Critique The Human Race

Avis critique rédigé par Vincent L. le vendredi 19 avril 2013 à 17h26

Violent et sans concessions...

Après avoir connu son heure de gloire comme réalisateur dans les années 70, John Hough revient aujourd'hui dans le monde du cinéma pour produire le premier long-métrage de son fils Paul : The Human Race. Production familiale complétée grâce à des fonds issus d'une souscription kickstarter, The Human Race s'appuie une histoire ne manquant a priori pas d'évoquer nombre de prédécesseurs célèbres parmi lesquels ont pourra citer Marche ou crève de Stephen King (pour le principe général), Battle Royale de Kinji Fukasaku (pour l'élimination progressif des différents protagonistes) ou La course à la mort de l'an 2000 de Paul Bartel (pour le côté ludique). Un point de départ intéressant donc, restait seulement à savoir ce que le film pourrait proposer de nouveau par rapport à ce qu'avaient déjà pu apporter ses modèles.

La réponse est au final sans appel : il ne propose strictement rien de neuf, voire d'un tant soit peu original. Le pitch de départ résume ainsi l'intégralité d'un film qui n'apportera aucun élément nouveau dans son déroulé. D'un point de vue dramatique, autant dire que le propos est très léger, et que passé les vingt premières minutes, l'ensemble des enjeux est d'ores est déjà épuisé. Pourtant, force est de constater que The Human Race sait tout de même porter son sujet jusqu'au bout, et, malgré quelques chutes de rythme inhérentes à ce manque de force dramatique, on se laisse malgré tout porter par le côté à la fois méchant et ludique de la chose. En effet, en dépit d'un manque d'originalité flagrant, le scénario de Paul Hough sait tirer sa force d'un autre élément : son côté sans concessions.

The Human Race ne s'embarasse ainsi d'aucune forme de complaisance, tapant sur tout et tout le monde, écartant d'un revers de la main toute forme de "politiquement correct". Hommes, Femmes, handicapés, femmes enceintes, enfants, adultes, vieillards, tout le monde peut potentiellement y passer dans ce film qui réussit à tenir jusqu'au bout son propos : à la fin, il ne pourra en rester qu'un. Paul Hough ne s'embarasse donc pas de twists ou de mauvais tour de passe-passe scénaristiques destinés à sauver plusieurs de ses protagonistes (à la Battle Royale par exemple), rendant de fait le film aussi méchant que ludique. Pour peu que l'on adhère au côté franchement régressif du propos, The Human Race en devient donc réellement réjouissant.

En contrepartie, on s'aperçoit rapidement que le tout est caractérisé par une certain vacuité du propos. Il ne faut ainsi pas s'attendre à de quelconques considérations sur la nature humaine, la capacité à survivre, les sacrifices nécessaires voire les dérives de la société qui auraient permis d'amener le scénario dans une sphère plus intéressante. Dans le même ordre d'idées, la participation des divers protagonistes à cette course étant involontaire, les motivations des personnages sont toutes similaires (survivre, un point c'est tout), ce qui ne permet pas de les distinguer ou de réellement s'attacher à eux. A ce niveau, reconnaissons que même un blockbuster adolescent à la Hunger Games dispose d'enjeux dramatiques plus forts, et de personnages plus complexes.

On regrettera également que le tout soit assez répétitif, les diverses mises à morts variant finalement très peu. Passé les surprises de départ et les premières explosions, The Human Race souffre d'une certaine redondance qui va petit à petit amener à des chutes de rythmes (notamment à cause du trop grand nombre de personnages débutant la course, certains ne faisant office que de figurants). Les dernières vingt minutes du film tournent ainsi à vide, rendant le climax finalement assez peu efficace. Et si Paul Hough tente de relancer l'intérêt du film dans son dernier acte en dévoilant les tenants et les aboutissants de la course - qui, sans être d'une originalité folle, s'avèrent corrects - les choses tournent à vide depuis trop longtemps pour que cela réussisse vraiment à intéresser.

Ces défauts structurels sont d'autant plus décevants que derrière la caméra, Paul Hough livre une mise en scène appliquée. En dépit d'un aspect technique vraiment dégueulasse (oui, même pour un film à très petit budget) qui rend la vision parfois très déplaisante, et malgré le manque de renouvellement du scénario, le film s'avère correctement réalisé, réservant de bons moments de suspens grâce à des procédés formels efficaces (les séquences en split-screen notamment). Devant la caméra, les acteurs tiennent la route et proposent des prestations convaincantes - à l'instar du charismatique Eddie McGee, qui porte sur ses épaules une grande partie du long-métrage - contrebalançant ainsi le faible intérêt que possèdent l'ensemble des personnages présents à l'écran.

La conclusion de à propos du Film : The Human Race

Auteur Vincent L.
60

Ludique, méchant, politiquement incorrect, The Human Race tire son efficacité de son côté sans concessions, sachant taper là où ça fait mal, la plupart du temps pour notre plus grand bonheur. On regrettera donc que le plaisir procuré soit quelque peu bridé par de nombreux défauts structurels, au rang desquels se trouvent notamment le côté très répétitif du scénario, ainsi qu'un visuel franchement dégueulasse (même pour une production à petit budget). En l'état, le film de Paul Hough se pose donc comme une petite série B plaisante, ni plus, ni moins, à réserver aux fans de ce genre de spectacles aussi regressifs que profondément inoffensifs.

On a aimé

  • Principe ludique et amusant,
  • Scénario bien méchant,
  • Aucune concession,
  • Mise en scène appliquée,
  • Des comédiens qui tiennent la route.

On a moins bien aimé

  • Histoire pas très originale,
  • Des enjeux dramatiques faibles,
  • Quelque peu répétitif à la longue,
  • Techniquement dégueulasse.

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