Critique Dead End #1 [2013]

Avis critique rédigé par Richard B. le mercredi 23 janvier 2013 à 08h53

Qu'il est bon d'être méchant parfois !

Avec l'arrivée du premier tome de « Bad Ass » les éditions Delcourt lancent officiellement sur le marché le nouveau label « Comic Fabric ». Une collection « made in France » qui, dans son élan, proposera Nightfall dès le mois de mars e Le cercle en avril. Pour ce qui concerne Bad Ass, la série est prévue pour s’étendre sur quatre tomes.

Bad Ass, c'est l'histoire d'un mec qui déteste voir des amoureux roucouler dans un restaurant, que son attention soit accaparée par des enfants rieurs et les personnes profitant en famille du soleil. Non, ce que Jack Parks aime, c'est le temps grisâtre, les gosses s’ouvrant la trachée ou dégueulant leur repas du jour. Enfin, pour lui, la cerise sur le gâteau, c’est admirer exploser au cœur d’un feu de joie tout ce qui s'apparente à une personne heureuse. Depuis son enfance Jack Parks a été un souffre-douleur et aujourd'hui, son plus grand plaisir c'est de faire souffrir à son tour. Il s'y exerce d’ailleurs régulièrement, sous l'identité de Dead End, un super malfrat et tueur à gages redoutable bien décidé à devenir le numéro 1 du banditisme et surtout foutre la raclée à un certain Black Snake, inoxydable justicier de la nuit.

Même si « Bad Ass » est le premier représentant de cette nouvelle collection, une année auparavant les éditions Delcourt avaient plus ou moins inauguré la stratégie du "French comics" avec la série Masqué (dont le tome 3 sort d'ailleurs ce même mois) qui aurait très bien pu se situer dans ce label, Masqué aurait peut-être même gagné a en faire partie tant l'idée du format et le nombre de pages plus important aurait été idéal pour cette série. Car avant toute chose Comics Fabric se distingue déjà par sa taille de 26 x 16,8 cm et ses 96 pages en place des habituelles 48 planches.

Bad Ass

Il faut dire que « Bad Ass » se pose comme un parfait fer de lance tant il se rapproche de l’idée que le public se fait du comics (gadgets, héros masqués, mutants, pouvoirs, problèmes autour de l'adolescence), tout en optant pour une perspective assez originale puisque nous avons ici comme protagoniste principal un super vilain qui n’aurait rien à envier à Luthor, le Joker Osborn ou autre Caïd - même si, au final, on peut penser à la formule utilisée sur Wanted de Mark Millar bien que le rapport demeure assez lointain. Herik Hanna (7 Détectives, dessiné par Eric Canete, Void 01 illustré par Sean Phillips...) semble avoir parfaitement compris ce que le public pouvait attendre d'un comics à la française et réussit un joli tour de force en créant une histoire 100% "Bad" dans un cadre ouvertement divertissant (ce qui plaira peut-être pas à la ménagère adepte du politiquement correct). Pas de réflexion poussée, c'est primitif : tout le monde se fait exploser la gueule (flics, gangs, héros, femmes, enfants...) dans le sang, la cendre et la bonne humeur. Pour autant, même si la psychologie n'est pas très poussée et que l'ensemble est certainement purement "primal", cela ne veut pas dire que Herik Hanna n'a pas signé un scénario solide. Bien au contraire, le sujet était propice à la situation de répétition ou rendre le personnage de Dead end pour le coup trop antipathique. En lui attribuant un passé de souffre-douleur, et surtout grâce à son habileté à jouer entre présent et passé, le scénariste arrive à captiver son lecteur et le mettre dans une constante position de questionnement du "jusqu'où il va oser allé ?" et "Au final, ne répond-il pas -avec réjouissance - à des provocations ? ". Puis comme l'humour est prédominant, les références aux comics sont assez amusantes (à noter que le scénariste doit avoir une préférence pour DC à Marvel).

Visuellement le travail de Bruno Bessadi (Chroniques de Sillage, Tales of Tellos) peut paraître assez traditionnel, mais n'en reste pas moins une réussite. Dynamique, lisible, fluide et expressif, il est déjà très bon d'arriver à un tel niveau d'exécution d'autant que nous ne sommes plus dans du 48 pages (même si la taille du format peut être perçu comme un avantage). Quant au personnage de Dead End, il n’est pas sans rappeler Black Mask (un méchant de Batman) bien que ce dernier soit loin d'avoir un crâne noir pour tête, mais un masque noir. La dernière page permettra aux adeptes de croquis et de recherches (nous en sommes) de se faire plaisir, surtout que c'est franchement sympa.

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Dead End #1 [2013]

Auteur Richard B.
85

Bad Ass inaugure de très belle façon le label « Comic Fabric ». L’'oeuvre s'inscrit dans un politiquement incorrect assez jouissif et ne manque ni d'humour, ni de références. Les cinéphiles et les amateurs de jolies femmes apprécieront les clins d'œil à Fara Fawcett et Ursula Andress, les amateurs de comics auront encore plus à manger de ce côté bien que les références à Batman semblent prédominantes. Voilà une lecture parfaite pour débuter l'année dans le sang et la bonne humeur.

On a aimé

  • Un héros vraiment "Bad"
  • Une lecture accrocheuse.

On a moins bien aimé

  • Un dessin efficace mais assez traditionnel.

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