Isolation ► Anecdotes du film
Cette page rassemble les anecdotes du film Isolation, regroupées en différentes catégories.
Notes de production pour Isolation (Note de production)
“Je n’avais jamais songé à les associer avant 2003”, dit O’Brien. “C’est à cette date que j’ai commencé à m’intéresser aux expériences génétiques et au clonage. Je me suis alors demandé : "Supposons qu’une de mes bêtes ait des difficultés à mettre bas, que ce problème résulte d’une manipulation génétique incontrôlée et que dès lors s’enchaînent les catastrophes…”. O’Brien soumit l’idée à Ruth Kenley-Letts, productrice de son court métrage “The Tale of the Rat That Wrote”. Celle-ci accepta aussitôt de collaborer avec lui sur ISOLATION.
Après avoir écrit le scénario, O’Brien comprit que “même si l’on se veut original, on n’en doit pas moins respecter le genre. ISOLATION présente un atout certain : sa crédibilité est universelle. Tout le monde est prêt à croire que se déroulent, “quelque part”, des expériences ultrasecrètes et potentiellement dangereuses. Partant de là, j’ai essayé de parer cette histoire d’un maximum de réalisme, de façon à la rendre aussi vraisemblable que possible.”
O’Brien rencontra ensuite le producteur Bertrand Faivre : “Il avait produit THE WARRIOR de mon ami Asif Kapadia. Je lui ai demandé si cela l’intéressait de produire un film d’horreur. Sa réponse fut positive et Ruth et lui décidèrent de travailler ensemble sur le projet. Une chance pour moi.” Restait à étayer la deuxième partie du scénario et à justifier rationnellement l’échec catastrophique de l’expérience génétique. “Comme des millions de gens,” explique Billy O’Brien, “j’avais lu l’histoire de la brebis Dolly, le premier mammifère cloné avec succès. Mais cette réussite cachait une multitude de ratages, de malformations, de morts d’animaux de laboratoire. Après six mois d’investigations, je me suis dit que la tragédie du fermier Dan Reilly pourrait parfaitement se produire dans la réalité.” Le réalisateur présenta son script et ses storyboards à FilmFour en janvier 2004.
“L’exploitation de Dan ne ressemble guère à la jolie fermette de BABE, LE COCHON DEVENU BERGER et nos cinq protagonistes n’ont pas exactement le look des ados de SCREAM !,” ajoute O’Brien. “C’est ce que je me suis efforcé de montrer à travers mes nombreux dessins. J’ai également présenté à Film Four un album d’images collectées durant mes recherches, montrant les conséquences de certaines expériences génétiques américaines.” C’est à ce stade que Bertrand Faivre et Ruth Kenley-Letts demandèrent à Ed Guiney et Andrew Lowe de coproduire le film sous la bannière de la société Element Films, basée à Dublin. La distribution fut réunie avec l’aide de la directrice de casting Wendy Brazington, et la production dénicha à trente kilomètres de Dublin un site approprié, que le chef décorateur Paul Inglis aménagea pour les besoins du film. Les prises de vues débutèrent en décembre 2004 et s’étalèrent sur 8 semaines.
LE DECOR
L’exploitation de Dan Reilly est un complexe industriel dilapidé, coupé du monde, dont l’étable, la laiterie, les hangars et la ferme sont séparés par de vastes espaces vides qui renforcent l’ambiance sinistre et oppressante du lieu. “Tout a été tourné sur place, précise Ruth Kenley-Letts, en décors naturels, hormis trois scènes qui se déroulent à l’hôpital, dans la forêt et dans un décor très particulier, qui n’apparaît qu’à la fin du film et pour lequel il fallut reconstituer une partie de la ferme en studio. “Il était très important pour Billy de situer ce film en Irlande. Toutes les fermes ne se ressemblent pas. En Irlande, elles dégagent une ambiance très différente de celles de l’Essex ou du Sud de la France.” O’Brien et ses collaborateurs visitèrent pendant trois semaines une série de fermes des environs de Dublin avant de dénicher le Manoir Kilbride. “Il nous offrait tout ce dont nous avions besoin”, souligne Faivre. “Situé à une distance raisonnable de la ville, il semblait néanmoins coupé du monde. C’était une belle trouvaille.”
“Il nous fallait, avant tout, un bâtiment principal d’allure fonctionnelle, aussi peu pittoresque que possible, possédant une bonne laiterie et plusieurs grands hangars. Par chance, la ferme que nous avons trouvée présentait toutes ces qualités, explique Paul Inglis, le chef décorateur.” “Elle était de construction récente, mais désaffectée depuis sept ans, poursuit Billy O’Brien. Avant cela, l’exploitant avait eu un troupeau d’environ 200 têtes, nécessitant une installation de type industriel”. O’Brien et son directeur de la photographie, Robbie Ryan, se connaissent depuis longtemps et avaient déjà travaillé avec Paul Inglis sur le court métrage “The Tale of The Rat That Wrote”. OEuvrant en symbiose, et “parlant le même langage”, ils définirent ensemble le style visuel d’ISOLATION. “Pour souligner l’austérité du lieu et en renforcer l’aspect inquiétant, nous avons tenté une approche visuelle originale. L’une de nos premières options consista à tourner caméra à l’épaule, sans verser pour autant dans le style documentaire, avec force mouvements d’appareil et cadrages erratiques. Dans certaines scènes, on remarque tout de suite que la caméra est portée, mais dans d’autres, on s’en aperçoit seulement à des détails discrets, des angles inusités, de légers décadrages. Parfois, l’interlocuteur principal reste hors champ, alors qu’on s’attend à le voir à l’écran. Ces dérogations au langage classique maintiennent le spectateur en alerte, préservent une tension continue.” O’Brien et Inglis consultèrent divers livres et définirent ensemble l’aspect visuel du film et les paramètres du décor.
Paul Inglis ajoute : “Nous avons décidé qu’il serait aussi froid et “scandinave” que possible : un minimum de couleur dans la ferme, avec seulement de petites touches de bleu ou de vert. Nous avons privilégié les textures et multiplié les éléments translucides. Le décor n’a globalement rien de confortable ni d’accueillant. Alors que les intérieurs irlandais présentent généralement des tonalités crémeuses ou brunes, nous avons opté pour un bleu très sombre sur lequel se détache encore mieux le visage de Dan (John Lynch). Bref, nous avons créé un environnement rural non traditionnel, propre à amplifier le malaise de cette famille… et celui du spectateur.” Inglis se mit ensuite au travail pour adapter pleinement le décor principal aux demandes du film, le rendre encore plus inhospitalier et renforcer le sentiment de claustrophobie.
Le résultat final a de quoi vous faire passer quelques nuits blanches ! “Billy a passé une bonne partie de sa jeunesse dans une ferme et en a des souvenirs très précis. Il a aussi une formation de dessinateur. C’était un double cadeau pour moi, du fait que le film a un caractère très visuel. Étant aussi son propre scénariste, il n’a pas le sentiment de léser quiconque lorsqu’il décide de modifier tel ou tel détail du script. Et lorsqu’on lui propose d’autres bonnes idées, il est ravi de les intégrer à son scénario. La décoration de la ferme reflète à la fois ce qu’est Dan, un homme prématurément usé et abandonné depuis longtemps par sa femme, mais laisse voir également des marques de la présence passée de celle-ci, par exemple en matière de couleurs. Les autres décors sont assez impersonnels. Nous ne voyons pratiquement jamais l’environnement d’Orla et très peu celui du scientifique John. Son labo est fonctionnel et aussi froid que lui, avec ses surfaces métalliques, ses murs verts, ses ustensiles de plastique.” Le travail du chef opérateur Robbie Ryan met en valeur ces options. “Il a un style hautement personnel”, souligne O’Brien. “Sa caméra est perpétuellement en mouvement et l’usage d’objectifs à focale variable lui permet de capter des détails précis à l’intérieur du champ. Cela contribue à l’authenticité des scènes d’opération où il était nécessaire de coller aux gestes et visages des acteurs.”
LES EFFETS SPECIAUX
Les maquillages spéciaux d’ISOLATION ont été réalisés par Bob Keen (HIGHLANDER, HELLRAISER), d’Image FX, à partir des recherches de Billy O’Brien et ses collaborateurs. “Après un mois de réflexion, nous avons défini une série de troubles génétiques fictifs, mais basés sur des mutations bien réelles et particulièrement horribles.” raconte Billy O’Brien.
O’Brien livra le résultat de ce travail à Keen. “Il avait été décidé dès le départ d’exclure les effets numériques, de manière à conférer un maximum de réalité physique à l’image.” ajoute Bob Keen. “Le film demanda quantité de recherches et une préparation minutieuse. Il fallut trouver des solutions originales du fait que l’horreur revêt ici un visage inédit. À quoi s’ajoutait la contrainte d’une représentation exacte d’un bétail familier dont chacun connaît l’apparence. Je pense que le résultat final a de quoi vous faire passer quelques nuits blanches !”
Keen et son équipe de sculpteurs, artistes et mécaniciens consacrèrent 14 semaines à cette création, en utilisant une grande variété de matériaux, tels que silicone, fibre de verre, caoutchouc, etc. “L’animatronique joue un rôle capital dans ISOLATION”, soulignent Faivre et Ruth Kenley-Letts. “L’horreur est, littéralement, le sixième personnage du film. Bob Keen et son équipe ont fait un travail fabuleux et remarquablement efficace.” Keen et ses collaborateurs durent réaliser plusieurs modèles animatroniques correspondant aux différentes phases de l’expérience. “On ne les voit pas très longtemps à l’écran,” explique Bob Keen “mais il nous les fallait pour illustrer l’évolution de la créature. La phase finale nécessita la fabrication de 8 versions différentes, certaines télécommandées, d’autres capables d’évoluer dans l’eau, de se déployer ou d’accomplir des actions spécifiques le temps d’un plan. Cela a pris beaucoup de temps, mais le résultat final me paraît des plus satisfaisants.” Des images de bétail vivant alternent, en montage serré, avec les plans de créatures animatroniques. “C’est un challenge de mêler ainsi créatures animatroniques et espèces vivantes”, souligne Faivre, “car l’animatronique, aussi réaliste soit-elle, ne peut pas rivaliser avec le vivant. Les enchaînements sont particulièrement délicats, et le problème a consisté à les rendre aussi fluides que possible.” Keen et l’équipe d’Image FX réalisèrent plusieurs bovins animatroniques : “une vache debout, une autre allongée, une troisième qui devait bondir par-dessus un mur, et plusieurs cadavres. Les veaux sont au nombre de trois : un nouveau-né, un modèle de type marionnette, manipulé à la main, et un troisième, radioguidé, qui figure dans les plans larges.”
“Le vêlage fut la séquence la plus difficile.” explique Ruth Kenley-Letts “On ne pouvait pas la tourner avec une vraie vache, du fait que ce processus dure parfois plusieurs heures. Il fallut donc recourir à l’animatronique.” La naissance du deuxième veau donne lieu à une séquence animatronique qu’O’Brien juge l’une des plus efficaces du film : “Nous avons fait un montage alterné entre un vrai veau et une créature difforme, qui illustre les progrès de l’infection et l’erreur catastrophique des scientifiques.”
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