale et sexy Asami, elle a enfin un rôle à sa mesure. Par contre, les cinéphages les plus fripons seront déçus, surtout s’ils imaginent visionner ici une sorte de relecture moderne et japonaise des porno-gores de Joe D'Amato. En fait, l’aspect «film pour adulte» s’arrête à quelques paires de (très jolies) fesses et des déballages (avec tripotages en règle) de nichons. Et le moment le plus «hot» se produit à l’occasion de l’inévitable séquence de lesbianisme, super chiante, et surtout bercée par une musique jpop pourrie (le générique d’intro s’est fait sur une musique death metal plus adaptée).

Si Lust of the Dead est pauvre dans son aspect érotique, il  compense ce fait par un bon nombre de passages très drôles, des séquences dotées de ce sens de l’humour noir emprunt de cynisme qui fait la force du V-Cinema japonais à la Shushi Typhoon. L’une des meilleures idées se traduit par la construction d’une force paramilitaire essentiellement féminine, avec des plans sur un camp d’entraînement au tir. Là, on voit des jeunes femmes en liesse se faire remettre par des officiers des fusils d’assaut et s’entraîner sur des zombies en rut, leurs caleçons tendus par les conséquences d’incontrôlables érections. La cible, bien entendu, a été placée sur la virilité des créatures. Pan! Slash! Explosion d’ensemble trois pièces! Autre moment hilarant, quand le gouvernement décide de régler le problème en lançant un missile nucléaire sur Tokyo. Au lieu du mouvement de panique attendu, on voit pléthore de jeunes filles excitées brandir leurs smartphone pour filmer le passage de l’engin de mort, avant d’uploader la vidéo sur Facebook. Et que dire ce final christique? Un dénouement stupéfiant, totalement inattendu, véritable pied de nez aux conventions. Je ne vous en dirais pas plus.

Mais Lust of the Dead n’est pas un spectacle aussi con qu’on pourrait le penser au premier abord. Sous son étiquette de comédie gore débile, le métrage dissimule une sacrée critique sociale,  et porte notamment un regard sévère et pertinent sur la condition des femmes au sein de la très sexiste société japonaise. On y parle aussi du danger des maladies sexuellement transmissibles (le SIDA, bien entendu, mais pas que) car, pour les zombies, le sens moyen de transmettre le virus aux femmes est d’éjaculer en elles. Elles en meurent rapidement après avoir vu leur corps se scléroser. Naoyuki Tomomatsu (Stacy, Zombie Self-Defense Force) met également en avant quelques spécificités inquiétantes de la jeunesse japonaise (souvent traité dans ce genre de cinéma), comme cette écolière stressée qui s’automutile dans les toilettes.

Enfin, pour finir, un petit mot sur les effets spéciaux. Budget modeste oblige, ils n’atteignent pas un niveau de qualité très élevé, et ce rend ce métrage peu intéressant du point de vue technique (d’autant plus que la réalisation, sans être mauvaise, n’est guère inspirée, avec une direction de la figuration très approximative). Coté maquillages, Lust of the Dead n’affiche même pas les aspects délirants des films de Nishimura ou Iguchi. Ici, pas d’homme-pine géant ni de vagina dentata crocodile. Par contre, durant les séquences d’attaque zombie, ce film d’un spécialiste en la matière se montre très généreux en effets gore. L’amateur aura donc droit au spectacle d’équarrissage attendu (éviscérations, décapitations, castrations, amputations, etc.) avec de grandes gerbes de sang numérique et quantité de membres (en latex) coupés.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Rape Zombie: Lust of the dead

Auteur Nicolas L.
60

Sans compter parmi les oeuvres les plus réjouissantes du V-Cinema gore, Lust of the Dead propose un spectacle inégal mais souvent divertissant. Un peu trop bavard, il compense ses nombreuses chutes de rythme par quelques séquences délirantes et lèvent des questionnements intéressants portant sur la société japonaise. Le final, totalement inattendu, achève de donner au métrage de Tomomatsu le petit plus qui fait que l’on ne regrette pas d’avoir supporté sans rechigner ses passages les plus faibles.

On a aimé

  • Des séquences très drôles
  • Quelques réflexions levées
  • Beaucoup d’effets gore
  • Asami en pleine forme

On a moins bien aimé

  • Réalisation sans génie
  • Un aspect cheap qui peut gêner
  • Une direction d’acteurs approximative
  • Des effets spéciaux perfectibles

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