Critique Babylon 5 [1995]

Si vous cherchez parmi les classiques de la science-fiction à la télévision, vous finirez invariablement par tomber sur Babylon 5. Sans être une adaptation de livres ou un phénomène commercial, elle a su se faire une place dans la myriade d'oeuvres du genre. Petit retour sur les qualités et défauts de ce monument.

Résumé

En 2258, la station orbitale Babylon 5 a été créé pour permettre aux différentes races extraterrestres de parlementer, discuter et se découvrir sans risque d'incidents comme celui qui a provoqué la guerre entre les humains et les Minbari. Le commandant Jeffrey Sinclair et son Second, le Lieutenant Commandant Susan Ivanova, auront la tâche difficile de faire que tout se passe bien...

Une qualité bien particulière

La raison principale du statut de classique de Babylon 5 vient de son écriture. C'est la première création de J. Michael Straczynski qui gagnera grâce à elle ses galons d'écrivain et d'auteur de comics (Rising stars 1, Marvel...). À la télévision, on le retrouvera dans Jeremiah ou Sense8. Il a écrit la majorité des épisodes de Babylon 5, ne laissant sa place qu'à des auteurs prestigieux comme Neil Gaiman.

Quand Straczynski présente le projet à Warner Bros au début des années 90, les quatre premières saisons de la série sont déjà écrites. Pas chaque épisode mais sa mythologie est installée, sa progression est faite et l'histoire prévue d'un bout à l'autre. Ainsi les péripéties que vit la station font partie d'un tout cohérent et expressif. Vous trouverez des références à l'histoire globale partout, dans chaque épisode, rapprochant plus la série d'un film continu que de la télévision classique.

Enfin, les thèmes et questionnements sont ouverts et intelligemment posés. C'est souvent original, toujours poétique. Straczynski réussit à nous ramener à nous, à nos problèmes pour mieux nous émerveiller sur ce que la terre recèle de merveille...

Une technique vieillissante

Malheureusement, j'avoue que les effets spéciaux ont pris une claque. Pratiquement 30 ans après, certaines scènes tiennent plus du kitsch que de la science-fiction. Néanmoins, ce sont parmi les premiers effets spéciaux par ordinateur de la télévision donc l'indulgence est de rigueur.

La réalisation n'a rien d'original, les images gagnent leur force plus par leur sens que par leur esthétisme. Les acteurs sont pratiquement tous originaires du théâtre et ont donc des qualités particulières, dans la grandiloquence de leur jeu ainsi que dans sa sincérité. Le duo Peter Jurasik /Andreas Katsulas est irrésistible autant que touchant. Le casting devient vite attachant malgré les quelques mouvements et comme l'écriture montre le point de vue de chacun, les personnages sont loin d'être manichéen...

A noter aussi que cette série était diffusé sur Canal +, en milieu de dimanche après midi. Elle a pu ainsi créer toute une génération de fan de science-fiction. Son univers fouillé et sa mythologie épique ont pu créer la voie pour les séries qui arriveraient ensuite...

Pour qui ?

Les amateurs de science-fiction se devraient d'avoir vu cette série pour son apport au genre dans son écriture. Pour le grand public, une fois passé les effets spéciaux, les thèmes un peu complexes et parfois durs la prédisposent plus pour des adultes que pour des adolescents/enfants.