Critique Seven Sisters [2017]

Lorsque Seven Sisters est sorti, une affiche trônait au milieu du cinéma avec écrit en gros « Vous ne devinerez jamais la fin ! ». Vous pensez bien que j'ai démarré la projection armé de toute la plus mauvaise fois du monde en me disant « Tu vas voir con de film si je ne devine pas ta fin ! J’en ai déjà baisé plus d’un ! ». Deux heures plus tard, il a bien fallu me rendre à l'évidence : je n’ai pas deviné la fin… Plus précisément, je n'ai pas réussi à deviner toute la fin. Alors bon, il y a des choses qui sont méga-évidentes, et je pense d’ailleurs que c'est ça qui m'a piégé. Au bout de dix minutes, je me suis dit « Pfff, j’ai trouvé, c’est trop facile » et j’ai débranché mon cerveau. Mais il y avait un peu plus. Bien joué film !

Bon, maintenant que vous avez lu cela, vous ne vous laisserez sûrement plus piéger. Lorsque l'on sait à l'avancer qu'il y a un truc dans le truc, c'est tout de même plus facile d'anticiper le dernier acte du film. Ceci étant, Seven sisters n'est pas qu'un film de twist, loin de là. En fait, il s'agit plus d'un long-métrage qui sait habillement jouer avec les attentes des spectateurs. Le film n'invente jamais rien, se contente de reprendre ce qui fonctionne ici et là et n'a globalement pas grande ambition, mais au final, force est de constater qu'au delà de ses limites visibles, il n'en demeure pas moins un divertissement efficace pour meubler une soirée. Oui, il n'y a rien de génial, mais il n'y rien de franchement honteux non plus.

Les deux plus grandes qualités du film sont Tommy Wirkola et Noomi Rapace. Le premier, venu du cinéma gore (Dead Snow 1 et 2, c'était lui) apporte au récit un traitement violent et sans concession qui sait immédiatement poser les enjeux de l'histoire. Non, Seven Sisters n'est pas une gentille petite histoire d'anticipation. Les personnages vont prendre cher, souvent, et si le futur ici décrit souffre d'un background hyper léger, cette violence omniprésente sait toujours le rendre dangeureux. En plus de cela, Wirkola maîtrise bien les scènes d'action et parvient à parfaitement jouer avec les contraintes techniques (en terme d'effets spéciaux, ça tient la route). Niveau mise en scène, ça tient donc bien la route.

Noomi Rapace, de sont côté, livre sept prestations tout à fait solide. Absolument pas aidée par le scénario qui ne parvient jamais à caractériser les différentes personnages (les sept soeurs sont à peine des concepts), elle parvient haut la main à donner corps aux différents protagonistes. La diversité de son jeu permet de leur conférer chacune une personnalité, et en dépit du fait que ces sept soeurs soient toutes plus creuses les unes que les autres, on finit tout de même par s'y attacher. Clairement investie dans ses rôles, elle livre ici l'une des meilleures prestations de sa carrière et porte le film à bout de bras, à peine aidée par Glenn Close et Willem Dafoe, tout de en service minimal.