Entretien avec... Philippe Auribeau pour L'Héritage de Richelieu
La suite officielle des Lames du Cardinal est sortie !...
Philippe Auribeau n'est pas un inconnu dans le petit monde du jeu de rôle. Entre sa participation à L'appel de Cthulhu 6ème édition, l'adaptation des Chroniques des Féals et le jeu de rôle Les Lames du Cardinal, le garçon dispose d'un joli CV ludique. Mais c'est pour de la littérature qu'on le retrouve aujourd'hui puisqu'il signe un premier roman, L'héritage de Richelieu, qui fait suite à la saga Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel. L'occasion de se replonger dans le monde extraordinaire de ce best seller, mais aussi de poser à son auteur quelques questions indiscrètes.
SFU : La dernière fois que l’on t’avait vu, tu sortais le jeu de rôle Les Lames du Cardinal. Aujourd’hui, c’est un roman. Tu vois ça comment dans ton parcours ? Une évolution ? Une étape ?
Philippe Auribeau : C’est un développement parallèle. L’exercice du roman est au final très éloigné de celui de l’écriture du jeu de rôle, de sorte que j’ai du mal à voir une logique d’évolution de l’un à l’autre. Pour écrire du roman, le mieux à faire est d’oublier qu’on a écrit du jeu de rôle. Et j’imagine que l’inverse est vrai. Une étape ? Sans doute, oui, car même si j’ai vécu des aventures humains inoubliables en participant à des projets collectifs dans la création de jeu de rôle, j’ai réalisé que d’un point de vue strictement créatif, je préférais la solitude du roman. Heureusement, les deux ne sont pas incompatibles.
SFU : Écrire dans un univers créé par un autre auteur, ce n’est pas un peu chaud quand même ?
Philippe Auribeau : Ca a ses avantages (après tout, on nous livre un univers qui a fait ses preuves) et ses inconvénients (après tout, c’est un univers qui a fait ses preuves et qui n’a pas foncièrement besoin de vous). Le point clé est la façon dont l’auteur qui a crée l’univers envisage la collaboration (mais c’est la question suivante). Personnellement, j’ai pris ça comme une chance et au final, peut-être parce que j’avais déjà travaillé avec Pierre [NdR : Pevel, l'auteur des Lames du Cardinal] sur le jeu de rôle, ça a été très bénéfique pour moi. J’ai bâti sur des fondations très saines.
SFU : Comment s’est passée la collaboration avec Pierre Pevel ? As-tu pu travailler en toute liberté ou ton travail fut-il soumis à validation ?
Philippe Auribeau : Essentiellement au bar et au restaurant (ah, c’était pas ça, la question ?). Plus sérieusement, Pierre a été un vrai guide, qui m’a conseillé sans jamais me brider (sauf pour la scène où j’avais mis des licornes ailées multicolores qu’il a voulu que je supprime). J’ai un peu eu l’impression d’avoir reçu un cours particulier d’écriture, donné par un professeur qui ne veut qu’une chose : voir progresser son élève (si vous trouvez que ça fait un peu jedi, attendez que je vous montre les cicatrices). Conclusion : j’ai eu une chance ahurissante.
SFU : Comment te positionnes-tu par rapport au travail de Pierre Pevel ? Vas-tu dans le même sens que lui ou au contraire as-tu souhaité "poser ta patte" ?
Philippe Auribeau : J’ai essayé de rester fidèle aux codes du cape et d’épées, et à l’ambiance de la trilogie, comme Pierre était resté fidèle aux codes de Dumas quand il a écrit les Les Lames du Cardinal, en gardant le côté référentiel à l’œuvre originelle. On croise ainsi certains personnages emblématiques de la trilogie, comme les héros des Lames croisaient Athos, D’Artagnan... Je suis resté sur une histoire de groupe — de nouvelles Lames — avec leurs liens, leurs histoires, leurs fractures. Pour les différences, outre le fait que j’ai changé d’époque, de roi et de Cardinal (ça se situe plusieurs années après la fin de la trilogie), je dirai que mon livre est sans doute un peu moins historique et un peu plus fantastique. Mais ça reste la famille.
SFU : Et sinon, la deuxième édition du jeu de rôle Les Lames du cardinal, ça avance ?
Philippe Auribeau : Tel le dragon endormi, elle est sur mon disque dur, attendant paisiblement qu’on la réveille. J’ai hâte de pouvoir la tirer de son sommeil. Et je remercie les fans qui continuent à faire vivre le jeu en attendant.
SFU : On va te retrouver également dans le projet de Olivier Sanfilippo, L’Empire des Cerisier. Peux-tu nous en glisser un petit mot ou es-tu sous le sceau du secret ?
Philippe Auribeau : C’est un très beau projet auquel j’ai participé avec énormément de plaisir. D’abord parce qu’Olivier, en plus d’être un auteur et artiste extrêmement talentueux, est un ami, un vrai, et que travailler ensemble était sur notre to do list depuis longtemps. Ensuite parce qu’écrire dans cet univers m’a forcé à sortir de ma zone de confort et à me confronter à des codes (les univers japonisants) que je connaissais très peu. Parfois, ça fait du bien de se mettre un peu en danger (même métaphoriquement). Au final, les trois scénarios que j’ai écrits m’ont demandé plus de temps que n’importe lequel de ceux que j’avais pondus précédemment, mais j’espère qu’ils seront à la hauteur de l’engouement qu’a provoqué ce jeu… et du talent d’Olivier.
SFU : Et sinon, quels projets pour l’avenir ?
Philippe Auribeau : Je termine ces jours-ci un autre roman, dans un genre très différent (un thriller années 1930 en Nouvelle-Angleterre). Une fois fini, j’embrayerai sur un autre projet de roman, plus historique, dont je ne peux dire grand chose pour l’instant. Je garde tout de même du temps pour des projets jeu de rôle qui me tiennent à cœur. Quoi qu’il en soit, le calendrier est bien rempli.
SFU : Merci beaucoup !
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Publié le dimanche 24 mars 2019 à 14h00
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