Critique The Darkness [2016]

Greg McLean est un cinéaste intéressant. En quelques films à petit budget, il s'est fait remarquer grâce à ses réalisations ultra-léchées mettant en valeur les paysages naturels, ainsi qu'à une certaine efficacité formelle conférant à ses films rythme et suspens. Ainsi, entre les deux volets de la saga Wolf Creek (deux survivals violents qui font le taf), le redoutable Solitaire (probablement le meilleur film de Crocodile de ces dernières années) et l'étonnant Jungle (avec un Daniel Radcliffe impressionnant), Greg McLean s'est progressivement imposé comme une valeur sûre en matière de mise en scène, en tout cas suffisamment pour que j'ai envie de découvrir chacun de ses films.

Du coup, quand j'ai vu apparaître sur une plateforme de streaming The Darkness, un de ses films datant de 2016 dont je n'avais jamais entendu parler, j'ai été très curieux. Connaissant l'appétit du bonhomme pour le gore, et au vu d'un casting attractif (Kevin Bacon, Radha Mitchell, Paul Reiser, Ming-Na Wen), je me suis dit que je tenais peut-être là une petite série B suffisamment efficace pour me faire passer une bonne soirée. Malheureusement, j'ai bien vite compris mon erreur : si je n'avais jamais entendu parler de The Darkness, c'est simplement parce qu'il s'agit d'un très mauvais film, aussi peu original dans son approche que profondément soporifique dans son exécution...

« Vas-y Kevin, joue la peur ! »

À moins de n'avoir jamais vu un film de fantôme de sa vie, il y a peu de chance que vous trouviez The Darkness trépidant. Le long-métrage coche en effet une par une toutes les cases du cahier des charges du parfait petit film de possession :  un esprit dont les manifestations vont crescendo (check), un parent témoin/l'autre qui ne le croit pas (check), un cimetière indien (check), une malédiction millénaire (check), un médium (check), un exorcisme (check), une épreuve qui va finalement souder une cellule familiale branlante (check),... The Darkness se vautre complètement dans les clichés, n'épargnant rien à ses spectateurs (sinon l'effet de surprise, désespérément absent).

Si le scénario est bateau, il n'en est pourtant pas fondamentalement mal écrit. Une mise en scène efficace aurait en effet pu le transcender pour en faire une série B efficace en terme de suspens. Ce n'est malheureusement pas le cas. Aussi peu inspiré derrière la caméra que devant sa feuille de papier, Greg McLean filme le tout très paresseusement, ne nous épargnant là non plus aucun cliché : une ambiance maison hantée (check), du jump-scare à foison (check), une enquête menée à base de recherches google (check),... Mal mis en valeurs, les monstres ne convainquent pas (et n'effraient jamais), pas plus que les acteurs qui semblent aussi ennuyés que les spectateurs.