Nifff 2011 : Deuxième jour à Neuchatel
des fantômes, des femmes sans visages et des guérriers.
Ne jamais se fier aux apparences ! C'est exactement ce qui met venu à l'esprit lorsque j'évoque le premier film de ce dimanche. Avec Hello Ghost de Kim Young-tak, j'avoue aisément être rentré dans la salle avec peu de motivation. Il faut dire que le synopsis n'était guère encourageant : un homme, après une tentative de suicide, va se mettre à communiquer avec des fantômes. Durant une bonne partie du film, je suis d'ailleurs resté avec cette première impression négative. Il y avait tout d'abord une sensation de se trouver devant un film naïf, de temps à autre amusant, mais pas particulièrement intéressant, et surtout ressemblant à une comédie familiale banale et sans surprise. Pourtant lorsqu'il arrive le dernier acte du film, ce dernier amène à réinterpréter intégralement le film, et démontre une maîtrise scénaristique surprenante. D'un coup, tout prend un sens, rien ne semble laissé au hasard, et Kim Young-tak se montre d'emblé comme un réalisateur à ne pas sous-estimer. Au final, Hello Ghost est bien plus qu'il ne le laissait présager, et fait figure d'une véritable surprise (si vous vous donnez la peine de le laisser s'exprimer jusqu'au bout).
Bien entendu le Nifff ne propose pas que des exclusivités. Par exemple, hier, j'ai pu parfaire ma culture cinéphilique en découvrant pour la première - dans une copie d'origine - « Les yeux sans visage » de Georges Franju. Grand classique du cinéma européen, qui nous rappelle une époque dans laquelle ce type de cinéma n'était pas réservé qu'aux américains. Certes ce film (avec Claude Brasseur et Alida Valli) semble avoir un peu plus mal vieilli que d'autres productions de cette même période (à titre d'exemple certains films de Henri-Georges Clouzot ont bien mieux passé les âges), mais il n'empêche qu'aujourd'hui, le noir & blanc confère toujours une atmosphère de grande classe, une ambiance horrifique rarement égalée depuis en France et des passages « iconiques » qui conserve toujours un impact certain.
Pour terminer la soirée, je me suis replongé dans le cadre de la section « From Russia With Screams » avec Prince Yaroslav de Dmitry Korobkin. On notera d'ailleurs que l'acteur Alexander Ivashkevich avait fait le déplacement pour présenter le film. Prince Yaroslav est quelque peu hors de notre ligne éditoriale puisqu'il s'agit d'une production semblable à un Gladiator (le réalisateur va même jusqu'à reprendre l'idée des visions de champs de maïs du film de Ridley Scott). Nous profiterons tout de même de son passage au Niffff pour en toucher deux mots. Le film de Dmitry Korobkin, d'un point de vue purement mise en image et jeu des acteurs, se montre plutôt convaincant, et tient la tête haute face à sa concurrence américaine. Cependant, il arrive que l'on s'ennuie à cause d'un scénario sans surprise bien trop influencé, et surtout du fait que Dmitry Korobkin n'apporte aucune vision personnelle à sa réalisation. Il en résulte une impression de déjà vu perpétuel, même si on imagine aisément les acteurs et l'équipe ayant pris beaucoup de plaisir à faire ce type de productions, qui reste plutôt inhabituel pour la Russie.
Pour terminer, je dirais que Herschell Gordon Lewis vous passe le bonjour de Neuchâtel !
Publié le lundi 4 juillet 2011 à 12h06
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