Critique Julia X [2013]

Avis critique rédigé par Vincent L. le vendredi 15 février 2013 à 10h54

Des promesses non tenues...

En dépit de son pitch basique évoquant un bête rape and revenge de plus, Julia X semblait de prime abord plutôt engageant. Il faut bien avouer qu'il n'en faut pas énormément pour nous faire saliver, et l'affiche du film - montrant deux belles jambes croisées en "X" encadrant un Kevin Sorbo bien énervé - nous avait vendu un produit que l'on imaginait a priori bien réjouissant. Bien évidemment, nous n'espérions pas voir un un chef d'oeuvre, mais nous nous attendions en tout cas à une bonne série B bien burnée, apte à largement satisfaire les amateurs de bisseries que nous sommes. Mais voilà, il ne faut jamais au grand jamais se fier aux apparences, Julia X étant la preuve évidente qu'un très mauvais film peut bénéficier d'une promotion efficace dès lors le public ciblé est bien identifié, et ce même si, intrinsèquement, il ne possède en bout de course absolument aucun atout pour le séduire.

En effet, bien loin du sex and blood vendu, Julia X ne s'apparente qu'à un minable DTV fauché dont le potentiel horrifique est proche de zéro. Les scènes gores sont ici réduites à peau de chagrin - les rares essais étant immédiatement désamorcés par le ridicule des effets spéciaux, à l'instar du clou dans le pied en caoutchouc - et, si les divers protagonistes finissent littéralement couverts de sang, cela ne se fait qu'à force de chutes, de petites coupures ou d'agressions que d'aucun jugeront gentillettes. De la même manière, l'aspect sexy du film, incarné par deux actrices somme toute très mignonnes (Valerie Azlynn et Alicia Leigh Willis), ne va pas plus loin que la vision d'un vague décolleté plongeant, certes fort agréable (quand il n'y a rien d'autre à voir, on se console comme on peut), mais loin, très loin de ce que pouvait de prime abord suggérer le "X" du titre.

Les fondamentaux, ceux qui garantissent le minimum syndical de ce genre de production, ayant été écartés, que reste t-il à se mettre sous la dent ? Et bien malheureusement pas grand chose. Il faut ainsi bien avouer que le tout aurait malgré tout pu s'avérer drôle si la réalisation avait réussi à bien mettre en avant la bétise de ce qui est raconté. En effet, nul doute que le scénario de P.J. Pettiette possédait la matière nécessaire pour développer un second - voire troisième - degré autour de la grande stupidité du récit. Le problème est que la mise en scène ne parvient jamais à vraiment gérer cet aspect humoristique, Pettiette (également réalisateur) semblant vraiment croire au potentiel de son histoire (en témoignent le sérieux des séries de flashbacks tentant de justifier les actes des deux héroïnes en nous racontant leur passé traumatisant, et accessoirement crétin au possible). Touchante naïveté...

Le traitement sérieux détonne d'autant plus que la structure du scénario est absolument bordélique, entre les nombreux retournements de situations, les divers flashbacks et les fins à rallonge. Ici aussi, il apparaît assez clairement que Pettiette n'a pas su (ou pas voulu) gérer ce n'importe quoi, comme s'il pensait tenir entre ses mains un scénario en or massif méritant le traitement le plus sérieux possible. En écartant ce potentiel comique indéniable, il livre au final un long-métrage plutôt ennuyeux, souffrant de grosses chutes de rythme qui rendent son déroulement interminable (notamment sur la fin). En lieu et place d'un spectacle fun, nous avons au final le droit à un somnifère bien peu passionnant (mais très efficace pour lutter contre l'insomnie ceci dit), plombé par le travail d'un réalisateur qui n'a très visiblement pas compris où se situait l'intérêt réel de son long-métrage.

A ce niveau, vous devez vous demander ce qu'il reste à sauver de Julia X ? Outre deux comédiennes physiquement pas déplaisantes, force est de constater que Kevin Sorbo s'en sort plutôt bien dans son rôle d'arroseur arrosé. Apparemment, lui avait parfaitement saisi le potentiel comique du film, et l'interprétation tout en ironie et en second degré de son personnage de tueur psychopathe est souvent assez plaisante, notamment dans les passages les plus ridicules (la course-poursuite en kayak par exemple) ; la chose est d'ailleurs d'autant plus visible que le comédien bénéficie tout de même d'un fort capital sympathie de la part du public ciblé. On notera également l'apparition assez surprenante de Ving Rhames, aussi inutile que sans intérêt ; quitte à faire venir un comédien de sa trempe, pourquoi ne pas réellement l'utiliser, même si c'est pour peu de temps ?

Au final, l'aspect le plus amusant du film se situe dans ce qu'il a de plus ringard : les faux raccords à foison et les effets gratuits et incohérents. En effet, si on ne rit pas avec Julia X, force est de constater que l'on se moque beaucoup de lui. C'est bien simple ; en terme de script, c'est du n'importe quoi total, en témoigne l'évasion de l'héroïne au début du film, qui va changer sans arrêt changer d'environnement tout au long de sa fuite : météo fluctuante (il pleut une scène sur deux), géographie mouvante (on passe de la forêt à la plaine puis aux marais profond au simple détour d'un arbre), gestion de la durée du jour (il fait jour, un virage à gauche, on arrive dans une usine baignée dans une atmosphère nocturne). Rien que pour cette course-poursuite ringarde à souhait, Julia X vaut le coup d'oeil, la preuve en image que oui, le montage est important dans un film.

La conclusion de à propos du Film : Julia X [2013]

Auteur Vincent L.
25

Un prénom féminin, un "X" dans le titre, deux actrices mignonnes poursuivies par une ancienne gloire de la télévision, tout semblait annoncer un rape and revenge bien bis apte à satisfaire les amateurs d'hémoglobine et de spectacles primaires que nous sommes. Au final, force est pourtant de constater que Julia X ne tient jamais les maigres promesses suggérées par son affiche, la faute à une mise en scène qui rate à peu prêt tout : donner du rythme au film, gérer le second (voir le troisième) degré des effets humoristiques et maîtriser un scénario partant dans le pur n'importe quoi. Pire, l'argument sex and blood s'avère ici totalement inexistant, Julia X étant malheureusement bien sage à tous les niveaux (ne vous attendez pas à voir un téton ou un vrai plan gore, il n'y en a pas). Reste à se mettre sous la dent la prestation amusante d'un Kevin Sorbo très à l'aise, ainsi qu'un nombre de faux raccords tellement grossiers qu'ils en deviennent involontairement drôles.

On a aimé

  • Kevin Sorbo, à l'aise dans son rôle,
  • Deux jolies comédiennes,
  • Des faux raccords très drôles.

On a moins bien aimé

  • Aspect fun raté,
  • Scénario ultra-bordélique,
  • Mise en scène neurasthénique,
  • Un épilogue qui n'en fini pas,
  • Argument "sex and blood" largement survendu.

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