L'Etrange Festival, compte rendu du dernier week-end des festivités et Palmarès
Jodorowsky, Sono Sion, Guy Maddin, horreur à la turc, fresque bollywoodienne, film noir cinglant
La 21ème édition de l'Etrange Festival "cru 2015" touche à sa fin avec un weekend chargé en évènements (les projections du nouveau Guy Maddin ou du très attendu Jodorowsky's Dune, la clôture suivie de la fresque bollywoodienne Baahubali) et en bons films (Baskin, Scherzo Diabolico et le chef d'oeuvre Love and Peace de Sono Sion), ce qui témoigne une nouvelle fois de la qualité de la programmation de ce festival qui parvient à remplir les salles avec des films complètement marginaux.
"Scherzo Diabolico" réalisé par Adrian Garcia Bogliano avec Francisco Barreiro, Daniela Soto Vell, Jorge Molina, Milena Pezzi, Vita Vargas - Mexique
Insatisfait par sa vie de famille et sa vie de travail, un homme (excellent Francisco Barreiro, vu dans Here Comes the Devil, Ne nous jugez pas, Días de gracia et Loves her gun) décide de kidnapper la fille de son patron et de la séquestrer dans un entrepôt désaffecté… Réalisé par le mexicain Adrián García Bogliano, auquel on doit le déjà bien glauque Here Comes the Devil (découvert dans ce même festival il y a quelques années) et le segment Bigfoot dans ABCs of Death, Scherzo Diabolico s’impose d’abord comme le récit glacial et clinique d’un fait divers macabre avant de virer au pur film de vengeance, mais du point de vue du bourreau.
Parsemé de quelques éclairs de violence (il y a bien du gore ici), d’érotisme (Vita Vargas : une bombe !) et teinté d’un humour très noir, Scherzo Diabolico est un thriller franchement dérangeant qui brouille les frontières du bien et du mal et iconise ses personnages torturés jusqu’à leur donner des airs de boogeymen (notamment avec le masque effrayant du kidnappeur ou la batte de baseball de la fille…). Dés le générique de début dissonant, le cinéaste nourrit une tension qui va crescendo (l’étau se resserre sur le personnage), jusqu’à son final brutal, impitoyable et d’un cynisme à faire froid dans le dos. Film noir désespéré virant au jeu de massacre jubilatoire, Scherzo Diabolico n’est pas sans rappeler les récits de Raymond Chandler ou les films de Claude Chabrol.
Note de Jonathan C. : 7/10
"Love and Peace" de Sono Sion avec Kumiko Asô, Suidôbashi Hakase, Hiromi Hasegawa, Gen Hoshino - Japon
Le chef d’œuvre de la programmation 2015 de l’Etrange Festival est de nouveau signé Sono Sion mais n’est pas en compétition et c’est bien dommage (même si le génial Tag du même cinéaste est, lui, en compétition). Sono Sion enchaine les bombes à un rythme de plus en plus surréaliste et sans jamais qu’un de ses films ne ressemble à un autre (à lui ou à celui de n’importe quel réalisateur). Bien que s’éloignant de la violence et de la noirceur qui fait son cinéma (il s’agit ici de sa première « comédie familiale »), Love and Peace est donc, comme d’habitude avec Sono Sion, totalement unique, complètement perché, déroutant, surprenant, audacieux, original et improbable.
Le pitch annonce la couleur : un loser, employé de bureau se rêvant star du rock et secrètement amoureux d’une de ses collègues, décide d’acheter une petite tortue d’eau pour lui tenir compagnie. Nommé Pikadon, l’animal va faire son bonheur (il parle et joue avec, l’emmène partout avec lui) jusqu’à ce qu’il se sente contraint de s’en débarrasser en la jetant au fond des toilettes. Rongé par le remord, Ryoichi devient ensuite, malgré lui, la star de rock qu’il rêvait d’être, tandis que la tortue trouve refuge dans les égouts et fait la rencontre d’une bande de jouets et d’animaux abandonnés, élevés par un gentil clochard doté de bonbons permettant à ces rescapés de parler (!!). Mais la tortue, qui grossit à vue d’œil après avoir mangé un mauvais bonbon, est bien décidée à retrouver son maitre, alors devenu une superstar…
Disons que ce pitch représente 10% du film. Sono Sion transforme ce qui n’aurait pu être qu’une farce burlesque et cartoonesque en une fable évoquant Tim Burton (y compris dans la bande-son, très elfmanienne) et Frank Capra (comme Stephen Chow avec son superbe et similaire CJ7), mêlant mélodrame à la Charles Dickens, conte de Noël, success story fulgurante et film de monstres (avec ce climax absolument délirant, spectaculaire et à couper le souffle en forme d’hommage au film de kaiju). La tortue Pikadon devient un personnage à part entière, une bonne partie du récit s'attardant sur son destin. Encore plus fort : avec ses personnages réellement attachants des jouets et animaux abandonnés (le chat en peluche, la poupée…) qui se posent des questions existentialistes, Love and Peace fait écho au dénouement d’un Toy Story 3 et se révèle tout aussi bouleversant.
Ici, le kitsch devient poésie (la tortue géante, les jouets sommairement animés), la laideur devient kawaii (« mignon » en japonais) et les marginaux sont magnifiés. Encore une fois, Sono Sion sublime ses losers, et son film est une ode aux marginaux, aux originaux, aux paumés et aux schizophrènes, renvoyant ainsi aux premiers films de Tim Burton. Le cinéaste instaure de nouveau un chaos organisé et poétique dans lequel tout à du sens, jusqu'aux moindres détails.
Le plus étonnant, c’est à quel point le réalisateur fou parvient à mélanger le pur délire à l’émotion. Love and Peace est à la fois hilarant et profondément touchant, souvent grisant et jouissif (comme lorsque la tortue aide le héros à composer ses chansons !). La virtuosité de la mise en scène et du montage laisse pantois et captive de la première à la dernière minute à un rythme effréné, avec l’aide d’une bande-son incroyable. Truffé d’effets spéciaux géniaux qui prennent à contre-pied les CGI et fonds verts (le cinéaste préfère animer ses jouets vivants à la façon de marionnettes plutôt que d’avoir recours aux CGI), Love and Peace déploie des trésors d’imagination et de trouvailles artisanales, évoquant du Michel Gondry.
Sono Sion fait donc une nouvelle fois très fort avec cette fantaisie ambitieuse et dense d’une richesse thématique passionnante (le cinéaste y parle de beaucoup de choses) et d’une démesure surprenante (car comme toujours avec Sono Sion, ça va loin). Un petit bijou.
Note de Jonathan C. : 8,5/10
"La Chambre interdite" de Guy Maddin avec Roy Dupuis, Mathieu Amalric, Caroline Dhavernas, Jacques Nolot, Slimane Dazi, Clara Furey, Charlotte Rampling, Maria de Meideros, Amira Casar, Geraldine Chaplin - Canada
Cette année, l’Etrange Festival donne carte blanche à Guy Maddin (qui a notamment sélectionné du Ed Wood et du Peckinpah) qui, par la même occasion, vient présenter son nouveau film, La Chambre interdite (The Forbidden Room). Fidèle à ses aspirations thématiques et stylistiques surtout connues depuis The Saddest Music In The World, Maddin construit ici un assemblage d’histoires, des histoires à l’intérieur d’autres histoires, comme autant de souvenirs fugaces de films oubliés ou disparus, dans un récit mouvant en forme de poupées russes. Hommage au cinéma muet, La Chambre interdite est un film déstabilisant et pas franchement agréable à suivre, mais il dégage pourtant une véritable sensation de réminiscence, comme si tous ces morceaux de vieux films avaient été ressortis d’une grotte ou des souvenirs d’un cinéphile centenaire. Maddin revisite et reproduit à sa façon tout un pan du cinéma du début du 20ème siècle (le film d’aventures, le mélodrame, le film noir, le film de guerre, le film érotique, et même le film publicitaire de l'époque, avec l'homme nous expliquant comment prendre un bain) et expérimente à l’intérieur-même de sa reconstitution stylistique d’un cinéma disparu, par le biais d’un travail formel monstrueux et réellement unique (certains plans sont magnifiques). Certains passages surprennent par leur intensité malgré leur absurdité (la chanson Le Dernier Derrière), car Maddin convoque aussi le cinéma burlesque (cf. tout le délire sur la moustache) voire même le nanar (l’homme transformé en banane, les femmes-squelettes…). L’ensemble est aussi disparate, confus et flou qu’un souvenir lointain, et faut vraiment accrocher à cette fresque expérimentale d’un autre temps où l’on croise pêle-mêle Roy Dupuis, André Wilms, Mathieu Amalric, Amira Casar, Adèle Haenel, Maria de Medeiros, Geraldine Chaplin, Udo Kier, Caroline Dhavernas, Charlotte Rampling, Jacques Nolot, Slimane Dazi, Sophie Desmarais, etc. C’est franchement trop long (2h10) et rébarbatif mais ça ne manque pas de charme onirique ni d’audace poétique, pour peu qu’on ne soit pas parti en cours de route (ce qui serait tout-à-fait légitime aussi).
Note de Jonathan C. : 6/10
Note de Richard B. (parti au bout d'une demi-heure) : 0/10
"Nina Forever" de Ben Blaine et Chris Blaine avec Fiona O'Shaughnessy, Abigail Hardingham, Cian Barry, David Troughton - USA
Rob a beau être un type un peu glauque et renfermé, sans vraiment le rechercher, il arrive à provoquer l'intérêt de Holly, une jeune étudiante urgentiste de 19 ans. Après quelques rencards, arrive le moment fatidique de se mettre nus sous les draps et de s'engager dans une partie de jambes en l'air. L'anicroche arrive avant que le seuil du plaisir soit atteint. En effet, les draps se tâchent de sang et Nina, la petite amie morte de Ben, leur apparaît, pas forcément très heureuse de voir son petit ami avec une autre dans le lit...
Décidément, cette année, les mortes qui refont surface pour polluer la vie de leur ancien compagnon semblent motiver quelques réalisateurs puisqu'après Burying the Ex de Joe Dante (qui était présenté en avril au Bifff) voici cette fois, présenté à l'Étrange festival, Nina forever, des frères Ben & Chris Blaine. Cependant, même s'ils partagent tout deux une thématique et un ton orienté vers la comédie, les ressemblances s'arrêtent là. Le film des frères Blaine opte pour un ton un poil plus "auteurisant", mais sans pour autant offrir une réflexion plus poussée sur le couple ou même sur la famille. Bref, il y a surtout plus de cul, ou plutôt, plus de plans nichons ainsi qu'un côté faussement provocateur avec la nouvelle petite amie - au final tout aussi glauque, sinon plus, que le personnage de Ben -, qui prend presque plaisir à partager son amoureux avec la fameuse Morte. Car oui, au final ça serait bien plus Holly (Abigail Hardingham) qui se verrait hanté par l'ancien amour de Rob. Si parfois quelques passages font mouche et on peut facilement sourire de quelques situations, je trouve qu'on reste assez hermétique aux personnages, et surtout bien que d'une durée raisonnable de 98 minutes, Nina Forever m'a paru parfois long et donc ennuyeux. Il y a peu de complicité avec le public dans les tourments de ce trio amoureux et surtout on ne sent jamais de passion, chose embêtante pour un film qui dit se vouloir avant tout "romantique".
Note de Richard B. : 4.5/10
"Jodorowsky's Dune" de Frank Pavich avec Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux - USA
Terminé depuis plusieurs années (avant La Danza de la Realidad, que Michel Seydoux et Jodorowsky décident de tourner ensemble après s’être retrouvé pour ce documentaire) mais interdit de projection depuis sa présentation à Cannes en 2013 suite à un problème de droits avec la veuve de Moebius, problème désormais réglé puisque le film va sortir en salles l’année prochaine, ce très attendu Jodorowsky's Dune revient sur ce film fantasme monstrueux qui avait failli se faire et qui, sans même avoir existé, aura pourtant laissé une empreinte durable dans le cinéma de science-fiction puisqu’on retrouve des idées du Dune de Jodo dans des films comme La Guerre des étoiles, Blade Runner, Alien, Flash Gordon ou Prometheus. Il faut dire que Seydoux et Jodorowsky avaient envoyé une « bible » de création (scénario, storyboard, croquis, avec un sens du détail impressionnant) à tous les studios hollywoodiens de l’époque, qui avaient chacun refusé poliment de produire le film, convaincus par l’énorme boulot accompli mais peu rassurés par le réalisateur. Mais il y a fort à parier que ce livre a ensuite circulé entre de nombreuses mains.
Le Dune de Jodorowsky aurait été un « film-prophète », comme il le dit lui-même, un trip LSD, une expérience sensorielle en avance sur son temps et d’une ambition démesurée (le réalisateur voulait modestement faire le "meilleur film de tous les temps"). Alexandro Jodorowsky raconte ainsi, avec l’excitation d’en enfant et une lumière brillante dans ses yeux, la genèse du projet (une adaptation d’un livre qu’il n’avait même pas lu !), ce qu’il avait en tête et sa quête des « warriors » qui l’accompagneraient dans cette bataille. Les guerriers qu’il trouve (souvent de façon incongrue ou hasardeuse) se nomment Mœbius, Dan O’Bannon, Chris Foss, Dali, Orson Welles, Hans Rudi Giger, Mick Jagger (Douglas Trumbull fut recalé)…Soit une réunion de talents incroyables sur un projet complètement fou. Jodorowsky et les différents intervenants (Dan O’Bannon de son vivant, les producteurs, Chris Foss, HR Giger, Richard Stanley, un journaliste américain, Gary Kurtz, Nicolas Winding Refn, Amanda Lear, Brontis Jodorowsky…) racontent ainsi une multitude d’anecdotes souvent tordantes (comment convaincre Dali ou Orson Welles de jouer dans le film, la rencontre hallucinée entre Jodorowsky et Dan O’Bannon, Jodo qui veut confier le rôle principal à son fils de 12 ans et lui fait faire 2 ans d’entrainement intensif en arts martiaux…). Le Dune de David Lynch (cinéaste que Jodo admire pourtant beaucoup) est à peine abordé (par Jodorowsky et avec humour).
Jodorowsky's Dune parvient aussi à mettre en images les idées folles du réalisateur de El Topo et La Montagne sacrée, par exemple lorsque les croquis et storyboards s’animent (on peut ainsi visualiser un plan-séquence franchement irréalisable pour l’époque). C’est aussi le portrait touchant d’un réalisateur atypique (son talent d’orateur et son humour décapant font que le film n’a pas besoin de voix off, même s’il y a peut-être une part de mythologie et d'exagération dans ce que raconte ce cinéaste fantasque) et une ode à l’ambition (peu importe si l’on échoue, il faut essayer). Un documentaire passionnant, drôlen émouvant et édifiant, donc indispensable.
Note de Jonathan C. : 7,5/10
"Baskin" réalisé par Can Evrenol et Ogulcan Eren Akay, avec Muharrem Bayrak, Fadik Bülbül, Gorkem Kasal - Turquie
Suite à un accident sur une route paumée, cinq policiers se réfugient dans une grande demeure et se retrouvent piégés par une secte cannibale. Si Baskin, premier long-métrage du turc Can Evrenol (qui adapte en format long un de ses nombreux courts-métrages), met un certain temps à se lancer et rate un peu son dénouement, comme si le réalisateur n’avait pas su comment finir son histoire et avait opté pour une conclusion en boucle aussi facile que pas forcément justifiée (ça fait malin mais ça sert à rien), il devient particulièrement tendu, sordide et nerveux lorsque les flics pénètrent dans la maison et découvrent diverses atrocités avant d’être traqués et capturés par les membres d’une secte psychopathe.
Avec un vrai talent de mise en scène et dans une superbe photo stylisée (même dans l’obscurité), le réalisateur déploie alors une violence graphique extrême mêlant cannibalisme, rites à base de sacrifices et folklore SM, évoquant ainsi fortement l’univers de Clive Barker et ses débordements trash, fétichistes et gores, tandis que l’atmosphère et le style renvoient plutôt à un John Carpenter période 80s. Certains passages vraiment hardcores (dont une scène d’énucléation terrible) pourraient même sortir d’un Uncut Movies ! Le réalisateur développe une mythologie particulièrement glauque autour d’une secte et de son mémorable gourou, et élabore une structure labyrinthique pour mieux laisser planer le mystère et l’ambiguïté. Survival brutal, viscéral et cauchemardesque teinté (un peu trop) d’onirisme, de mysticisme et d’une dimension métaphysique, Baskin dérange, remue et fait froid dans le dos.
Note de Jonathan C. : 7/10
"Baahubali: The Beginning" réalisé par S.S. Rajamouli avec Prabhas, Rana Daggubati - Inde
Très attendu par les fans de cinéma Bollywoodien, Baahubali: The Beginning sera le film qui aura pour tâche de clôturer cette 21e édition de l’Etrange Festival. Autant dire que nous espérions que ce dernier capte plus notre attention que le peu mémorable Brand New-U qui avait fait l'ouverture, tout en sachant aussi que, comme l’indique si bien le titre, nous aurions déjà qu’un « commencement » puisque la seconde partie n’est prévu dans son pays d’origine qu’en juillet/aout 2016.
Dans des temps anciens, une femme, accompagnée d’un bébé, est poursuivie par des soldats. Elle découvre un chemin secret qui l’amène jusque dans une Terre inconnue et protégée par une immense falaise avec sa chute d’eau. Blessée, elle a du mal à trouver la force nécessaire pour traverser la rivière à très fort courant. Elle décide donc d’invoquer les dieux pour que sa mort permette de sauver son enfant. Recueilli par des villageois, celui-ci est nommé Shivudu. Devenu adulte, il rêve de remonter les chutes, pour découvrir le monde d’au-delà. Il renforcera son aspiration et sa persévérance on découvrant un étrange masque. En fait, sans trop le savoir encore, Shivudu va partir en quête de ses origines.
Après le sympathique mais imparfait Eega (un homme réincarné en mouche cherchant à se venger), S. S. Rajamouli change de registre pour s’orienter vers le spectacle épique entre Exodus, 300 et Hercule mais à la sauce indienne. C’est donc un univers coloré, naïf et chantonnant qui se présente à nous, sans aucun reproche venant de notre part, car au contraire ça apporte le charme et la personnalité d’un film qui n’est plus une pâle copie d’un cinéma Hollywoodien, mais bien une œuvre ayant sa propre empreinte. Visuellement, même si tous les FX ne sont pas d’une totale réussite, le spectateur en prend plein les yeux tant les décors sont vastes, globalement très travaillés, et en grosse partie remarquablement cadrée. Clairement, Baahubali: The Beginning est un méga budget (estimé à 40 millions, il serait même considéré comme le plus cher du cinéma indien) et pas de doute à avoir, l’argent est à l'écran, on peut même dire qu’il est parfaitement optimisé et tient tête au cinéma américain qui aurait le même rendu à équivalent de 4 fois plus.
Même si quelques combats viennent à nous rappeler le Seigneur des anneaux ou 300, le scénario parvient à nous surprendre, notamment une poignée d'idées qui nous ont semblé inédites et plutôt accrocheuses. Nous noterons aussi l'idée risquée et audacieuse qui consiste à faire qu’en plein milieu du récit, avec ce qui semblait être un dénouement, l’histoire se change en un flashback qui occupera toute la deuxième partie. Et étrangement, ça marche ! Alors, oui, bien que le montage soit à notre regret écourté de 15/20 minutes pour mieux se vendre à l’international (il semble qu’on perde des envolées musicales) le film garde bel et bien son identité indienne et emprunte beaucoup à leur culture, ce qui pourra toujours dérouter les spectateurs habitué à un cinéma trop « accessible au tout public ». Certaines choses pourraient donc paraître grotesque, alors qu’au contraire cela apporte un charme indéniable à ce film. Nous aurons donc les grosses moustaches, les cheveux au vent, des actes de bravoures hors-normes et un héros aussi fort et agile qu’intelligent et au cœur pur. Et le film a beau durer 2h20, le temps passe à grande vitesse, au point qu’il y ait une grande frustration à devoir attendre la suite.
Note de Richard B. : 7.5/10
Publié le dimanche 13 septembre 2015 à 22h56
Commentaires sur l'article
Les commentaires des membres sont désactivés temporairement car nous sommes en train d'optimiser cette fonctionnalité qui ralentit l'ensemble du site. Ils sont remplacés par les commentaires facebook. Merci de votre compréhension.