Critique Le Roi Lion [2019]
Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 27 juillet 2019 à 20h00
Un remake qui n'oublie pas qui il est...
Critique de la version française. Cette critique part du principe que vous connaissez bien l'oeuvre originale histoire de faire de nombreuses comparaisons.
Depuis quelques années, Disney s'est lancé dans des remakes de ses dessins animés cultes et c'est ainsi au tour du Le Roi lion de s'y coller cet été.
Si le principe des remakes en prise de vue réelle des grands dessins-animés Disney n'est pas nouveau (Les 101 Dalmatiens dans les années 1990), il s'est en revanche imposé suite aux succès d'Alice au pays des merveilles puis Maléfique offrant même de véritables cartons comme La Belle et la Bête il y a deux ans. 2019 est même une année très prolifique en la matière puisque sont arrivés Dumbo, Aladdin et donc Le Roi Lion pour cette seule année. Une stratégie pour l'instant payante pour Disney malgré quelques sorties de piste (Cendrillon ou Mary Poppins) tant le public répond présent notamment pour Le livre de la jungle (2016) produit et réalisé par Jon Favreau (qui avait aussi lancé le coup d'envoi du MCU avec Iron Man en 2008) devenant par la logique des choses le responsable du Roi Lion. Toujours producteur et réalisateur, l'Américain se base sur le travail des décors et animaux en images de synthèses photoréalistes effectué sur Le livre de la jungle pour donner vie à Simba, Mufasa, Timon ou Pumbaa... Pour rappel, l’œuvre originale fut un succès alors record pour Disney à sa sortie en 1994 devenant culte pour toute une génération, dont je fais partie. Un dessin-animé à la réalisation magistrale, à l'histoire prenante et aux chansons intouchables qui proposait un habile mélange (pour ne pas dire plagiat selon les controverses de l'époque) entre Le Roi Léo de Osamu Tezuka et Hamlet de Shakespeare. Une âme que Jon Favreau a tenté de préserver avec une production très onéreuse (plus de 250 millions de dollars), un casting important et des premières images prometteuses.
Si vous connaissez par cœur l'histoire du Roi lion alors vous pouvez sauter ce paragraphe. Sinon, on vous fait l'injure de rappeler que le film raconte l'histoire du lionceau Simba, héritier du roi Mufasa, souverain de la Terre des Lions quelque part en Afrique. Si ce territoire semble idylique tant Mufasa réussit à faire en sorte qu'herbivores et carnivores vivent en harmonie via l’idéologie du cycle de la vie, la situation ne l'est pas tant que ça. La naissance de Simba a fait perdre sa place d'héritier à son oncle Scar qui le manipule pour l'envoyer explorer un cimetière d'éléphants avec sa meilleure amie Nala. Sur place, les lionceaux font face à des hyènes vivant en dehors de la Terre des Lions en cherchant à y imposer leur appétit féroce... Mufasa réussit à sauver les petits mais ce n'est que partie remise puisque Scar et les hyènes collaborent. Leur nouveau plan est d'isoler Simba afin de le mettre au beau milieu d'une débandade d'un troupeau de gnous où son père va devoir le sauver à ses risques et périls...
Le début du paragraphe précédent annonce la couleur pour ce qui est du scénario, Le Roi Lion version 2019 est un remake des plus fidèle à la version de 1994. C'est même à se demander quel a bien pu être le véritable travail du scénariste Jeff Nathanson tant certains passages sont exactement les mêmes. Ce copier-coller est donc assez simple à analyser : votre appréciation du scénario vaut celle du film de 1994. Est-ce vraiment un mal que l'histoire soit aussi similaire ? Il y a débat tant un remake a le droit d'être très proche de l’œuvre originale que tout le monde n'a pas forcément vue. En tout cas cela permet de se rendre compte à quel point l'histoire est aussi simple qu'efficace avec une structure surprenante puisque la situation initiale est assez longue avant l'élément déclencheur représenté par la débandade des gnous. Ce qui est aussi surprenant c'est que le remake fait 30 minutes de plus (le générique doit aussi être bien plus long) sans beaucoup de scènes ajoutées comme certaines mettant en scène les lionnes sous le joug de Scar (inspirées de la comédie musicale apparemment) permettant de préciser le rôle de Nala dans le dernier tiers du film. On a plus le droit à des versions longues des scènes originales comme l'ajout de tout une tribu d'animaux dans le lieu où vivent Timon et Pumba...
Les thèmes abordés par l’œuvre sont donc les mêmes et sont toujours aussi nombreux que bien intégrés pour une histoire racontée de manière simple (et non simpliste). Le Roi lion se penche donc sur des thèmes politiques comme les différences entre un bon et un mauvais souverain via le biais de la monarchie distinguant ici Mufasa et Scar. Cetta approche est liée à la fibre écologique sur la gestion des ressources de la Terre des Lions qui souffrent grandement de sa domination par Scar et les hyènes. On se penche aussi sur les conséquences néfastes de l’orgueil comme de l'ambition via les personnages de Scar et Simba. On peut aussi opposer un style de vie responsable et fortement ancré dans la société des Lions et celui marginal de Timon et Pumbaa décidant de vivre en dehors de toute considération autre que le fait de profiter de la vie. Simba est baigne tour à tour dans ces deux conceptions permettant d'aborder un des thèmes les plus importants du film : comment se reconstruire après un choc traumatique ? Le personnage de Simba, comme la Terre des Lions souffrent de la perte tragique de leur repère. Simba vogue finalement sur les flots de son désespoir comme de l'oubli de son statut d'héritier à l'image d'un navigateur sans boussole. Une boussole qu'il devra retrouver pour enfin s'accepter tel qu'il est en mélangeant son passé, son présent comme son futur possible. Mais le meilleur dans les thèmes proposés par le film est qu'ils ne parasitent jamais le spectacle qui nous ait proposé mélangeant bien un humour réussi, de l'action riche en suspense et de belles chansons.
Néanmoins, le mérite des qualités du scénario du Roi lion ne revient pas vraiment au remake qui a logiquement décidé d'en garder la substantifique moelle. De même, l'univers reste le même à savoir une histoire prenant place dans un royaume animalier africain perdu dans le temps et l'espace... Le zoo-anthropomorphisme est assez léger se limitant surtout aux animaux qui se parlent entre eux, différentes espèces qui collaborent et quelques actions normalement impossibles pour eux. Cela est donc assez léger pour les fans d’imaginaire qui apprécierons une légère touche de fantastique puisque les ancêtres peuvent guider de manière plus ou moins subtile leurs descendants... Finalement, on attendait le film sur un point précis : sa beauté photo-réaliste via l'animation par images de synthèse. Sur ce coup là, aucun problème. Le Roi Lion est le plus beau film en images de synthèse qui m'ait été donné de voir s'avérant en tout point bluffant. Ni plus ni moins. L'approche photo-réaliste m'a berné tout du long que cela soit les décors mais aussi l'animation des animaux qui disposent d'un travail d'imitation du réel renversant. Il n'y a limite pas de mots tant Le Roi Lion est une expérience à vivre pour comprendre où en est l'industrie cinématographique pour imiter le réel par ordinateurs en 2019.
Cette beauté incroyable nous plonge littéralement dans la Terre des Lions comme rarement auparavant et fascinera les spectateurs petits et grands. Autre qualité du film, sa version française se reposant notamment sur le retour appréciable de Jean Reno pour interpréter Mufasa. Le reste du casting est au diapason entre Rayane Bensetti pour Simba et Anne Sila en Nala. Le duo d'humoristes Jamel Debbouze et Alban Ivanov délivre une belle performance pour Timon et Pumbaa qui bénéficient peut-être des dialogues les plus réécris comme des meilleures scènes comiques avec un humour parfois méta. On retrouve une nouvelle fois la partition sublime de Hans Zimmer pour rythmer le métrage avec des adaptations très fidèles des chansons iconiques du dessin-animé. Les chansons sont d'ailleurs un moyen parfait pour juger la réalisation de Jon Favreau qui est plus là en tant que commandant d'une sacrée entreprise que cinéaste voulant imposer son style. Si on prend la chanson d'ouverture, c'est vraiment un remake plan par plan mais qui fonctionne même si en termes de mise en scène cela devient purement fonctionnel... La chanson où Simba exprime son désir d'être roi est parfaite pour montrer les limites de la beauté réaliste du long-métrage : on s'interdit tout grain de folie en voulant à tout prix respecter les morphologies animales. Cela crée un autre problème quand les animaux parlent où les visages sont assez inexpressifs sans oublier les plans larges qui nous font souvent confondre les personnages notamment Scar qui perd ici ses couleurs si caractéristiques du dessin-animé. Cela est donc paradoxal que la beauté incroyable handicape quelque peu le film en le coupant de la folie géniale de l’œuvre originale...
La conclusion de Bastien L. à propos du Film d'animation : Le Roi Lion [2019]
Le Roi Lion, version 2019, est un spectacle sans pareil, un tour de force technique incroyable et une beauté photoréaliste qui nous charme de bout en bout. Si on retrouve avec plaisir l'histoire et les personnages de l’œuvre culte de 1994, on reste sur notre faim face à un remake trop fidèle tant dans son scénario, ses thèmes abordés et sa mise en scène. On dénote aussi une approche assez aseptisée par rapport au dessin-animé... Cela reste néanmoins un divertissement familial de qualité.
On a aimé
- Magnifique à en décrocher les rétines
- Les qualités scénaristes et thématiques de l'oeuvre originale respectées
- Le doublage français
On a moins bien aimé
- Un remake trop fidèle
- Le manque d'émotion sur les visages des animaux
- Trop sage
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